Commentaire : positiver à tout prix



L’exigence de bilan positif pour des perspectives électoralistes a faussé tout l’esprit et l’enjeu du message du Chef de l’Etat à la Nation. Comme à son habitude, Me Wade a fourni un chapelet de promesses dans un discours de presque d’une heure de temps. Comment les sénégalais vont comprendre tout le temps consacré à des explications sur le Fesman et le passage rapide sur la mort de huit soldats sénégalais tombés en Casamance. Le Président dit que « le gouvernement sénégalais demeure disposé au dialogue avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance, malgré les derniers évènements regrettables enregistrés dans la zone sud du pays ». C’était là une belle occasion de mettre un peu de baume sur les cœurs des familles des victimes mais aussi aux soldats retranchés dans les forêts de la verte Casamance. Aujourd’hui tous les observateurs avertis de la crise considèrent que nos soldats ne sont pas suffisamment outillés face à un ennemi qui fait la guerre. La guerre a un prix et c’est un prix très loin de celui de ces activités culturelles. « Le troisième Festival mondial des arts nègres abrité par le Sénégal est un produit unique qui n’a pas de prix, puisqu’il est hors marché » a dit le président de la République.

Presque aucune solution n’est pas proposée sur les questions sociales de l’heure, les délestages, la flambée des denrées de première nécessité, juste des promesses. Un aveu d’échec qui pouvait être limité par la sincérité des promesses. Une fois encore un prétexte sera donné aux politiques de tout bord pour disserter sur les souffrances des populations au moment où ces dernières attendaient des solutions d’urgence. Nous n’allons pas désespérer de nos compatriotes qui ont peut-être compris depuis longtemps le jeu des politiques.

Ndiaga DIOUF

Vendredi 31 Décembre 2010 21:28


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