Congo-Brazzaville: colère contre un permis d’exploration pétrolière dans le parc de Conkouati-Douli

Alors que l'on célèbre, ce samedi 22 juin, la journée mondiale des forêts tropicales, un permis d'exploration pétrolière, accordé en début d'année à une société chinoise, provoque la colère des défenseurs de l'environnement au Congo-Brazzaville.



Selon les ONG Earth Insight et Greenpeace Africa, ce permis d'exploration, situé dans le parc national de Conkouati-Douli, dans le sud-est du pays, menace directement la forêt tropicale, des espèces en voie de disparition ainsi que les communautés locales. Une dizaine d'organisations congolaises de la société civile demandent donc le retrait de ce permis aux autorités.
 
Stella Tchoukep, de Greenpeace Afrique ne mâche pas ses mots : « C'est une régression qui est déplorable. »
 
À l'encontre de la législation congolaise
Selon elle, ce permis d'exploration va à l'encontre de la législation congolaise sur la protection des parcs nationaux est contraire à l'accord sur la préservation des forêts, signé par le pays, lors de la COP 28 : « Aujourd’hui, on parle développement durable et c'est un développement qui doit tenir compte non seulement de l'économique mais aussi et surtout du social et de l'environnemental ».
 
Mais selon Stella Tchoukep, ce projet ne respecte ni l'un, ni l'autre : « On a un écosystème intact. On a des personnes qui vivent et qui dépendent de cet écosystème-là. Et puis on a même, pour la lutte contre le changement climatique, un stock de carbone important ».
 
Et le gorille des plaines ?
Une remise en cause de la protection d'espèces en voie de disparition comme le gorille des plaines, et des droits des peuples autochtones qui demande une réponse forte : « Il ne faut pas seulement que l'État annule le bloc pétrolier de Conkouati. Il faut carrément interdire l'exploration et l'extraction dans le parc national en général ».
 
Une décision qui dépend d'une autre vision de l'économie : « Si l'État dépend de l'exploitation fossile, cela va être compliqué. On ne pourra pas atteindre l'objectif, que ce soit de protection du climat, que soit de protection des forêts, protection des droits des communautés, etc… ».
 
Pour Stella Tchoukep, les autorités congolaises doivent donc montrer l'exemple et ainsi inspirer les autres pays du bassin du Congo.
 

RFI

Samedi 22 Juin 2024 12:05


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