Congo-Brazzaville: tension après une réunion de l’opposition dispersée

Une réunion a été dispersée ce vendredi matin au Congo-Brazzaville. L'opposition avait prévu une conférence de presse au siège de l'UPADS avec les cinq candidats signataires d'une alliance contre le président réélu Denis Sassou-Nguesso, mais les participants ont été dispersés par la police.




 
A défaut d'avoir pu exprimer une position commune, et alors qu’une réunion a été dispersée par la police ce vendredi matin, les différents opposants ont déjà fait des déclarations en ordre dispersé pour contester la victoire du chef de l'Etat dès le premier tour avec plus de 60 % des voix. Pascal Tsaty Mabiala est le premier secrétaire de l'UPADS, et il était candidat à cette élection. Son parti va déposer des recours en bonne et due forme, mais pas question pour lui d'appeler à la désobéissance civile.
 
« C’est vrai que ces résultats ne reflètent pas la réalité du vote telle qu’elle a été exprimée par le peuple congolais. Mais nous n’utiliserons pas d’autres moyens de recours que ceux qui sont prévus par la loi. Nous allons analyser ces résultats circonscription par circonscription. Et nous allons formuler des réserves auprès de la Cour constitutionnelle. Pour le moment, nous prenons les choses avec beaucoup de responsabilité, de tact avant de nous lancer dans des opérations qui pourraient être désastreuses », a déclaré Pascal Tsaty Mabiala.
 
Déséquilibre médiatique
 
L'opposition a déjà critiqué les conditions d'organisation du scrutin et les moyens de chacun pendant la campagne. Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication, l'organe de régulation des médias, le reconnaît et le déplore : selon lui, il y a eu un déséquilibre dans l'accès des différents candidats aux médias.
 
Philippe Mvouo assure que l'équilibre a été respecté sur le temps de parole dans les programmes et journaux, conformément à la loi. Le vrai problème, dit-il, ce sont les spots publicitaires payants : « Un certain déséquilibre, assez remarquable, a été constaté. Nous l’avons déploré, mais cela s’explique par le fait que le camp dit de la majorité présidentielle, donc le camp du président Sassou, avait organisé plusieurs associations. Or, chaque association jouit de son indépendance de fonctionnement et donc, peut fabriquer des spots et les faire diffuser. Il y a des faiblesses au niveau de notre réglementation, qui n’a pas perçu cet aspect. A ce moment-là, on pourrait régler la chose en limitant le nombre de spots par camp politique, ce qui n’a pas été fait. Il y a aussi à déplorer que l’autre camp n’ait pas présenté de spots. »
 
Concernant l'agression de trois journalistes français du journal Le Monde et de l'Agence France-Presse, mercredi dernier à Brazzaville, Washington a explicitement réagi. Les Etats-Unis condamnent cette agression et appellent les autorités congolaises à respecter les libertés d'expression, de rassemblement et de mouvement. La France, de son côté, réclame des explications.


Source:Rfi.fr
 

Aminata Diouf(stagiaire)

Vendredi 25 Mars 2016 14:43


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