Esquiver les tentatives de démobilisation
Malgré toutes les péripéties et ruses visant à distraire les populations de l’essentiel et à les détourner de leur sérénité nécessaire au suivi du scrutin, elles ne doivent pas pour autant se laisser démobiliser par ces pratiques machiavéliques qui consistent à provoquer des événements, simuler des querelles du genre fiabilité du fichier, discorde sur la liste de la mouvance majoritaire, report éventuel des élections,…
Certains politiciens vont même jusqu'à tenter d’émousser l’ardeur des citoyens en essayant de coller une étiquette fausse aux listes initiées par des membres influents de la société civile. Une société civile maintenant plus que jamais consciente de son nécessaire engagement dans la gestion des affaires publiques. Ces politiciens qui montent une peur bleue à cette levée de bouclier de la part des populations essaient de stigmatiser les nombreuses listes dites citoyennes qui sont plus le fruit d’une véritable prise de conscience et d’un ras-le-bol des populations face à la mauvaise gouvernance dont la plupart des collectivités locales du Sénégal sont victimes.
C’est d’ailleurs manquer de respect à ces courageux citoyens que de vouloir insinuer que l’émergence de mouvements citoyens organisés et farouchement décidés de passer à une vitesse supérieure du contrôle citoyen n’est que des agissements manipulés par je ne sais qui ? Peine perdue, car tout ceci annonce plutôt le début d’une transition politique citoyenne pour l’émergence de la démocratie participative, pour combler les tares de la démocratie représentative des partis politiques.
Du contrôle citoyen à la transition politique citoyenne.
La plupart de ces listes citoyennes sont initiées par des regroupements d’associations et des identités remarquables qui ont exercé depuis un certain temps un véritable contrôle citoyen, en tentant le contrôle des conseillers locaux à partir des quels ils pourront impulser de nouvelles politiques et pratiques de bonne gouvernance locale.
Ces citoyens, membres de la société civile, ont réussi à contourner les restrictions antidémocratiques du code électoral en initiant des partenariats opportunistes, plus ou moins prudents avec des partis ou coalitions de partis. Le jeu en vaut la chandelle.
Pour exemple, nous évoquerons la liste AND DEFAR MBOUR initiée par des associations de la société civile mbouroise dont certaines ont été pour beaucoup d’ailleurs à l’origine de la dissolution du Conseil municipal par le décret présidentiel le 2 mai 2008, et l’installation d’une délégation spéciale.
Ces associations ont su dénoncer des cas de détournements de deniers publics, de malversations, et de dilapidation du patrimoine foncier, avec des plaintes qui ont emmenées la Présidence de la République à envoyer une mission de contrôle de l’Inspection Générale d’Etat dont le rapport a épinglé l’équipe de gestion en place.
Ces mêmes citoyens, aujourd’hui plus que déterminés à en découdre avec des politiciens véreux, de vieux capaces et de jeunes parvenus tordus, capables de toutes les bassesses possibles pour se frotter les mains sur le dot des citoyens, ont compris que leur mission n’est pas seulement de dénoncer mais de contribuer à installer aux affaires les fils de leur localité les plus aptes, les plus dignes, les plus compétents et surtout les plus patriotes.
Le comble de l’aberration dans le cas de Mbour est que la liste de la majorité sortante est composée des mêmes personnes qui ont été sanctionnées par le décret 2008/450. Une vraie hérésie !!!
C’est sans nul doute le même combat qui anime tous ces citoyens conscients de leur obligation morale d’accomplir leur devoir de participer à la régulation de leur groupe d’appartenance. Ce qui laisse croire que l’ère de la nouvelle citoyenne est arrivée. Une nouvelle citoyenneté qui traduit l’envie de participer et d’être dirigé autrement.
Le triomphe de la nouvelle citoyenneté qui a la plénitude de son sens dans son expression au niveau des collectivités locales est même un gage d’un grand changement qualitatif dans la gouvernance politique, économique et sociale de notre pays. Car en fait, comme l’a si bien théorisé Teilhard de Chardin « tous ceux qui montent convergent ». Ainsi donc, les différentes initiatives locales en essaimant dans le triomphe finiront forcement par enclencher un vaste mouvement national d’engagement citoyen pour le véritable changement auquel aspire le peuple sénégalais dans son ensemble.
C’est à ce titre que nous nous réjouissons des expériences des communes de Gorée et de Ngor, mais également de certaines délégations spéciales qui en quelques mois ont réussi dans certaines localités à faire mieux que les conseils locaux en plus de cinq(5) ans.
