Je voudrais tout d’abord, au nom de la délégation de mon pays, LE SENEGAL, adresser mes très sincères remerciements au Gouvernement et au grand peuple du Mexique pour la parfaite organisation de cette conférence des Plénipotentiaires de l’Union Internationale des Télécommunications ainsi que pour l’hospitalité généreuse dont nous avons fait l’objet depuis notre arrivée dans cette merveilleuse cité de Guadalajara.
Je voudrais aussi adresser mes sincères félicitations à Monsieur le Secrétaire Général de l’UIT et à l’ensemble de ses collaborateurs pour le travail remarquable abattu au cours des 4 dernières années et pour la tenue et la réussite de la présente conférence des Plénipotentiaires.
Ma délégation qui prend part à ces assises de l’UIT fonde de grands espoirs quant aux résultats de nos travaux qui vont déterminer fondamentalement l’avenir de notre organisation pour les quatre années à venir ; et au-delà de l’avenir de notre organisation, celui de nos peuples.
Mais si nous attendons que le destin de notre actuel sommet puisse influencer positivement le destin de nos nations, il faudrait bien s’assurer qu’il soit différent de la forme de destin qu’a pris le sommet Connect Africa qui s’est déroulé a Kigali les 29 et 30 octobre 2007, avec ses 1036 participants venus de 54 pays et qui avait pour objectif principal de mobiliser les ressources humaines, financières et techniques nécessaires pour remédier aux insuffisances criardes d’infrastructures de télécommunications et de TIC sur le continent africain. La mise en œuvre de ces objectifs fixés en matière de connectivité devrait faciliter à l’horizon 2015, l’atteinte pour le continent africain des objectifs du millénaire.
A presque mi parcours, Mesdames et Messieurs, en faisant le bilan, la plupart d’entre nous sommes encore loin du compte et donc de l’atteinte des objectifs. Les Tics, au lieu de constituer des éléments de solution à nos problèmes, continuent d’être un problème en soi.
Mesdames, Messieurs,
Plusieurs études portant sur « les modes d’appropriation innovants du téléphone mobile en Afrique » consacrent l’Afrique Première de la classe ; elles font ressortir que, par sa couverture cellulaire, le mobile a comblé les carences du fixe en permettant des accès dans des zones dépourvues de lignes téléphoniques.
Ainsi, le taux de progression du téléphone mobile est passé à 77 % entre 2005 et 2006 soit 40 % en moyenne sur la période 2005-2008 tandis que le nombre d’abonnés au mobile lui, est passé de 51,4 millions en 2003 à 264,5 millions en 2007et 375 millions fin 2008 soit sept fois plus que pour le téléphone fixe.
Selon d’autres études, pour la zone Afrique, on est passé de 4,19 appareils pour 100 habitants en 2002, à 27,5 en 2007 et à 32 appareils pour 100 habitants en 2008. C’est la progression la plus forte au monde. Ce qui place le continent africain au premier rang du développement exponentiel du marché des mobiles.
Et c’est à ce niveau que certaines questions s’imposent : sommes-nous premiers dans la consommation de produits importés, bouleversant de fond en comble nos sociétés et nos économies, sans même comprendre le sens des mutations, leur profondeur et leur impact ? Ou plutôt sommes-nous premiers dans notre capacité à asservir les télécommunications et TIC pour les mettre au service de nos propres stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté ?
Autrement dit, premier de la classe par rapport à quoi et à qui ?
Nous pensons que les TIC, aujourd’hui plus que jamais, dans les pays en développement plus que partout ailleurs, sont vitaux pour le développement socio-économique.
Faut-il donc être fier de ces chiffres et de ces technologies, si au même moment, des milliards d’enfants ne sont pas scolarisés alors que la technologie du télé- enseignement est disponible et le permet ?
Faut- il être fier de ces chiffres si des milliards de personnes continuent de mourir de faim ?
