D'un côté, il y a ceux qui souhaitent que le parti soit dirigé par Laurent Gbagbo lui même, malgré son incarcération depuis trois ans à la Cour pénale internationale à La Haye, dans l'attente de son procès pour « crimes contre l'humanité » qui doit débuter en juillet. La CPI réclame également la comparution de Simone Gbagbo pour « crimes contre l'humanité », mais la Côte d'Ivoire refuse de la lui livrer, arguant être en mesure de lui fournir un procès équitable.
De l'autre, il y a ceux qui soutiennent Pascal Affi N'Guessan, l'actuel chef du FPI, pour qui le parquet ivoirien a requis deux ans de prison, mardi 3 mars. Seules les charges de « troubles à l'ordre public » ont été retenues contre lui. Dans tous les cas, même si les réquisitions étaient suivies par les juges, la peine serait couverte par sa détention provisoire. Le chef du FPI comparait libre et souhaite représenter le FPI à la présidentielle d'octobre.
Mais coup de théâtre jeudi 5 mars, le camp pro-Gbabgo a fait savoir dans un communiqué qu'un comité de contrôle extraordinaire s'était réuni et que les deux tiers des membres statutaires du parti avaient décidé, entre autres, de suspendre de ses fonctions Pascal Affi N'Guessan et de le remplacer par Abou Drahamane Sangaré « pour assurer l'intérim du président du Front populaire ivoirien », un congrès extraordinaire devant être organisé dans les trois mois.
Réplique du « camp » Affi N'Guessan : ses partisans estiment que cette réunion est illégale. Ils maintiennent donc le comité central prévu samedi 7 mars au siège du FPI.