Ces derniers mois, tout est allé très vite. Septembre 2015, le président congolais annonce un référendum constitutionnel. Il a lieu en octobre. Et voilà les verrous qui empêchaient Denis Sassou-Nguesso de se représenter pour un troisième mandat, levés. Deux mois plus tard, fin décembre, le président prend tout le monde de court et annonce une présidentielle anticipée. Ce sera en mars et non en juillet 2016 comme prévu.
Désormais candidat, face aux électeurs, Denis Sassou-Nguesso se présente en garant de la paix et promet s’il est réélu « une marche vers le développement », comme l’explique Bienvenu Okiemy, l’un de ses porte-paroles de campagne : « Il s’agit maintenant d’aller beaucoup plus loin ensemble. Ce qui a été fait au sortir des guerres civiles, ça a été d’abord de ramener la paix. Parce que sans la paix vous ne pouvez pas avoir des projections en termes économiques, vous ne pouvez pas avoir des projections en termes sociaux. Cela a été fait dans le premier mandat du président. Dans le deuxième mandat du président, une fois la paix revenue, on s’est attelé à doter le pays d’un certain nombre d’infrastructures de base. Ça a été la deuxième phase de la réinvention du génie congolais procédée par le président de la République. On arrive aujourd’hui à une troisième phase qui est celle de l’impulsion de la marche vers le développement. Donc, il s’agit d’aller beaucoup plus loin ensemble par rapport à ce qui a déjà été fait auparavant ».
Un coup KO?
Le président sortant promet un coup KO pour le 20 mars. « Un penalty, un seul but et la victoire », comme il l’a dit lors d’un meeting au début de la campagne à Pointe-Noire. Mais face à lui, il y a huit candidats. Plusieurs anciens ministres révoqués pour avoir critiqué le référendum d’octobre et des opposants de poids comme Pascal Tsaty Mabiala, dont le parti n’avait pas participé aux deux précédentes élections. Ou encore le général Jean-Marie Mokoko, ancien chef d’état-major de Denis Sassou-Nguesso qui a fait une entrée remarquée dans la campagne.
Tous espèrent capitaliser sur les aspirations au changement d’une partie de la jeunesse congolaise, à l’image de Jonas, étudiant à Brazzaville : « Le président Sassou est depuis trente-deux ans aux affaires. Il n’a rien fait. Voilà pourquoi nous voulons un candidat jeune et qui a les idéologies pour réformer les institutions de l’Etat. Partout, il y a la corruption. La jeunesse congolaise souffre : il n’y a pas de travail, il n’y a rien. On nous parle de routes entre Brazzaville et Pointe-Noire. Vous inventez ça pendant trente-deux ans au pouvoir ? Là, on nous dit qu’on est en train de construire 12 hôpitaux généraux. Si l’hôpital CHU n’arrive pas à avoir même l’oxygène, alors les douze hôpitaux généraux servent à quoi ? Nous sommes fatigués, nous voulons son départ ».
Mobilisation générale
Jusqu’à présent, la campagne s’est déroulée dans le calme, pas d’incident majeur à signaler. Les meetings attirent beaucoup de monde, les Congolais ont été plus nombreux que d’habitude s’inscrire sur les listes électorales. Etanislas Ngodi, est historien chercheur à l’université Mariam Ngouabi. Pour lui, on n’avait pas vu cela au Congo depuis 1992 : « On a vu 2002, le président Sassou était seul, il y avait des petits candidats qui l’ont accompagné, en 2009 c’est la même chose. Et jusque-là, le nord du Congo était considéré comme le fief réservé au chef de l’Etat. Et en 2016, on se retrouve dans une situation où il y a des intrus qui arrivent dans ce fief, notamment le général Mokoko, le candidat Okombi Salissa, qui viennent déranger. Les opposants ont compris qu’il ne fallait pas continuer à faire la politique de la chaise vide. Et les gens se disent : mais le moment est arrivé, malgré le fait que l’élection était anticipée, nous avons l’occasion de changer les choses ».
