Pendant deux jours devant une foule de journalistes et également de nombreux sympathisants, les quatre cadres du PDCI ont affirmé ce dont tout le monde se doutait quant à leur participation au prochain congrès extraordinaire du parti. Un congrès visant à valider l’« appel de Daoukro ».
« Nous croyons que " l’appel de Daoukro " ressemble à un diktat, parce qu’émanant de quelqu’un qui un jour est tombé dans les pratiques autocratiques. C’est cela qui nous a révoltés. S’il y a rébellion, s’il y a une fronde, il faut être bien clair et précis pour dire que c’est monsieur Bédié et ceux qui le cautionnent qui sont, en réalité, les frondeurs », a souligné le député Jérôme Kablan Brou.
Dans ce contexte, pour Essy Amara, ex-ministre des Affaires étrangères, il n’est pas question d’aller cautionner, par sa présence, le congrès de samedi. « Non, nous n’y serons pas. Et je crois que, sincèrement, 90 % des militants du PDCI sont sur cette voie. Vous savez, les victoires à la Pyrrhus, cela ne consolide rien », a précisé l’ex-ministre des Affaires étrangères.
« Vous ne pouvez pas faire une mascarade, dire que l'appel est adopté à l'unanimité alors que tout le monde sait que c'est faux », a-t-il ajouté, « tout est faux, malheureusement, et c'est cela qu'on ne peut pas cautionner. »
Charles Konan Banny, autre candidat à la candidature pour la présidentielle d’octobre 2015, considère lui aussi qu’il n’a rien à y faire.
« Tout est bouclé. Tout est verrouillé. Il n’y a plus rien à voir, circulez. Donc, le congrès extraordinaire de demain, nous n’avons rien à y voir puisque nous ne sommes pas d’accord. Dans ce cas, qu’allons-nous y faire ? », a estimé pour sa part Charles Konan Banny.
Après ses ainés, Kouadio Konan Bertin explique son refus de ce congrès, joué d’avance, et qu’il qualifie de « congrès PDCI-RDR », c'est-à-dire RDR comme le parti d’Alassane Ouattara et non pas « PDCI-RDA », c'est-à-dire un RDA fondé par Félix Houphouët-Boigny.