Je suis Bakel !
J’ai ouï dire «O TAMPI», mais sans trop réaliser ce qu’était cette clameur lointaine des populations de Bakel. C’est quand j’ai entendu l’édile de Diawara marteler qu’il ne se rendait plus aux rencontres du Comité Régional de Développement à Tambacounda faute de route carrossable que j’ai réalisé ce que c’était. J’ai aussi entendu dire que dans des biens des contrées du Boundou, dans les « Goyes », téléphoner est assimilable à déplacer une montagne. J’ai aussi entendu cette clameur selon laquelle des prières quotidiennes sont dites pour ne pas avoir un malade car, non seulement il n’y a guère de route, mais également pas de structure sanitaire digne de ce nom. Et comme mes oreilles tenaient encore, j’ai entendu aussi dire que les jeunes tournent les pouces, faute de formation professionnelle adaptée et d’emploi, que l’énorme potentiel agricole de Bakel était encore laissé en rade, que l’électricité demeure un luxe par endroit et qu’en ce millénaire de révolution scientifique et technologique, la connexion internet haut débit pose grandement problème.
Des jeunes s’organisent pour battre le pavée et, excepté le maire de Diawara ou encore le président du conseil départemental qui les auraient soutenus, aucun maire du département n’était là, chacun est entré dans ses petits souliers avec sa calculette d’épicier pour dire, peut être que le « chef » va sévir s’il arborait une tunique et un bonnet rouges et se mettre devant les organisateurs de la procession. Ils feignent d’oublier qu’ils portent le mandat de ces populations laborieuses et non celui du chef de l’Etat et puis, ne vivent-ils pas eux aussi les affres d’une telle situation indigne d’un pays qui se veut émergent, surtout pour un département aussi stratégique que celui de Bakel ?
J’ai mal, j’ai vraiment mal quand ce week-end j’entends quelques vociférations de maires qui, toute honte bue, se payaient le luxe de promettre encore des milliers de signatures à leur candidat Macky Sall dont les projets et programmes sont méconnus des populations de Bakel. Pourtant ce département est frontalier à deux pays et ici, le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes frontaliers est encore au stade de promesses mirobolantes. Ici encore, en termes de PUDC chanté sous tous les toits, le maire de Diawara soutiendra ne voir que quelques moulins d’ailleurs mal fagotés dont « les populations n’ont d’ailleurs pas besoin ».
Je continue d’entendre que le ministre de la jeunesse est venu encore promettre le démarrage imminent des travaux de réhabilitation de la route Tambacounda-Goudiry-Bakel ainsi que le relèvement du plateau technique du centre de santé de Bakel dans le cadre de je ne sais quel autre programme. Seulement, j’ai envie de lui signifier que les jeunes marcheurs parlent d’Etablissement Public de Santé de niveau 2, de l’érection du poste de santé de Diawara en centre de santé, de la création d’un autre centre de santé dans la difficile zone de Kéniéba !
Je suis Bakel! Il faut une thérapie de choc pour ce beau et stratégique département, il y a eu suffisamment de discours pour cela, passez à l’acte!
Ousmane Dia, gestionnaire et médiateur culturel, artiste plasticien et enseignant d'art-visuels à Genève.
(par Ousmane DIA)
J’ai ouï dire «O TAMPI», mais sans trop réaliser ce qu’était cette clameur lointaine des populations de Bakel. C’est quand j’ai entendu l’édile de Diawara marteler qu’il ne se rendait plus aux rencontres du Comité Régional de Développement à Tambacounda faute de route carrossable que j’ai réalisé ce que c’était. J’ai aussi entendu dire que dans des biens des contrées du Boundou, dans les « Goyes », téléphoner est assimilable à déplacer une montagne. J’ai aussi entendu cette clameur selon laquelle des prières quotidiennes sont dites pour ne pas avoir un malade car, non seulement il n’y a guère de route, mais également pas de structure sanitaire digne de ce nom. Et comme mes oreilles tenaient encore, j’ai entendu aussi dire que les jeunes tournent les pouces, faute de formation professionnelle adaptée et d’emploi, que l’énorme potentiel agricole de Bakel était encore laissé en rade, que l’électricité demeure un luxe par endroit et qu’en ce millénaire de révolution scientifique et technologique, la connexion internet haut débit pose grandement problème.
Des jeunes s’organisent pour battre le pavée et, excepté le maire de Diawara ou encore le président du conseil départemental qui les auraient soutenus, aucun maire du département n’était là, chacun est entré dans ses petits souliers avec sa calculette d’épicier pour dire, peut être que le « chef » va sévir s’il arborait une tunique et un bonnet rouges et se mettre devant les organisateurs de la procession. Ils feignent d’oublier qu’ils portent le mandat de ces populations laborieuses et non celui du chef de l’Etat et puis, ne vivent-ils pas eux aussi les affres d’une telle situation indigne d’un pays qui se veut émergent, surtout pour un département aussi stratégique que celui de Bakel ?
J’ai mal, j’ai vraiment mal quand ce week-end j’entends quelques vociférations de maires qui, toute honte bue, se payaient le luxe de promettre encore des milliers de signatures à leur candidat Macky Sall dont les projets et programmes sont méconnus des populations de Bakel. Pourtant ce département est frontalier à deux pays et ici, le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes frontaliers est encore au stade de promesses mirobolantes. Ici encore, en termes de PUDC chanté sous tous les toits, le maire de Diawara soutiendra ne voir que quelques moulins d’ailleurs mal fagotés dont « les populations n’ont d’ailleurs pas besoin ».
Je continue d’entendre que le ministre de la jeunesse est venu encore promettre le démarrage imminent des travaux de réhabilitation de la route Tambacounda-Goudiry-Bakel ainsi que le relèvement du plateau technique du centre de santé de Bakel dans le cadre de je ne sais quel autre programme. Seulement, j’ai envie de lui signifier que les jeunes marcheurs parlent d’Etablissement Public de Santé de niveau 2, de l’érection du poste de santé de Diawara en centre de santé, de la création d’un autre centre de santé dans la difficile zone de Kéniéba !
Je suis Bakel! Il faut une thérapie de choc pour ce beau et stratégique département, il y a eu suffisamment de discours pour cela, passez à l’acte!
Ousmane Dia, gestionnaire et médiateur culturel, artiste plasticien et enseignant d'art-visuels à Genève.
(par Ousmane DIA)
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