Prévue pour s’ouvrir à 9H00 (locales et GMT) avec le réquisitoire de la partie civile et les plaidoiries de la défense, l’audience a débuté avec quatre bonnes heures de retard, soit à 13H00, dans une salle dans laquelle avait déjà pris place entre temps les accusés dont Pascal Affi N’guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, et Michel Gbagbo, le fils de l’ancien chef de l’Etat.
Véritable attraction du procès qui s’est ouvert fin décembre, Simone Gbagbo, vêtue d’un ensemble pagne avec des motifs aux couleurs rouge et ocre, fait son entrée dans la salle d’audience vers 9H45 GMT.
D’un geste de la main, l‘ex-Première dame, sourire aux lèvres, salue ses co-accusés assis sur des chaises disposées au milieu de la salle, puis s’installe dans le box aux côtés des avocats de la défense.
La seule à avoir ce privilège qui renforçe son statut d’accusé principal de ce procès dans lequel sont poursuivis 83 proches de Laurent Gbagbo pour leur implication présumée dans les violences post-électorales de novembre 2010-avril 2011.
Tous sont poursuivis pour des faits d’ "atteinte à la défense nationale, attentat ou complot contre l'autorité de l'Etat, constitution de bandes armées, direction ou participation à un mouvement insurrectionnel, trouble à l'ordre public" ou encore "rébellion" en rapport avec cette crise qui a officiellement fait près de 3.000 morts dans le pays.
A 13H, la cour, présidée par Dembélé Tairou, fait son apparition et déclare l'audience ouverte en donnant aussitôt la parole aux avocats de la partie civile pour leur réquisitoire.
Tour à tour, Me Alain Bokola, Me Soungalo Coulibaly et Me Drissa Soro tentent par des démonstrations et souvent par des rappels historiques d’établir la culpabilité des prévenus.
“La responsabilité pénale’’ des prévenus est établie, affirme Me Soungalo, pour qui “certains faits accablent Madame Gbagbo’’.
“Elle a tenu des propos insurrectionnels et dangereux contre des ressortissants’’ de pays voisins vivant en Côte d’Ivoire, poursuit-il, avant de conclure, sentencieux “il n’y a aucun doute sur la responsabilité de Madame Gbagbo sur les faits qui lui sont reprochés’’.
A sa suite, Me Drissa Soro, concluant l’intervention de la partie civile, requiert la condamnation des 83 accuses au "paiement solidaire" de la somme de 2.000 milliards de FCFA à titre de dommages et intérêts.
Vient le tour de l’avocat général, Siméon Odi pour son réquisitoire. Evoquant “l’heure avancée’’, il suggère la suspension de l’audience et sa reprise mardi matin au président de la cour qui fait droit à sa requête.