En moins de deux mois, la juge d'instruction qui était à la tête de la cellule a changé, deux substituts du procureur ont été mutés et plusieurs officiers de police judiciaire ont été renvoyés dans leurs services respectifs. En comptant le personnel administratif, ce sont les deux tiers des membres de la cellule qui ont été remerciés.
Le ministère de la Justice assure que cela n'affectera pas l'avancée des enquêtes, ce qui n'est pas l'avis des bailleurs internationaux qui financent largement cette cellule, dont le budget n'aurait d'ailleurs pas été modifié, malgré ces départs.
Dessein politique
Certains pensent à un dessein politique, car cet allègement en personnel intervient au moment où l'instruction concernant les pro-Gbagbo s'achève : le dossier sur les crimes de sang a été bouclé, celui sur les crimes économiques sous l'ancien régime est bien avancé. Mais aucune personnalité proche d'Alassane Ouattara n'a été inculpée.
Des sources proches du dossier confient même avoir reçu de nombreuses plaintes pour viol et pour meurtre concernant des ex-rebelles des Forces nouvelles. Des plaintes qui n'ont, selon elles, jamais été instruites. La commission nationale d'enquête avait pourtant rassemblé des preuves contre les deux camps, et son rapport avait été envoyé à la cellule spéciale, à la demande du président ivoirien.
Source: RFI