Faut- il être fier de ces chiffres si les enfants de Keniéba au Mali, de Fongolimbi au Sénégal, de Rwengeri au Rwanda, de Beni Sweif dans le Sud de l’Egypte et de Haraf en Somalie doivent être condamnés à mourir jeunes faute de médecin et de télé- médecine ?
Si dans le rapport intitulé le Chaînon manquant publié il ya 25 ans il était déjà établi une corrélation directe entre l’accès aux communications et la croissance du produit intérieur brut. (PIB), faut- il être fier de ces chiffres lorsque nous savons que ce rapport visait surtout des technologies haut de gamme, telles que celles utilisées dans les réseaux large bande, qui semble offrir plus d’avantages et malheureusement dont nous sommes très insuffisamment dotés ?
La volonté politique de nos dirigeants ne fait pas défaut et dans le cas du Sénégal, son excellence Me Abdoulaye WADE, Président de la république du Sénégal et coordonnateur du volet TIC du NEPAD, a fait des TIC un levier fondamental sur lequel toutes politiques publiques devra s’appuyer pour un développement économique et social au bénéfice des populations sénégalaises.
Mais les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des engagements pris par certains acteurs au développement, dont l’UIT, ont parfois freiné nos élans.
Comment comprendre que plus de 90 pour cent de la connectivite IP internationale transite par les pays développés, alors que les coûts sont pour l’essentiel supportés par les pays en développement ? Comment comprendre qu’un utilisateur africain envoyant un message à un ami vivant dans la même ville, voit ses données voyager à travers la toile, allant dans des contrées lointaines avant de revenir vers la ville de destination ? Selon les estimations, ce mode de transmission des données coûte à l’Afrique un montant de l’ordre de 400 millions de dollars US par an.
Permettez-moi de relever en passant, toutes les menaces possibles que ces procédés font peser sur la sécurité et la souveraineté de nos Etats.
La solidarité numérique, si chère au Président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade, n’est plus un luxe mais une nécessité pour corriger ce que son prédécesseur, le Président Léopold Sédar SENGHOR qualifiait déjà à l’époque de détérioration des termes de l’échange, qui ne porte plus sur les produits agricoles seulement, mais désormais concerne les produits et services TIC.
En ce sens, l’UIT, qui est une organisation d’importance, devra continuer à appuyer le combat pour la réduction de la fracture numérique si criarde et combattre ces nouvelles formes d’injustices sociales et économiques du 21ième siècle.
au nom du Chef de l’Etat La justice, l’équité et le devenir de l’humanité exigent que nous trouvions les moyens de résoudre cette question.
L’Afrique a l’honneur d’accueillir du 9 au 12 Novembre 2010, pour la première fois à Dakar, en terre sénégalaise, le Colloque mondial des Régulateurs de télécommunications (Global Symposium for Regulators) et le Forum mondial des chefs d’entreprise du secteur des TIC (Global Industry Leaders Forum).
Au nom du Chef de l’Etat et du peuple sénégalais, je vous invite à venir prendre part à ces importantes manifestations.
L’UIT, en sa qualité d’organisation du système des Nations Unies engagée à connecter le monde, devra accentuer son rôle dans l’accompagnement de nos pays pour l’atteinte des OMD. Le souci d’efficacité et d’efficience de l’organisation devrait l’amener à faire de la discrimination positive en investissant davantage dans le développement et l’utilisation des TIC dans les pays en développement pour donner un nouvel élan ; l’élan qui convient aux différents programmes de développement pour accélérer le progrès dans toutes les sphères de l’activité humaine : santé, sécurité, éducation, commerce et environnement.
C’est peut être le sens à donner à la mise en œuvre des cibles du SMSI que l’organisation s’évertue de réaliser.