Pour reprendre le cas de la commune de Mbour, c’est un des leaders locaux du parti au pouvoir qui dit ceci dans une interview parue dans le matin du mardi 24 Février 2009 : « en fait l’équipe sortante ne faisait que se remplir les poches. Elle ne travaillait pas dans l’intérêt des populations. C’est bien connu. Sinon on ne les aurait pas renvoyés(…) j’apprécie le travail de la délégation spéciale, ce qu’elle a réalisé en quatre mois, l’équipe sortante n’a même pas fait le dixième pendant 4 ans ».No comment !
Des expériences de bonnes pratiques qui nous montrent que c’est possible de changer notre quotidien en choisissant ceux qui vont nous diriger les cinq prochaines années.
Nous avons la profonde conviction que l’alternative citoyenne dans la gestion de nos cités est une possibilité ben réelle.
La politique de décentralisation qui vise à donner aux collectivités locales des compétences propres et permettre aux populations d’élire leurs autorités a été un acquis démocratique très propice à l’expression des populations à la base. Cependant, elle reste prise en otage par un manque de volonté de la part des pouvoirs centraux et par des élus locaux souvent carrants en compétences et en vision politique et surtout par un déficit d’implication des populations au processus de prise de décision, notamment l’interdiction des candidatures indépendantes. Ce qui peut freiner la participation de citoyens à la gestion de leur localité et entamer sérieusement le processus démocratique. Car, en fait, la citoyenneté n’a de vraies valeurs que dans un espace démocratique garantissant à chacun une liberté, une justice équitable, une dignité personnelle, dans un cadre constitutionnel permettant un débat d’idées, une reforme des mentalités et des comportements.
La responsabilité de chaque citoyen est interpellée.
Ces élections révèlent donc des enjeux vitaux et méritent que les populations se mobilisent massivement pour exprimer leur choix pour des hommes et des femmes suffisamment engagés pour leur localité. Car la politique est devenue une chose bien trop sérieuse, dans son pouvoir d’impacter notre vie, pour qu’on la laisse aux seuls politiciens. C’est une affaire de chacun d’entre nous et de tous en même temps. Personne ne doit se sentir exclue des processus de la démocratie représentative, car elle doit être accompagnée par une démocratie participative. C’est même cela la démocratie!
Malheureusement, beaucoup ne perçoivent pas ces enjeux parce que n’étant pas informés de leurs droits et rechignent à faire face à leurs devoirs. Certains intellectuels et cadres qui ont la responsabilité de défendre et de mobiliser le reste des populations préfèrent le confort indécent des canapés moelleux de leurs salons, en face de l'écran plat, en train de deviser tranquillement au gout de l’ « ataya » ou je ne sais plus de quel autre dose d’avilissement. Ces gens ne sont pas responsables, ni conscient de leur devoir citoyen, encore moins des enjeux citoyens des élections locales. Alors qu’ils ont l’obligation morale de participer aux élections, d’organiser la mobilisation forte des citoyens jusqu' à défendre la transparence du scrutin.
Bien évidemment, cet engagement doit être rétribué par des résultats probants à savoir l’élection de dignes représentants du peuple, des hommes et des femmes compétents et suffisamment engagés pour défendre et servir les intérêts des populations. Ce qui pose la question de la grille d’appréciation du conseiller à élire.
Quel profil de conseillers devons-nous élire ?
Le Conseiller investi doit observer un certain nombre de règles et principes comportementaux précis à adopter et ceux à éviter dans le but d’intégrer la prise en compte des valeurs démocratiques, républicaines et citoyennes dans les actions et les décisions quotidiennes, contribuant à la réalisation des actions de bonne gouvernance et de développement local. Ceci dans un esprit et un engagement à protéger les intérêts des citoyens qu’il représente. Le conseiller digne de représenter les populations sénégalaises doit être en mesure de traduire en acte un certain nombre de valeurs et de vertus comme l’honnêteté, la probité, l’intégrité, et surtout la responsabilité et l’imputabilité ; et observer les règles de transparence. Il doit être un bon citoyen, au comportement exemplaire, assez bien implanté dans la localité et disponible à servir ses concitoyens.
Ce type de conseiller n’a pas besoin de distribuer des millions pour se faire élire. Car celui qui considère l’élection comme un investissement a bien l’intention d’attendre un retour sur investissement et considérera les deniers publics comme les dividendes de ses actions. Nous devons bannir de nos comportements cette forme de corruption et d’achat de conscience qui ne fait que nous maintenir dans les méandres de la cupidité et de l’asservissement.
Choisissez bien la meilleure liste pour votre localité. Surtout ne vous trompez pas car vous aurez à attendre encore cinq ans pour vous rectifier!
