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Congo-Brazzaville: l’autosuffisance alimentaire, une équation toujours difficile à résoudre

Le Congo dépend toujours en grande partie des importations alimentaires pour nourrir ses 5 millions d’habitants. Elles sont estimées à 700 milliards de francs CFA (1,060 milliard d’euros) par an. Son ambition d’atteindre l’autosuffisance alimentaire au début des années 2000, n’a toujours pas abouti faute, notamment, de financements pérennes.



À une centaine de kilomètres au nord de Brazzaville, le Nouveau Village agricole de Nkouo est presque à l’abandon. Ce projet lancé en 2010 réunissait à l’origine plus de 700 exploitants, surtout spécialisés dans la production d’œufs... mais ils ne sont plus qu’une quarantaine aujourd’hui.
 
Stendhal Koussala décrit son expérience avec amertume : « Cela nous fait 13 ans que nous sommes dans le site. Mais, aujourd’hui, cela fait 8 ans que nous sommes abandonnés. Ici, c’est une production médiocre et négligeable destinée juste à la maintenance du village. Sinon le village ne produit plus [comme l’État l’avait voulu, NDLR]. Et pour la maintenance, il y a une production plus ou moins négligeable qu’il y a là. Question de maintenir l’image d’un village producteur des œufs de table. »
 
L'appuie du PDAC
Malgré les efforts du gouvernement congolais pour tenter d’atteindre l’auto-suffisance alimentaire en valorisant ses 10 millions d’hectares de terres arables, de nombreux projets ont été abandonnés au fil des années, en raison notamment de la chute du prix du pétrole. Le nouveau village agricole de Nkouo doit sa survie au PDAC, le Projet de développement de l’agriculture commerciale, financé par la Banque mondiale
 
Bienvenu Mandilou est, lui aussi, exploitant agricole à Nkouo. « Nous étions parmi les personnes qui imposaient le prix [de l’œuf] sur le marché. Mais, depuis la rupture, nous ne sommes plus visibles sur le marché. Ce que je peux demander [aux autorités] c’est de relancer ce village », indique-t-il.
 
« L'autosuffisance sera à notre portée »
La production du village est estimée aujourd’hui à 96 000 œufs par mois, contre plus de 666 000 par mois avant la crise. L’agriculture est un secteur clé pour tenter de relancer l’économie et de diversifier les exportations du Congo, toujours largement dominée par le pétrole. Technicien suivant au jour le jour comment Brazzaville met en œuvre ses politiques agricoles, Justin Alain N’sangou de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs souligne que les décideurs ont commis des erreurs et donne quelques conseils :
 
« Il suffit de pérenniser la semence de bonne qualité ; qu’on opérationnalise l’Institut des recherches agricoles vers la production et non vers des théories. Qu’on renforce les capacités des génies du secteur agricole pour que ceux-ci accompagnent les producteurs. Qu’on mécanise l’agriculteur et qu’on rende simple son financement. Certainement, l’autosuffisance sera à notre portée », analyse-t-il.
 
À Nkouo, on pratique également du maraîchage à petite échelle. Et, pour la relance, des activités, les autorités espèrent une promesse des fonds koweïtiens dont le montant n’a pas été révélé.

RFI

Mardi 31 Octobre 2023 - 09:07


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