En conclusion, je voudrais faire quelques propositions :
1. Suggérer à l’UIT d’engager la réflexion sur 1a pertinence de ses indicateurs de performance afin de mieux apprécier l’efficacité de ses actions ; par exemple, au lieu de mesurer la performance en terme de taux de pénétration, de nombre de mobiles vendus ou d’abonnements, nous croyons plus juste et plus conforme aux idéaux de l’IUT et à l’atteinte des OMD de la mesurer en terme d’incidence des télécommunications dans la régression d’une pandémie, de l’analphabétisme, de la mortalité infantile, etc… ;
2. Améliorer l’environnement afin de favoriser l’investissement privé pour le développement des réseaux large bande et des services associés ;
3. Renforcer la coopération avec les Etats, les organisations régionales telle que l’UAT et les secteurs privés nationaux ;
4. Assister davantage les pays dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques stratégiques pour permettre aux pouvoirs publics de définir de nouveaux cadres réglementaires et juridiques ;
5. Favoriser la mise en place d’une politique concertée de lutte contre la cybercriminalité et toutes les incidences connexes. C’est le lieu de saluer la pertinence des propositions de nos amis marocains sur ce sujet ;
6. Promouvoir l’éducation des jeunes qui doit viser à leur donner des compétences nécessaires pour vivre dans une société où l’information est prioritaire.
A travers ce message, j’ai n’ai pu mettre en façade qu’une infime part de la souffrance de nos peuples. L’autre part, la plus atroce, vivra sans un mot dans les sous - terrains des hôpitaux, des cases, des rues et des cimetières… Cette histoire sans paroles gouvernera peut-être encore longtemps nos relations avec plusieurs de nos partenaires puisque les mots sont des morceaux d’affection qui ne transportent que très peu d’informations. Mon adresse est peut être une stratégie de défense contre l’indicible, l’impossible à dire, le pénible à entendre ; mais comprenez que chaque enfant africain que vous rencontrez porte comme moi des mots non partagés et des récits silencieux qu’il se raconte dans son for intérieur interminablement.
Même s’il vous parle comme je le fais présentement, il établit entre vous et lui une étrange passerelle affective, une façade de mots qui permet de mettre à l’ombre des épisodes invraisemblables, des catastrophes de sa vie qu’il se raconte sans cesse sans mot dire.
Puisse les télécommunications et les TICS être pour lui l’heure de vérité et non le leurre de vérité.
MOUSTAPHA GUIRASSY MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET DES
TELECOMMUNICATIONS DU SENEGAL
Je voudrais aussi adresser mes sincères félicitations à Monsieur le Secrétaire Général de l’UIT et à l’ensemble de ses collaborateurs pour le travail remarquable abattu au cours des 4 dernières années et pour la tenue et la réussite de la présente conférence des Plénipotentiaires.
Ma délégation qui prend part à ces assises de l’UIT fonde de grands espoirs quant aux résultats de nos travaux qui vont déterminer fondamentalement l’avenir de notre organisation pour les quatre années à venir ; et au-delà de l’avenir de notre organisation, celui de nos peuples.
Mais si nous attendons que le destin de notre actuel sommet puisse influencer positivement le destin de nos nations, il faudrait bien s’assurer qu’il soit différent de la forme de destin qu’a pris le sommet Connect Africa qui s’est déroulé a Kigali les 29 et 30 octobre 2007, avec ses 1036 participants venus de 54 pays et qui avait pour objectif principal de mobiliser les ressources humaines, financières et techniques nécessaires pour remédier aux insuffisances criardes d’infrastructures de télécommunications et de TIC sur le continent africain. La mise en œuvre de ces objectifs fixés en matière de connectivité devrait faciliter à l’horizon 2015, l’atteinte pour le continent africain des objectifs du millénaire.
A presque mi parcours, Mesdames et Messieurs, en faisant le bilan, la plupart d’entre nous sommes encore loin du compte et donc de l’atteinte des objectifs. Les Tics, au lieu de constituer des éléments de solution à nos problèmes, continuent d’être un problème en soi.
Mesdames, Messieurs,
Plusieurs études portant sur « les modes d’appropriation innovants du téléphone mobile en Afrique » consacrent l’Afrique Première de la classe ; elles font ressortir que, par sa couverture cellulaire, le mobile a comblé les carences du fixe en permettant des accès dans des zones dépourvues de lignes téléphoniques.
