Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Condamné dans l'affaire de la place publique de Mbour: le maire Fallou Sylla court toujours un an après sa condamnation !

Qui protège donc El Hadj Fallou Sylla ? Condamné à une peine de 2 ans dont trois (3) mois ferme, plus une amende de 2 millions de francs, le maire de Mbour n’est toujours pas inquiété un an jour pour jour après le verdict du tribunal de Grande instance de la capitale de la Petite côte dans ce qu’il est convenu d’appeler l’ « affaire de la place publique de Mbour ». Une affaire dans laquelle l’édile socialiste était poursuivi pour les délits de faux et usage de faux en écriture publique et falsification de documents administratifs. A l’origine, un collectif de jeunes qui protestait contre la construction de cantines à usage commercial sur l’unique place publique de la ville, sans délibération du conseil municipal, avait jugé utile de porter l’affaire devant le tribunal.



 Le maire de Mbour et certains de ses jeunes administrés regroupés au sein du collectif «Mbour Justice» étaient entrés en conflit suite à la construction de cantines sur la place publique. Un conflit qui avait atterri sur la table du juge du Tgi de Mbour et il s’en était suivi un procès ouvert lundi 28 octobre 2019, avant d’être renvoyé finalement au 18 novembre 2019.

En son temps, un des initiateurs de cette plainte, Dr Pape Moussa Saliou Guèye, enseignant-chercheur en droit public, avait décliné en ces termes les motifs de cette plainte : « Mbour est victime d’escroquerie foncière car Fallou Sylla, maire de la commune, sans aucune délibération préalable du conseil municipal, a illégalement vendu l’unique et historique place publique sise au quartier Escale (centre-ville) à l’établissement privé Ndatté Dieng de Thiès pour la construction de cantines privées revendues par le même promoteur entre 10 et 40 millions de francs l’unité, selon la dimension et l’emplacement. Une place publique qui pourtant avait été aménagée par la précédente équipe municipale pour plus de cent millions de francs CFA et qui a été entièrement rasée par l’actuelle équipe pour y ériger un centre commercial. »

Le 3 février 2020, le tribunal de grande instance de Mbour saisi de cette affaire suite à une plainte du collectif « Mbour Justice », a considéré que les faits de faux dans un document administratif et usage de faux ne sont pas établis. Néanmoins, les charges de faux en écriture publique authentique ont été retenues à l’encontre de Fallou Sylla qui a été déclaré coupable pour ce chef d’accusation et a été condamné à 2 ans dont 3 mois ferme. Un mandat de dépôt n’avait toutefois pas été décerné à l’audience. Il appartenait au procureur de procéder à l’exécution dudit mandat.

L’édile de Mbour devait toutefois payer une amende de deux millions de francs. Tout juste après le prononcé du verdict perçu comme « historique », l’un des conseils du maire de Mbour, Me Moïse Mamadou Ndior, en l’occurrence, avait déclaré qu’il compter interjeter appel pour son client.

Statu quo depuis lors
Depuis lors, plus rien ne semble bouger dans ce dossier. Le maire de Mbour est libre de ses mouvements. Plus grave, les travaux sur le site du centre commercial, qui avaient été suspendus, ont repris même si c’est timidement. Le chantier reste toujours clôturé à l’aide de tôles en zinc, si ce n’est une ouverture permettant aux piétons d’éviter le long contournement que le chantier leur imposait en cette partie stratégique du centre-ville.

Cette situation, ressentie comme un « revirement » de la justice, inquiète plus d’un citoyen mbourois attaché aux idéaux d’une justice indépendante. Récemment, des membres du collectif « Mbour Justice » impliquée dès le début dans ce combat, se sont vus chasser du site du centre commercial par des individus préposés à la sécurité des lieux, prétextant qu’ils n’avaient pas le droit de s’y attrouper pour quelque motif que ce soit.

Les camarades de Bakary Diémé entendaient en effet manifester leur indignation face à la poursuite « en cachette » des travaux sur le site. De nombreux autres Mbourois, y compris les membres du Forum Civil, qui n’a cessé de dénoncer les nombreux micmacs sur le foncier, considèrent qu’il appartient à la justice de faire son travail dans cette affaire qui semblait pourtant avoir connu son épilogue.

Militant du Parti socialiste, El Hadj Fallou Sylla bénéficie de la protection des cercles du pouvoir auquel sa formation politique appartient grâce à son alliance avec le parti présidentiel dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yakaar. Le verdict « historique » du Tgi de Mbour avait sonné comme un déclic dans la conscience citoyenne des mbourois souvent indignés par les scandales à répétition sur le foncier qui secouent leur localité.

Mais, avec cette « impunité » masquée dont semble bénéficier le maire de la ville, tous les efforts consentis pour maîtriser les prédateurs fonciers semblent aujourd’hui réduits à néant, au grand dam de la population brimée et humiliée par des spéculateurs sans foi ni loi. Alors, la justice est plus que jamais interpellée pour … faire appliquer la loi seulement cette fois-ci, indique Le Témoin.

 


Mercredi 3 Février 2021 - 09:53


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter