Dans sa déclaration hier, le Parti Congolais du Travail appelait simplement au changement de la Constitution en vigueur. Ce matin, sur RFI, le porte-parole du PCT est venu préciser la signification de cet appel. « Changement de la Constitution, cela veut dire mise en place d'une nouvelle loi fondamentale », a déclaré Michel Odzocki.
« Il faut passer à quelque chose de beaucoup plus adapté à la réalité d’aujourd’hui, c'est-à-dire qu’il faut une nouvelle Constitution. Il ne s’agit pas de changer la nature de l’Etat, mais c’est de faire entrer le Congo, la gestion de l’Etat dans une autre ère, dans une nouvelle République et cela sera transmis à travers la nouvelle Constitution », a précisé Serge Michel Odzocki, porte-parole du PCT.
Le PCT justifie ce chantier constitutionnel par la nécessité de moderniser les institutions du pays. L'opposition est pour sa part persuadée que le président congolais cherche avant tout à créer les conditions d'une nouvelle candidature à la présidentielle de 2016. Denis Sassou Nguesso a en effet exercé le nombre maximum de mandats autorisés. Et l'article 185 de l'actuelle Constitution empêche le pouvoir de supprimer la limitation du nombre de mandats.
L'opposition n'en démord pas
Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l'UPADS, le parti de Pascal Lissouba, dit voit clair dans le jeu « électoraliste » du président : « Quand il nous dit "cette Constitution n'est pas adaptée", c'est certain. Alors faisons le débat, mais sereinement. Mais pourquoi la précipitation, pourquoi avant l'élection présidentielle ? Si ce ne sont pas des intentions électoralistes ! On peut prendre le temps de préparer l'élection présidentielle. C'est ça qui est capital [...] Nous n'avons pas un corps électoral, il ne reflète pas la réalité de la démographie du Congo. Il faut reprendre la loi électorale avec une commission qui soit totalement indépendante. Il faut même aller au bulletin unique. Enfin, il faut civiliser la campagne. C'est ce chantier qu'il faut aujourd'hui faire. Tout autre chantier nous pourra illusoire, inopportun, nous n'y participerons pas. »
Même son de cloche pour Clément Miérassa, président du parti social démocrate congolais, qui demande à Sassou de « laisser à son successeur le soin de se préoccuper des questions de la modification ou du changement de la Constitution ».
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