Ainsi, le taux de progression du téléphone mobile est passé à 77 % entre 2005 et 2006 soit 40 % en moyenne sur la période 2005-2008 tandis que le nombre d’abonnés au mobile lui, est passé de 51,4 millions en 2003 à 264,5 millions en 2007et 375 millions fin 2008 soit sept fois plus que pour le téléphone fixe.
Selon d’autres études, pour la zone Afrique, on est passé de 4,19 appareils pour 100 habitants en 2002, à 27,5 en 2007 et à 32 appareils pour 100 habitants en 2008. C’est la progression la plus forte au monde. Ce qui place le continent africain au premier rang du développement exponentiel du marché des mobiles.
Et c’est à ce niveau que certaines questions s’imposent : sommes-nous premiers dans la consommation de produits importés, bouleversant de fond en comble nos sociétés et nos économies, sans même comprendre le sens des mutations, leur profondeur et leur impact ? Ou plutôt sommes-nous premiers dans notre capacité à asservir les télécommunications et TIC pour les mettre au service de nos propres stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté ?
Autrement dit, premier de la classe par rapport à quoi et à qui ?
Nous pensons que les TIC, aujourd’hui plus que jamais, dans les pays en développement plus que partout ailleurs, sont vitaux pour le développement socio-économique.
Faut-il donc être fier de ces chiffres et de ces technologies, si au même moment, des milliards d’enfants ne sont pas scolarisés alors que la technologie du télé- enseignement est disponible et le permet ?
Faut- il être fier de ces chiffres si des milliards de personnes continuent de mourir de faim ?
Faut- il être fier de ces chiffres si les enfants de Keniéba au Mali, de Fongolimbi au Sénégal, de Rwengeri au Rwanda, de Beni Sweif dans le Sud de l’Egypte et de Haraf en Somalie doivent être condamnés à mourir jeunes faute de médecin et de télé- médecine ?
Si dans le rapport intitulé le Chaînon manquant publié il ya 25 ans il était déjà établi une corrélation directe entre l’accès aux communications et la croissance du produit intérieur brut. (PIB), faut- il être fier de ces chiffres lorsque nous savons que ce rapport visait surtout des technologies haut de gamme, telles que celles utilisées dans les réseaux large bande, qui semble offrir plus d’avantages et malheureusement dont nous sommes très insuffisamment dotés ?
La volonté politique de nos dirigeants ne fait pas défaut et dans le cas du Sénégal, son excellence Me Abdoulaye WADE, Président de la république du Sénégal et coordonnateur du volet TIC du NEPAD, a fait des TIC un levier fondamental sur lequel toutes politiques publiques devra s’appuyer pour un développement économique et social au bénéfice des populations sénégalaises.
Mais les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des engagements pris par certains acteurs au développement, dont l’UIT, ont parfois freiné nos élans.
Comment comprendre que plus de 90 pour cent de la connectivite IP internationale transite par les pays développés, alors que les coûts sont pour l’essentiel supportés par les pays en développement ? Comment comprendre qu’un utilisateur africain envoyant un message à un ami vivant dans la même ville, voit ses données voyager à travers la toile, allant dans des contrées lointaines avant de revenir vers la ville de destination ? Selon les estimations, ce mode de transmission des données coûte à l’Afrique un montant de l’ordre de 400 millions de dollars US par an.
Permettez-moi de relever en passant, toutes les menaces possibles que ces procédés font peser sur la sécurité et la souveraineté de nos Etats.
La solidarité numérique, si chère au Président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade, n’est plus un luxe mais une nécessité pour corriger ce que son prédécesseur, le Président Léopold Sédar SENGHOR qualifiait déjà à l’époque de détérioration des termes de l’échange, qui ne porte plus sur les produits agricoles seulement, mais désormais concerne les produits et services TIC.
En ce sens, l’UIT, qui est une organisation d’importance, devra continuer à appuyer le combat pour la réduction de la fracture numérique si criarde et combattre ces nouvelles formes d’injustices sociales et économiques du 21ième siècle.
au nom du Chef de l’Etat La justice, l’équité et le devenir de l’humanité exigent que nous trouvions les moyens de résoudre cette question.
L’Afrique a l’honneur d’accueillir du 9 au 12 Novembre 2010, pour la première fois à Dakar, en terre sénégalaise, le Colloque mondial des Régulateurs de télécommunications (Global Symposium for Regulators) et le Forum mondial des chefs d’entreprise du secteur des TIC (Global Industry Leaders Forum).
Au nom du Chef de l’Etat et du peuple sénégalais, je vous invite à venir prendre part à ces importantes manifestations.
L’UIT, en sa qualité d’organisation du système des Nations Unies engagée à connecter le monde, devra accentuer son rôle dans l’accompagnement de nos pays pour l’atteinte des OMD. Le souci d’efficacité et d’efficience de l’organisation devrait l’amener à faire de la discrimination positive en investissant davantage dans le développement et l’utilisation des TIC dans les pays en développement pour donner un nouvel élan ; l’élan qui convient aux différents programmes de développement pour accélérer le progrès dans toutes les sphères de l’activité humaine : santé, sécurité, éducation, commerce et environnement.
C’est peut être le sens à donner à la mise en œuvre des cibles du SMSI que l’organisation s’évertue de réaliser.
En conclusion, je voudrais faire quelques propositions :
1. Suggérer à l’UIT d’engager la réflexion sur 1a pertinence de ses indicateurs de performance afin de mieux apprécier l’efficacité de ses actions ; par exemple, au lieu de mesurer la performance en terme de taux de pénétration, de nombre de mobiles vendus ou d’abonnements, nous croyons plus juste et plus conforme aux idéaux de l’IUT et à l’atteinte des OMD de la mesurer en terme d’incidence des télécommunications dans la régression d’une pandémie, de l’analphabétisme, de la mortalité infantile, etc… ;
2. Améliorer l’environnement afin de favoriser l’investissement privé pour le développement des réseaux large bande et des services associés ;
3. Renforcer la coopération avec les Etats, les organisations régionales telle que l’UAT et les secteurs privés nationaux ;
4. Assister davantage les pays dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques stratégiques pour permettre aux pouvoirs publics de définir de nouveaux cadres réglementaires et juridiques ;
5. Favoriser la mise en place d’une politique concertée de lutte contre la cybercriminalité et toutes les incidences connexes. C’est le lieu de saluer la pertinence des propositions de nos amis marocains sur ce sujet ;
6. Promouvoir l’éducation des jeunes qui doit viser à leur donner des compétences nécessaires pour vivre dans une société où l’information est prioritaire.
A travers ce message, j’ai n’ai pu mettre en façade qu’une infime part de la souffrance de nos peuples. L’autre part, la plus atroce, vivra sans un mot dans les sous - terrains des hôpitaux, des cases, des rues et des cimetières… Cette histoire sans paroles gouvernera peut-être encore longtemps nos relations avec plusieurs de nos partenaires puisque les mots sont des morceaux d’affection qui ne transportent que très peu d’informations. Mon adresse est peut être une stratégie de défense contre l’indicible, l’impossible à dire, le pénible à entendre ; mais comprenez que chaque enfant africain que vous rencontrez porte comme moi des mots non partagés et des récits silencieux qu’il se raconte dans son for intérieur interminablement.
Même s’il vous parle comme je le fais présentement, il établit entre vous et lui une étrange passerelle affective, une façade de mots qui permet de mettre à l’ombre des épisodes invraisemblables, des catastrophes de sa vie qu’il se raconte sans cesse sans mot dire.
Puisse les télécommunications et les TICS être pour lui l’heure de vérité et non le leurre de vérité.
MOUSTAPHA GUIRASSY MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET DES
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