La troisième rencontre, lundi 7 janvier, du cadre permanent du dialogue aura fait bouger les lignes. Depuis presque un an, l’opposition réclame un statut spécifique. « Il est en train d’être élaboré », assure une source proche du dossier. Quant au financement de tous les partis politiques, le pouvoir a fait une proposition lundi ; mais celle-ci a été jugée insuffisante. Les discussions sur le sujet vont se poursuivre.
En attendant que les uns et les autres accordent leurs violons, le gouvernement serait prêt à faire un geste financier ponctuel pour permettre à l’opposition de participer aux élections municipales et régionales dont la date a été fixée au 24 février 2013. Mais l’opposition réclame leur report. Et selon quelques indiscrétions, certains membres du gouvernement ne seraient pas opposés à ce que la date de ces scrutins locaux soit repoussée. Ce sera en définitif au président ivoirien de trancher.
A noter que le Front populaire ivoirien (FPI) n’a toujours pas joint le cadre permanent du dialogue. Le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo dit être prêt à des discussions directes avec le pouvoir. La Ligue des mouvements pour le progrès, pro-Gbagbo, menacerait de quitter les discussions si le gouvernement accordait officiellement ce privilège au FPI.
Entre opposition et pouvoir, les négociations avancent doucement mais sûrement
La troisième réunion du cadre permanent du dialogue (CPD) entre le pouvoir et l’opposition s’est tenue lundi 7 janvier à Abidjan. Une réunion convoquée par le gouvernement et qui a été boycotté par l’ancien président du Parlement ivoirien. Mamadou Koulibaly reproche au pouvoir d’utiliser jusqu’ici les rencontres du cadre permanent de dialogue à des fins de communication et d’esquiver les revendications de l’opposition.
Hormis la formation politique de Mamadou Koulibaly, les autres partis du CPD ont répondu à l’invitation du gouvernement. Et si l’ancien président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, dit être conscient que toutes les propositions de l’opposition ne peuvent pas être prises en compte, il déclare que les échanges de ce lundi ont peut-être été fructueux : « Par exemple, nous proposons de revoir la date des élections qui sont proches parce que beaucoup de nos partis d’opposition ne sont pas riches et n’ont pas eu le temps de faire le tour du pays. Deuxièmement, nous demandons au gouvernement de revoir la composition de la CEI [Commission électorale indépendante, ndlr] parce qu’il y a des structures qui y figurent toujours et qui n’existent plus. »
Pour la première fois depuis la relance du dialogue en avril 2012, les partis de l’opposition ont reçu une proposition concrète sur un point précis. « Sur le financement des partis de l’opposition, nous avons quand même avancé des chiffres, avance le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan. Ils ont trouvé que c’est un bon pas qui a été fait. Bien sûr, comme dans toute négociation, ils en demandent plus. Donc nous allons examiner cela de manière à permettre à nos sœurs et à nos frères de participer aux élections à venir. La politique de la chaise vide souvent ne paye pas. »
Alors que le gouvernement a validé vendredi dernier la date du 24 février pour la tenue des élections municipales et régionales, l’opposition ivoirienne espère encore obtenir un report.
Source : Rfi.fr