Par Elimane H. KANE
Citoyen sénégalais à Mbour.
elihkane@gmail.com
Malgré toutes les péripéties et ruses visant à distraire les populations de l’essentiel et à les détourner de leur sérénité nécessaire au suivi du scrutin, elles ne doivent pas pour autant se laisser démobiliser par ces pratiques machiavéliques qui consistent à provoquer des événements, simuler des querelles du genre fiabilité du fichier, discorde sur la liste de la mouvance majoritaire, report éventuel des élections,…
Certains politiciens vont même jusqu'à tenter d’émousser l’ardeur des citoyens en essayant de coller une étiquette fausse aux listes initiées par des membres influents de la société civile. Une société civile maintenant plus que jamais consciente de son nécessaire engagement dans la gestion des affaires publiques. Ces politiciens qui montent une peur bleue à cette levée de bouclier de la part des populations essaient de stigmatiser les nombreuses listes dites citoyennes qui sont plus le fruit d’une véritable prise de conscience et d’un ras-le-bol des populations face à la mauvaise gouvernance dont la plupart des collectivités locales du Sénégal sont victimes.
C’est d’ailleurs manquer de respect à ces courageux citoyens que de vouloir insinuer que l’émergence de mouvements citoyens organisés et farouchement décidés de passer à une vitesse supérieure du contrôle citoyen n’est que des agissements manipulés par je ne sais qui ? Peine perdue, car tout ceci annonce plutôt le début d’une transition politique citoyenne pour l’émergence de la démocratie participative, pour combler les tares de la démocratie représentative des partis politiques.
Du contrôle citoyen à la transition politique citoyenne.
La plupart de ces listes citoyennes sont initiées par des regroupements d’associations et des identités remarquables qui ont exercé depuis un certain temps un véritable contrôle citoyen, en tentant le contrôle des conseillers locaux à partir des quels ils pourront impulser de nouvelles politiques et pratiques de bonne gouvernance locale.
Ces citoyens, membres de la société civile, ont réussi à contourner les restrictions antidémocratiques du code électoral en initiant des partenariats opportunistes, plus ou moins prudents avec des partis ou coalitions de partis. Le jeu en vaut la chandelle.
Pour exemple, nous évoquerons la liste AND DEFAR MBOUR initiée par des associations de la société civile mbouroise dont certaines ont été pour beaucoup d’ailleurs à l’origine de la dissolution du Conseil municipal par le décret présidentiel le 2 mai 2008, et l’installation d’une délégation spéciale.
Ces associations ont su dénoncer des cas de détournements de deniers publics, de malversations, et de dilapidation du patrimoine foncier, avec des plaintes qui ont emmenées la Présidence de la République à envoyer une mission de contrôle de l’Inspection Générale d’Etat dont le rapport a épinglé l’équipe de gestion en place.
Ces mêmes citoyens, aujourd’hui plus que déterminés à en découdre avec des politiciens véreux, de vieux capaces et de jeunes parvenus tordus, capables de toutes les bassesses possibles pour se frotter les mains sur le dot des citoyens, ont compris que leur mission n’est pas seulement de dénoncer mais de contribuer à installer aux affaires les fils de leur localité les plus aptes, les plus dignes, les plus compétents et surtout les plus patriotes.
Le comble de l’aberration dans le cas de Mbour est que la liste de la majorité sortante est composée des mêmes personnes qui ont été sanctionnées par le décret 2008/450. Une vraie hérésie !!!
C’est sans nul doute le même combat qui anime tous ces citoyens conscients de leur obligation morale d’accomplir leur devoir de participer à la régulation de leur groupe d’appartenance. Ce qui laisse croire que l’ère de la nouvelle citoyenne est arrivée. Une nouvelle citoyenneté qui traduit l’envie de participer et d’être dirigé autrement.
Le triomphe de la nouvelle citoyenneté qui a la plénitude de son sens dans son expression au niveau des collectivités locales est même un gage d’un grand changement qualitatif dans la gouvernance politique, économique et sociale de notre pays. Car en fait, comme l’a si bien théorisé Teilhard de Chardin « tous ceux qui montent convergent ». Ainsi donc, les différentes initiatives locales en essaimant dans le triomphe finiront forcement par enclencher un vaste mouvement national d’engagement citoyen pour le véritable changement auquel aspire le peuple sénégalais dans son ensemble.
C’est à ce titre que nous nous réjouissons des expériences des communes de Gorée et de Ngor, mais également de certaines délégations spéciales qui en quelques mois ont réussi dans certaines localités à faire mieux que les conseils locaux en plus de cinq(5) ans.
