C'est le massacre du quartier carrefour de Duékoué, fin mars 2011, qui fait connaître Amadé Ouérémi. Des organisations de défense des droits de l'homme l'accusent notamment d'avoir exécuté avec ses hommes plus de 300 personnes lors de la prise de la ville par les Forces nouvelles, tout juste rebaptisées Forces républicaines de Côte d'Ivoire.
Après la crise, le chef milicien est retourné dans le parc national du Mont Peko cultiver du cacao en toute illégalité, terrorisant les populations alentour et amassant un conséquent butin de guerre. S'il accueillait généralement les agents de l'Etat à coups de fusil, il a malgré tout accepté de désarmer quelques uns de ses éléments, et de recevoir une délégation de l'armée à l'automne 2012, venue discrètement négocier sa reddition. Dans un français plus qu'approximatif, Amadé Ouérémi avait refusé, expliquant qu'il craignait de servir de bouc
émissaire pour les crimes commis pendant la crise par les forces loyales à Alassane Ouattara.
Avant de se rendre, le chef milicien a exigé la présence d'un officier, de peur d'être exécuté avant d'atteindre un lieu sûr. Les militaires l'ont immédiatement dépouillé de ses gris-gris puis l'ont emmené à Duékoué, d'où il sera transféré à Abidjan avec deux de ses lieutenants. Certains parlent déjà de La Haye comme destination finale.