Autre particularité, cinq des huit adversaires du président Sassou ont signé ce qu’ils appellent un pacte de la victoire et ils s’engagent à s’unir en cas de second tour. Ils ont aussi promis de mettre sur pied d’ici dimanche une sorte de Commission électorale bis pour compiler leurs propres résultats, car ils contestent l’indépendance de la Commission officielle.
Source: Rfi
Désormais candidat, face aux électeurs, Denis Sassou-Nguesso se présente en garant de la paix et promet s’il est réélu « une marche vers le développement », comme l’explique Bienvenu Okiemy, l’un de ses porte-paroles de campagne : « Il s’agit maintenant d’aller beaucoup plus loin ensemble. Ce qui a été fait au sortir des guerres civiles, ça a été d’abord de ramener la paix. Parce que sans la paix vous ne pouvez pas avoir des projections en termes économiques, vous ne pouvez pas avoir des projections en termes sociaux. Cela a été fait dans le premier mandat du président. Dans le deuxième mandat du président, une fois la paix revenue, on s’est attelé à doter le pays d’un certain nombre d’infrastructures de base. Ça a été la deuxième phase de la réinvention du génie congolais procédée par le président de la République. On arrive aujourd’hui à une troisième phase qui est celle de l’impulsion de la marche vers le développement. Donc, il s’agit d’aller beaucoup plus loin ensemble par rapport à ce qui a déjà été fait auparavant ».
Un coup KO?
Le président sortant promet un coup KO pour le 20 mars. « Un penalty, un seul but et la victoire », comme il l’a dit lors d’un meeting au début de la campagne à Pointe-Noire. Mais face à lui, il y a huit candidats. Plusieurs anciens ministres révoqués pour avoir critiqué le référendum d’octobre et des opposants de poids comme Pascal Tsaty Mabiala, dont le parti n’avait pas participé aux deux précédentes élections. Ou encore le général Jean-Marie Mokoko, ancien chef d’état-major de Denis Sassou-Nguesso qui a fait une entrée remarquée dans la campagne.
Tous espèrent capitaliser sur les aspirations au changement d’une partie de la jeunesse congolaise, à l’image de Jonas, étudiant à Brazzaville : « Le président Sassou est depuis trente-deux ans aux affaires. Il n’a rien fait. Voilà pourquoi nous voulons un candidat jeune et qui a les idéologies pour réformer les institutions de l’Etat. Partout, il y a la corruption. La jeunesse congolaise souffre : il n’y a pas de travail, il n’y a rien. On nous parle de routes entre Brazzaville et Pointe-Noire. Vous inventez ça pendant trente-deux ans au pouvoir ? Là, on nous dit qu’on est en train de construire 12 hôpitaux généraux. Si l’hôpital CHU n’arrive pas à avoir même l’oxygène, alors les douze hôpitaux généraux servent à quoi ? Nous sommes fatigués, nous voulons son départ ».
Mobilisation générale
Jusqu’à présent, la campagne s’est déroulée dans le calme, pas d’incident majeur à signaler. Les meetings attirent beaucoup de monde, les Congolais ont été plus nombreux que d’habitude s’inscrire sur les listes électorales. Etanislas Ngodi, est historien chercheur à l’université Mariam Ngouabi. Pour lui, on n’avait pas vu cela au Congo depuis 1992 : « On a vu 2002, le président Sassou était seul, il y avait des petits candidats qui l’ont accompagné, en 2009 c’est la même chose. Et jusque-là, le nord du Congo était considéré comme le fief réservé au chef de l’Etat. Et en 2016, on se retrouve dans une situation où il y a des intrus qui arrivent dans ce fief, notamment le général Mokoko, le candidat Okombi Salissa, qui viennent déranger. Les opposants ont compris qu’il ne fallait pas continuer à faire la politique de la chaise vide. Et les gens se disent : mais le moment est arrivé, malgré le fait que l’élection était anticipée, nous avons l’occasion de changer les choses ».
Autre particularité, cinq des huit adversaires du président Sassou ont signé ce qu’ils appellent un pacte de la victoire et ils s’engagent à s’unir en cas de second tour. Ils ont aussi promis de mettre sur pied d’ici dimanche une sorte de Commission électorale bis pour compiler leurs propres résultats, car ils contestent l’indépendance de la Commission officielle.
Source: Rfi
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