Le mécontentement des militaires ivoiriens, parti ce mardi matin de Bouaké, s'est étendu dans la plupart des grandes villes du pays, à Abidjan, la capitale économique, Ferkéssédougou et Khorogo, deux villes du nord, ainsi que Bondoukou et Abengourou, dans l'est.
Le ministre de la Défense, Paul Koffi, est intervenu à la télévision nationale ce mardi 18 novembre pour demander aux manifestants de regagner leurs casernes. Le ministre a également fait une série d'annonces.
A Bouaké, les militaires mécontents ont investi durant une demi-heure les locaux de la Radio-Télévision publique. Ils ont enregistré un message afin d'expliquer leurs revendications. Selon un représentant local de la RTI, les soldats demandent des améliorations de leurs conditions de vie, conditions de travail et le paiement de soldes impayées.
Les soldats ont ensuite pris la direction de la préfecture où ils devaient rencontrer le préfet de région. Aucune violence n'est à déplorer selon plusieurs journalistes sur place.
Joint par RFI, un militaire qui a participé au mouvement de grogne à Bouaké, ne se montre pas convaincu par les propos du ministre de la Défense.
À la caserne d'Abobo, au nord d'Abidjan, les militaires ont en grande partie regagné leurs postes, comme a pu le constater RFI en début de soirée. A Bouaké les barrages ont été levés.
Si les revendications des militaires se sont produites sans violence, on dénombre toutefois une victime : un civil. Ce serait un braqueur qui tentait de profiter de la situation de crise et qui a été tué alors que des soldats voulaient le désarmer.
Ce soir sur la RTI, le ministre d'Etat chargé de l'Intérieur et de la sécurité, Ahmed Bakayoko, a tenu à rassurer les soldats mécontents, en direct sur le plateau de la première chaîne publique ivoirienne.
« Le groupe le plus important, qui sont les caporaux, ils sont 8 400. Ils demandaient que les arrêtés de solde courent à compter de 2009, la réponse elle est claire, elle est nette, elle est positive. Tout ce qui reste c'est de voir avec eux les modalités pour l'exécution. Je dois vous dire que le président n'était pas très content de savoir que cette question qui était prévue par les accords de Ouaga depuis 2009 n'avait pas été traitée et exécutée.
Donc, ce que je veux dire aux jeunes, vous vous êtes exprimés, vous avez parlé, le président a compris, il a donné des instructions au gouvernement pour régler votre problème. Comme on dit chez nous en Afrique, "quand tu as raison il faut pas gâter ta raison ". Nous avons apprécié que tout cela se soit fait dans le calme. Je leur demande de rester comme ils ont été : raisonnables. Dès demain nous allons entamer des discussions précises pour les modalités d'exécution ».
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