Un rapport publié par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et ONU Femmes révèle une réalité sombre et persistante : plus de cinq femmes ou filles sont tuées chaque heure par un membre de leur famille. Ce chiffre terrifiant illustre la violence omniprésente que subissent les femmes, non seulement dans les zones de conflit, mais également dans leurs foyers.
Les crises économiques, les conflits armés et le changement climatique aggravent encore cette situation, souligne le rapport, qui rappelle que cette violence constitue un crime contre l’humanité. Les répercussions économiques sont également considérables : dans certains pays, l'impact de la violence basée sur le genre est estimé à environ 3,7 % du produit intérieur brut (PIB). Pourtant, les investissements restent largement insuffisants, avec seulement 0,2 % de l'aide internationale en 2022 consacrée à la lutte contre cette forme de violence.
« Nous savons ce qu’il faut faire », insiste le rapport, en appelant à une réforme et à la mise en œuvre de lois multisectorielles, à garantir l’accès des survivantes aux services adéquats, et à intensifier les interventions de prévention. Cependant, ces mesures nécessitent des ressources financières considérables, des ressources qui font cruellement défaut, malgré l’ampleur du problème.
C'est dans ce cadre que Dakar a accueilli ce lundi 7 octobre une consultation historique des femmes leaders africaines, en vue des préparatifs pour la rédaction d’une convention de l’Union africaine (UA) sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. Cette initiative fait suite à l’Appel de Dakar à l’action sur la masculinité positive, adopté en décembre 2023 sous la présidence de Macky Sall, alors président du Sénégal, et en présence du président de l'Union des Comores Azali Ansoumani, président en exercice de l'Union africaine.
Lors de la cérémonie d’ouverture, l'envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité Binta Diop, a salué l’engagement du Sénégal dans ce processus : « Il serait donc juste et de bon ton de saluer le Sénégal pour cette diplomatie avant-gardiste qui vient par ailleurs s’inscrire dans une tradition faite d’attachement aux valeurs de la démocratie et de la promotion de la femme. » Elle a souligné que le Sénégal avait souvent joué un rôle précurseur dans l’adoption de divers instruments juridiques de l’Union africaine, et rappelé que ce pays avait été l’un des premiers sur le continent à avoir une femme à la tête de son gouvernement.
La masculinité positive
En 2023, les engagements pris lors du forum Génération Égalité ont totalisé 5,1 milliards de dollars américains, tandis que l’Initiative Spotlight a investi dans des campagnes de prévention touchant 260 millions de personnes. Malgré ces efforts, l'ampleur de la violence reste alarmante. Près de 2,5 millions de femmes et de filles ont accédé à des services grâce à cette initiative, et 477 lois ou politiques ont été adoptées.
Depuis 2018, près de 80 % des subventions du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes ont été consacrées à la prévention, soit 79 millions de dollars investis dans 164 initiatives de la société civile à travers le monde. De plus, ONU Femmes a mobilisé 167 millions de dollars en 2023 pour des programmes visant à éradiquer cette violence, notamment en aidant 16 pays à mettre en œuvre des politiques concrètes.
L’initiative de l’Union africaine visant à mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles a été prise dans le cadre de la campagne pour la masculinité positive. Des conférences, sous la présidence de chefs d’État africains, ont été organisées successivement à Kinshasa en 2021, à Pretoria en 2022, et à Dakar en 2023. « La conférence avait adopté l’Appel de Dakar à l’action sur la masculinité positive, un appel qui sera amplifié par la demande du Sénégal d’élaborer une Convention de l’Union africaine sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles », a déclaré Bineta Diop.
Bineta Diop a mis en avant l’importance d’une approche inclusive dans l’élaboration de cette convention. Selon elle, la consultation actuelle réunit des femmes issues de divers secteurs – gouvernement, société civile, monde académique, et autorités religieuses – afin de garantir la pertinence et l’efficacité de cet instrument juridique. « L’importance d’un tel instrument juridique a justifié une large ouverture de la consultation à tous les segments de la société », a-t-elle affirmé, tout en exprimant sa gratitude envers les partenaires qui soutiennent ce processus.
