Colobane : les commerçants et les autochtones ne parlent pas le même langage



Depuis un certain temps, on assiste à une série de déguerpissement menaient par les autorités locales. Ces déguerpissements ciblent pour la plupart les commerçants en particulier les marchands ambulants et les tabliers, accusés d’occupation anarchique de voies publiques et ou de lieux publics. Comme dans presque tous les marchés, le marché de Colobane n’a pas été épargné.
 
Ce dimanche 30 juin, à presque deux mois après que les marchands du marché Colobane soient délogés de leur lieu de travail, le Premier ministre Ousmane Sonko, a fait une descente sur les lieux pour constater de lui-même les retombés de cette décision des autorités compétentes. Une décision saluée par les occupants du marché. Toutefois, certains riverains trouvent que la décision des autorités locales est la meilleure solution, car Colobane ce n’est pas un marché, c’est plutôt un lieu d’habitation.
 
El Hadji Ndiaye jeune homme d’environ la trentaine commerçant tout enthousiaste de la visite du PM a estimé que « le maire de Colobane a usé de la force pour les déloger des lieux et que ce n’est pas normal. Il devait d’abord venir en personne discuter avec nous afin que nous trouvions un terrain d’entente, comme la fait Sonko aujourd’hui. La venue du Premier ministre prouve qu’il est plus humain qu’eux, le « djaay doolé », forcing ne passera pas.

Nous sommes tous des sénégalais, on fait partie de ce pays, on a des charges. Qu’ils nous laissent travailler en paix. Si le maire veut procéder par la force qu’ils en soient ainsi parce qu’on ne compte pas reculer. On patiente pour voir ce que Sonko va nous proposer parce qu’on ne va pas arrêter notre commerce et perdre tout ce que l’on y a investi. Nous sommes des Baol- Baol et on ne connaît pas le vol, on vit à la sueur de nos fronts », a souligné Elhadji.
 
Même son de cloche pour Modou, toutefois, lui reconnaît que « l’occupation anarchique n’est pas une bonne chose, mais nous n’avons nulle part où aller. En plus, la manière dont le maire a procédé est déplorable. Nous sommes des responsables de familles des pères et mères de familles, nous déloger comme ça au vu et au su de tout le monde ce n’est pas respectueux et il ne nous a donné aucune garantie de dédommagement ou de recasement. C’est injuste et nous espérons qu’après cette visite, Sonko viendra à notre secours, car cet homme est un saint. Ces gens ont voulu nous mettre en mal avec lui, car ils savent nettement notre apport sur son élection au pouvoir. Mais c’est peine perdue. Nous sommes et resterons derrière lui et avec lui qu’ils aillent voir ailleurs », a-t-il indiqué.
 
Si ces commerçants déplorent leur délogement du marché, Ahmed, riverain habillé en boubou gris, trouvé devant le portail de sa maison sis au marché Colobane et qui guettait comme tous les autres l’arrivée de Sonko, a soutenu que « Colobane est avant tout un lieu d’habitation. Ces commerçants en faisaient trop. On ne peut pas se reposer tranquillement et on n’est également pas en sécurité. Colobane fait partie des quartiers les plus craints à Dakar à cause de ce marché occupé pour la plupart par de délinquants. Je salue la décision des autorités locales et j’en suis sûre que tous, les autochtones de Colobane sont d’avis avec moi que c’est la meilleure décision. Il était temps que ces gens soient déguerpis.

Que Sonko vienne pour faire un constat, c’est une bonne chose, mais j’espère qu’il va également prendre en compte l’opinion des habitants que nous sommes. Notre requête est que ces déguerpis ne reviennent plus, c’est mieux ainsi, qu’ils les dédommagent ou les recasent ailleurs, mais plus à Colobane », a -t-il déclaré.
 
Comme le dit l’adage, le malheur des uns fait le bonheur des autres. En attendant, les commerçants, espèrent une issue heureuse venant du Premier ministre, Ousmane Sonko en qui ils misent tout leur espoir. Et de leur côté, les riverains attendent de Sonko, une décision ferme et équitable.
 


Dimanche 30 Juin 2024 23:45


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