Les députés ivoiriens demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire notamment sur des soupçons de corruption à l'entrée de l'école de police. Un dossier qui est également au cœur d'une enquête du parquet sur le ministre de l'Intérieur Désiré Tagro, enquête ordonnée il y a une dizaine de jours par le président Gbagbo. Mais pour l'instant cette commission d'enquête parlementaire n'existe toujours pas, alors les députés essaient de contourner les difficultés.
Comme on pouvait s’y attendre, l’Assemblée nationale ivoirienne n’a pas encore sa commission d’enquête parlementaire sur « l’affaire Tagro ». Conformément à la loi, le Parlement devra demander son feu vert au ministre de la Justice pour la mise en place d’une telle commission. Et le garde des Sceaux devra tenir compte de l’enquête judiciaire en cours, qui est, en principe, un obstacle à la création d’une commission d’enquête parlementaire.
Mais sans attendre, le Parlement a décidé de se mettre au travail via des commissions techniques et d’ouvrir le dossier des concours d’entrée aux écoles de police, de gendarmerie et à l’Ecole nationale d’administration, afin de vérifier si des places ont été ou non monnayées ou ont été réservées à des candidats en fonction de leur fief d’origine.
Les parlementaires vont aussi se pencher sur les trafics de diamants, d’or et de cacao des zones contrôlées par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), ou encore sur les attributions de marchés dans le secteur de la téléphonie cellulaire et sur le foncier urbain à Abidjan.
« C’est derrière un idéal de propreté que nous courrons », a dit le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly. Un idéal, certes, mais une procédure qui risque de tourner court.