Un engagement renouvelé en Afrique
En Afrique, l'Union africaine (UA) a pris des mesures significatives en adoptant une décision historique en février 2023 visant à négocier une Convention continentale sur l'élimination des violences à l'égard des femmes et des filles (CEVAWG). Cette Convention, prévue pour 2025, sera le premier instrument juridique à l'échelle africaine pour prévenir et éliminer toutes les formes de violences basées sur le genre.
Une consultation de femmes leaders africaines, coorganisée par le gouvernement sénégalais et diverses agences onusiennes, aura lieu les 7 et 8 octobre 2024 à Dakar. Cette rencontre fait partie d'une campagne panafricaine visant à engager les citoyens dans l'élaboration de cette Convention et à renforcer le leadership africain dans la lutte mondiale contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Le travail de rédaction sera coordonné par un comité comprenant des juristes africaines de renom. Ce processus, a-t-elle précisé, aboutira à un avant-projet de convention qui sera ensuite soumis aux experts des États membres de l’UA. « Le résultat de notre travail de consultation qui se présentera sous forme d’un avant-projet de convention sera par la suite passible d’un nouveau cycle d’examen », a ajouté Bineta Diop.
Après cette consultation, l’avant-projet sera soumis à l’examen des experts des États membres dans un délai de deux semaines. Ensuite, il sera examiné par le Comité des représentants permanents (COREP) de l’Union africaine, avant d’être présenté au Conseil exécutif, qui réunit les ministres des affaires étrangères des États membres de l’UA. L’adoption finale de la convention aura lieu lors d’une conférence de l’Union africaine, marquant ainsi un tournant décisif dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique.
Cette consultation constitue une étape majeure dans l’engagement de l’Union africaine à éradiquer un fléau qui, comme l’a souligné Bineta Diop, s’est intensifié dans le contexte des conflits armés et de la pandémie de COVID-19. En impliquant les femmes leaders africaines dans la rédaction de cet instrument juridique, l’Union africaine espère non seulement renforcer les droits des femmes et des filles, mais aussi œuvrer pour une société plus juste et égalitaire.
Les crises économiques, les conflits armés et le changement climatique aggravent encore cette situation, souligne le rapport, qui rappelle que cette violence constitue un crime contre l’humanité. Les répercussions économiques sont également considérables : dans certains pays, l'impact de la violence basée sur le genre est estimé à environ 3,7 % du produit intérieur brut (PIB). Pourtant, les investissements restent largement insuffisants, avec seulement 0,2 % de l'aide internationale en 2022 consacrée à la lutte contre cette forme de violence.
« Nous savons ce qu’il faut faire », insiste le rapport, en appelant à une réforme et à la mise en œuvre de lois multisectorielles, à garantir l’accès des survivantes aux services adéquats, et à intensifier les interventions de prévention. Cependant, ces mesures nécessitent des ressources financières considérables, des ressources qui font cruellement défaut, malgré l’ampleur du problème.
C'est dans ce cadre que Dakar a accueilli ce lundi 7 octobre une consultation historique des femmes leaders africaines, en vue des préparatifs pour la rédaction d’une convention de l’Union africaine (UA) sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. Cette initiative fait suite à l’Appel de Dakar à l’action sur la masculinité positive, adopté en décembre 2023 sous la présidence de Macky Sall, alors président du Sénégal, et en présence du président de l'Union des Comores Azali Ansoumani, président en exercice de l'Union africaine.
Lors de la cérémonie d’ouverture, l'envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité Binta Diop, a salué l’engagement du Sénégal dans ce processus : « Il serait donc juste et de bon ton de saluer le Sénégal pour cette diplomatie avant-gardiste qui vient par ailleurs s’inscrire dans une tradition faite d’attachement aux valeurs de la démocratie et de la promotion de la femme. » Elle a souligné que le Sénégal avait souvent joué un rôle précurseur dans l’adoption de divers instruments juridiques de l’Union africaine, et rappelé que ce pays avait été l’un des premiers sur le continent à avoir une femme à la tête de son gouvernement.
