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Congrès de AJ/PADS : Decroix adoube Wade et démolit Landing

Le congrès extraordinaire de And-Jëf/Parti Africain pour la Démocratie et le Socialisme (AJ/PADS) tant redouté s’est finalement déroulé sans anicroches. Il a été l’occasion pour le secrétaire général adjoint, Mamadou Diop Decroix seul candidat au poste de leader de prouver que ce sont les véritables responsables et militants follistes qui sont avec lui et contre Landing Savané qui dirige l’autre aile. L’ancien ministre du commerce s’en est vivement pris à son désormais ex-patron tout en remerciant le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade.



Le nouveau patron de AJ/PADS, Mamadou Diop Decroix
Le nouveau patron de AJ/PADS, Mamadou Diop Decroix
Mamadou Diop Decroix a, désormais, le contrôle de And-jëf/Parti Africain pour la Démocratie et le Socialisme (AJ/PADS). Il l’a prouvé lors du congrès extraordinaire qu’il a tenu ce samedi 13 juin au stadium Marius Ndiaye à Dakar. Le secrétaire général adjoint de ce parti jusqu’ici a affirmé qu’il a avec lui 37 fédérations. Les responsables de ces différentes instances se sont présentés au congrès en revenant sur leur cursus. C’est ce qui lui fait dire : «la bataille de la légitimité est gagnée. Elle était déjà gagnée. Ce que vous avez vu ici c’est du béton». Et d’insister : «nous avons ici 70% des conseillers ruraux, régionaux et municipaux du parti, élus a l’issu des élections du 22 mars. Ils viennent de 45 départements du pays». Mamadou Diop Decroix a essayé à travers cet exercice de montrer, selon lui qu’ils sont «ni une faction ni un clan».

Une brèche pour l’ancien ministre du commerce d’attaquer la gestion de AJ/PADS par Landing Savané. «En vérité, le parti, du fait d’un leadership faible et peu inventif, n’a jamais été vraiment une «machine intelligente», puissante et engagée pour gagner des élections et gouverner. Autrement comment s’engager dans une bataille avec un slogan aussi curieux que «candidat sans illusion».

Le courroux de Decroix


L’élection présidentielle semble occuper une partie importante de la brouille entre Mamadou Diop Decroix et Landing Savané. Le nouveau secrétaire général de AJ/PADS a souligné : «une telle crise de perspective aggravée par la crise de leadership se traduit aussi dans l’incohérence de notre participation et de notre discours lors de l’élection présidentielle de 2007». Car autrement, s’est-il interrogé : «comment cheminer pendant sept ans avec le président de la République, partager la politique qu’il a défini et occuper des postes de responsabilité au plus haut niveau et dans le même temps refuser d’assumer le bilan du gouvernement ?» Pire, a-t-il ajouté, «comment comprendre que le discours électoral déployé cible violemment les partenaires que sont le président de la République et son parti ?»
L’ancien ministre du Commerce a estimé que «ce sont justement ces incohérences, ces tâtonnement et ce gauchisme de façade plutôt d’une incapacité à lire correctement la réalité, mais aussi un leadership obsolète qui explique l’enfer des taux électoraux groupusculaires dans lesquels plonge d’une élection à une autre».

L’innovation majeure de la nouvelle direction de AJ

Mamadou Diop Decroix a la volonté de rompre avec la fossilisation des leaders à la tête des formations politiques. Il a envisagé d’intégrer dans les textes de AJ/PADS des dispositions qui limiteraient le nombre de mandats et qui assureraient la démocratie à l’intérieur du parti. «Il me parait judicieux d’adapter nos statuts et règlement intérieur aux exigences d’une nouvelle offre politique au Sénégal. Une offre politique qui ne permettra plus à une minorité, si haut placée soit-elle, de confisquer le parti et de n’en faire qu’à sa guise». C’est ainsi qu’il a été proposé : «limitation à deux mandats de secrétaire général du parti, limitation de la durée du mandat du SG qui ne saurait, excéder, en tout état de cause 5 ans, ouverture explicite, mentionnée dans les textes, des candidatures à la candidature du parti à une élection présidentielle. Ainsi, tout (e) militant (e) qui remplit un certain nombre de conditions, à déterminer dans les textes, pourrait postuler à cette position de candidat du parti sans être secrétaire général et enfin l’organisation de primaires, le cas échéant, à l’intérieur du parti».

Prévu à 15h, le congrès n’a finalement démarré qu’après 19h. C’est ce qui explique que nombre de militants ont quitté la salle dès l’arrivée de Mamadou Diop Decroix vers 19h. Comme dans tous les rassemblements politiques de ce genre, le folklore et l’enthousiasme des militants ont été au rendez-vous et ont galvanisé le nouveau leader et ses lieutenants par moment.

Une délégation de la mouvance présidentielle a, bien entendu, pris part à la rencontre. Iba Der Thiam accompagné de quelques leaders de la CAP 21 ont témoigné leur soutien à Mamadou Diop Decroix.


Dimanche 14 Juin 2009 - 19:03


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