Pour reprendre le cas de la commune de Mbour, c’est un des leaders locaux du parti au pouvoir qui dit ceci dans une interview parue dans le matin du mardi 24 Février 2009 : « en fait l’équipe sortante ne faisait que se remplir les poches. Elle ne travaillait pas dans l’intérêt des populations. C’est bien connu. Sinon on ne les aurait pas renvoyés(…) j’apprécie le travail de la délégation spéciale, ce qu’elle a réalisé en quatre mois, l’équipe sortante n’a même pas fait le dixième pendant 4 ans ».No comment !
Des expériences de bonnes pratiques qui nous montrent que c’est possible de changer notre quotidien en choisissant ceux qui vont nous diriger les cinq prochaines années.
Nous avons la profonde conviction que l’alternative citoyenne dans la gestion de nos cités est une possibilité ben réelle.
La politique de décentralisation qui vise à donner aux collectivités locales des compétences propres et permettre aux populations d’élire leurs autorités a été un acquis démocratique très propice à l’expression des populations à la base. Cependant, elle reste prise en otage par un manque de volonté de la part des pouvoirs centraux et par des élus locaux souvent carrants en compétences et en vision politique et surtout par un déficit d’implication des populations au processus de prise de décision, notamment l’interdiction des candidatures indépendantes. Ce qui peut freiner la participation de citoyens à la gestion de leur localité et entamer sérieusement le processus démocratique. Car, en fait, la citoyenneté n’a de vraies valeurs que dans un espace démocratique garantissant à chacun une liberté, une justice équitable, une dignité personnelle, dans un cadre constitutionnel permettant un débat d’idées, une reforme des mentalités et des comportements.
La responsabilité de chaque citoyen est interpellée.
Ces élections révèlent donc des enjeux vitaux et méritent que les populations se mobilisent massivement pour exprimer leur choix pour des hommes et des femmes suffisamment engagés pour leur localité. Car la politique est devenue une chose bien trop sérieuse, dans son pouvoir d’impacter notre vie, pour qu’on la laisse aux seuls politiciens. C’est une affaire de chacun d’entre nous et de tous en même temps. Personne ne doit se sentir exclue des processus de la démocratie représentative, car elle doit être accompagnée par une démocratie participative. C’est même cela la démocratie!
Malheureusement, beaucoup ne perçoivent pas ces enjeux parce que n’étant pas informés de leurs droits et rechignent à faire face à leurs devoirs. Certains intellectuels et cadres qui ont la responsabilité de défendre et de mobiliser le reste des populations préfèrent le confort indécent des canapés moelleux de leurs salons, en face de l'écran plat, en train de deviser tranquillement au gout de l’ « ataya » ou je ne sais plus de quel autre dose d’avilissement. Ces gens ne sont pas responsables, ni conscient de leur devoir citoyen, encore moins des enjeux citoyens des élections locales. Alors qu’ils ont l’obligation morale de participer aux élections, d’organiser la mobilisation forte des citoyens jusqu' à défendre la transparence du scrutin.
Bien évidemment, cet engagement doit être rétribué par des résultats probants à savoir l’élection de dignes représentants du peuple, des hommes et des femmes compétents et suffisamment engagés pour défendre et servir les intérêts des populations. Ce qui pose la question de la grille d’appréciation du conseiller à élire.
Quel profil de conseillers devons-nous élire ?
Le Conseiller investi doit observer un certain nombre de règles et principes comportementaux précis à adopter et ceux à éviter dans le but d’intégrer la prise en compte des valeurs démocratiques, républicaines et citoyennes dans les actions et les décisions quotidiennes, contribuant à la réalisation des actions de bonne gouvernance et de développement local. Ceci dans un esprit et un engagement à protéger les intérêts des citoyens qu’il représente. Le conseiller digne de représenter les populations sénégalaises doit être en mesure de traduire en acte un certain nombre de valeurs et de vertus comme l’honnêteté, la probité, l’intégrité, et surtout la responsabilité et l’imputabilité ; et observer les règles de transparence. Il doit être un bon citoyen, au comportement exemplaire, assez bien implanté dans la localité et disponible à servir ses concitoyens.
Ce type de conseiller n’a pas besoin de distribuer des millions pour se faire élire. Car celui qui considère l’élection comme un investissement a bien l’intention d’attendre un retour sur investissement et considérera les deniers publics comme les dividendes de ses actions. Nous devons bannir de nos comportements cette forme de corruption et d’achat de conscience qui ne fait que nous maintenir dans les méandres de la cupidité et de l’asservissement.
Choisissez bien la meilleure liste pour votre localité. Surtout ne vous trompez pas car vous aurez à attendre encore cinq ans pour vous rectifier!
Par Elimane H. KANE
Citoyen sénégalais à Mbour.
elihkane@gmail.com