Tribune. En Côte d’Ivoire, les émeutes contre les forces de sécurité s’enchaînent depuis le début de l’année. Le 17 février 2018 à Bloléquin, dans l’ouest du pays, un gendarme, accusé d’avoir abattu à bout portant un citoyen est lynché à mort, le corps calciné. La gendarmerie et la préfecture ne seront pas épargnées par l’autodafé de cette foule furieuse. Le lundi 5 mars dernier, à M’bahiakro dans le centre du pays, ce sera au tour des élèves de s’en prendre vertement à la gendarmerie, qui hébergeait dit-on l’auteur d’un crime rituel commis contre une élève âgée de 15 ans. On apprendra plus tard que le commanditaire de ce crime affreux n’était autre que le père de la victime.
La violence contre les agents des forces de sécurité pose problème à un double titre. Face visible de l’État, les forces de l’ordre sont censées être au-dessus des intérêts partisans et incarner le lieu d’arbitrage des conflits entre les différentes composantes de la société. D’autre part, ces violences populaires remettent en cause leur monopole de l’usage de la force légitime. En un mot comme en mille, l’attaque des forces de sécurité sape les fondements de l’État. C’est à juste titre que les voix les plus autorisées se sont élevées pour condamner ce qu’elles qualifient d’acte d’incivisme et promettre des sanctions exemplaires contre les mauvais citoyens qui s’en prennent aux symboles de l’État et contre ces policiers et gendarmes véreux dont les agissements sont souvent à la source de ces émeutes sanglantes. Si l’on veut prévenir de telles émeutes, il importe toutefois de s’écarter de ce torrent d’indignations pour tenter de comprendre la logique de cette violence populaire.
La logique de la violence populaire contre les forces de sécurité
Les antagonismes entre forces de sécurité et populations sont dans une large mesure inévitables. Le maintien de l’ordre public se fait bien souvent au détriment d’intérêts particuliers. Ainsi, l’application du Code de la route se heurte aux intérêts des automobilistes non en règle, tandis que l’application des règlements administratifs relatifs aux attroupements butte sur l’intransigeance des partis politiques et autres organisations syndicales abonnées aux marches. Dans la plupart des cas, ces antagonismes conduisent à des grincements de dents et dépassent rarement le stade ritualisé des cailloux contre les gaz lacrymogènes. Le maintien de l’ordre est rarement létal, notamment pour les forces de sécurité. Dans les émeutes spontanées comme celles présentées dans l’introduction, la violence des manifestants est consécutive à des bavures mortelles commises par les agents de l’ordre sur des citoyens.
La violence contre les agents des forces de sécurité pose problème à un double titre. Face visible de l’État, les forces de l’ordre sont censées être au-dessus des intérêts partisans et incarner le lieu d’arbitrage des conflits entre les différentes composantes de la société. D’autre part, ces violences populaires remettent en cause leur monopole de l’usage de la force légitime. En un mot comme en mille, l’attaque des forces de sécurité sape les fondements de l’État. C’est à juste titre que les voix les plus autorisées se sont élevées pour condamner ce qu’elles qualifient d’acte d’incivisme et promettre des sanctions exemplaires contre les mauvais citoyens qui s’en prennent aux symboles de l’État et contre ces policiers et gendarmes véreux dont les agissements sont souvent à la source de ces émeutes sanglantes. Si l’on veut prévenir de telles émeutes, il importe toutefois de s’écarter de ce torrent d’indignations pour tenter de comprendre la logique de cette violence populaire.
La logique de la violence populaire contre les forces de sécurité
Les antagonismes entre forces de sécurité et populations sont dans une large mesure inévitables. Le maintien de l’ordre public se fait bien souvent au détriment d’intérêts particuliers. Ainsi, l’application du Code de la route se heurte aux intérêts des automobilistes non en règle, tandis que l’application des règlements administratifs relatifs aux attroupements butte sur l’intransigeance des partis politiques et autres organisations syndicales abonnées aux marches. Dans la plupart des cas, ces antagonismes conduisent à des grincements de dents et dépassent rarement le stade ritualisé des cailloux contre les gaz lacrymogènes. Le maintien de l’ordre est rarement létal, notamment pour les forces de sécurité. Dans les émeutes spontanées comme celles présentées dans l’introduction, la violence des manifestants est consécutive à des bavures mortelles commises par les agents de l’ordre sur des citoyens.
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