La masculinité positive
En 2023, les engagements pris lors du forum Génération Égalité ont totalisé 5,1 milliards de dollars américains, tandis que l’Initiative Spotlight a investi dans des campagnes de prévention touchant 260 millions de personnes. Malgré ces efforts, l'ampleur de la violence reste alarmante. Près de 2,5 millions de femmes et de filles ont accédé à des services grâce à cette initiative, et 477 lois ou politiques ont été adoptées.
Depuis 2018, près de 80 % des subventions du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes ont été consacrées à la prévention, soit 79 millions de dollars investis dans 164 initiatives de la société civile à travers le monde. De plus, ONU Femmes a mobilisé 167 millions de dollars en 2023 pour des programmes visant à éradiquer cette violence, notamment en aidant 16 pays à mettre en œuvre des politiques concrètes.
L’initiative de l’Union africaine visant à mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles a été prise dans le cadre de la campagne pour la masculinité positive. Des conférences, sous la présidence de chefs d’État africains, ont été organisées successivement à Kinshasa en 2021, à Pretoria en 2022, et à Dakar en 2023. « La conférence avait adopté l’Appel de Dakar à l’action sur la masculinité positive, un appel qui sera amplifié par la demande du Sénégal d’élaborer une Convention de l’Union africaine sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles », a déclaré Bineta Diop.
Bineta Diop a mis en avant l’importance d’une approche inclusive dans l’élaboration de cette convention. Selon elle, la consultation actuelle réunit des femmes issues de divers secteurs – gouvernement, société civile, monde académique, et autorités religieuses – afin de garantir la pertinence et l’efficacité de cet instrument juridique. « L’importance d’un tel instrument juridique a justifié une large ouverture de la consultation à tous les segments de la société », a-t-elle affirmé, tout en exprimant sa gratitude envers les partenaires qui soutiennent ce processus.
Un engagement renouvelé en Afrique
En Afrique, l'Union africaine (UA) a pris des mesures significatives en adoptant une décision historique en février 2023 visant à négocier une Convention continentale sur l'élimination des violences à l'égard des femmes et des filles (CEVAWG). Cette Convention, prévue pour 2025, sera le premier instrument juridique à l'échelle africaine pour prévenir et éliminer toutes les formes de violences basées sur le genre.
Une consultation de femmes leaders africaines, coorganisée par le gouvernement sénégalais et diverses agences onusiennes, aura lieu les 7 et 8 octobre 2024 à Dakar. Cette rencontre fait partie d'une campagne panafricaine visant à engager les citoyens dans l'élaboration de cette Convention et à renforcer le leadership africain dans la lutte mondiale contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Le travail de rédaction sera coordonné par un comité comprenant des juristes africaines de renom. Ce processus, a-t-elle précisé, aboutira à un avant-projet de convention qui sera ensuite soumis aux experts des États membres de l’UA. « Le résultat de notre travail de consultation qui se présentera sous forme d’un avant-projet de convention sera par la suite passible d’un nouveau cycle d’examen », a ajouté Bineta Diop.
Après cette consultation, l’avant-projet sera soumis à l’examen des experts des États membres dans un délai de deux semaines. Ensuite, il sera examiné par le Comité des représentants permanents (COREP) de l’Union africaine, avant d’être présenté au Conseil exécutif, qui réunit les ministres des affaires étrangères des États membres de l’UA. L’adoption finale de la convention aura lieu lors d’une conférence de l’Union africaine, marquant ainsi un tournant décisif dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique.
Cette consultation constitue une étape majeure dans l’engagement de l’Union africaine à éradiquer un fléau qui, comme l’a souligné Bineta Diop, s’est intensifié dans le contexte des conflits armés et de la pandémie de COVID-19. En impliquant les femmes leaders africaines dans la rédaction de cet instrument juridique, l’Union africaine espère non seulement renforcer les droits des femmes et des filles, mais aussi œuvrer pour une société plus juste et égalitaire.