Côte d’ivoire : Ça sent le soufre

La tension monte en Côte d’ivoire. Le processus de sortie de crise semble être sérieusement menacé par les développements de l’actualité de ces derniers temps. Après l’attaque de l’entrepôt d’armes des soldats des Forces nouvelles à Séguéla et bien avant la mutinerie du 28 juin dernier, place à l’escalade verbale qui pourrait replonger ce pays dans la violence et des lendemains incertains.



Laurent Gbagbo et Guillaume Soro
Le ciel s’assombrit à nouveau en Côte d’ivoire. Des scènes et des actes constitutifs de danger et de germes de violence sont posés presque chaque jour. Depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou du 4 mars 2007, il est fréquent d’enregistrer des «soubresauts» aux conséquences incalculables.
C’est la guerre entre le Front Populaire Ivoirien (FPI, au pouvoir) et les Forces Nouvelles (FN, ex-rebelles). En effet, le porte-parole des FN, par ailleurs ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Sidiki Konaté accuse, dans une conférence de presse, le leader du FPI, Pascal Affi N’Guessan de vouloir assassiner leur chef et Premier ministre, Guillaume Soro et d’être à la tête d’un grand plan de déstabilisation de la Côte d’Ivoire dont le scénario macabre. La réplique du président du FPI ne s’est pas faite attendre. «Si j’étais un putschiste, je serais dans la rébellion avec Soro Guillaume. On connaît les rebelles. Je n’ai pas la culture ni l’éducation des assassinats et de la violence politique», a rétorqué Pascal Affi N’Guessan.
Cette escalade verbale qui est l’un des principaux signes avant-coureurs d’une confrontation sanglante, a été précédée par des attaques à l’arme automatique et des soulèvements du côté de l’armée et de la population dans le nord notamment à Bouaké ou dans l’ouest montagneux.
Le lundi 24 novembre dernier, des individus non identifiés ont attaqué un entrepôt d’armes des soldats de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles situé à Séguéla (592 km d’Abidjan). Cette attaque a occasionné la mort de neuf (9) personnes dont "huit (8) assaillants".
Cette même localité a, aussi, été le théâtre d’une mutinerie des soldats des FN le 28 juin dernier. Elle était intervenue après le limogeage le 18 mai de Zacharia
Koné, le commandant de la zone de Séguéla, remplacé par le commandant Ouattara et actuellement réfugié au Burkina Faso. Les mutins exigeaient le versement immédiat des primes prévues dans le cadre du programme de démobilisation, inscrit dans l`accord de paix signé en mars 2007 entre les FN et le président Laurent Gbagbo.

Par la suite ça a été le tour des brigades mixtes issues du Centre de commandement intégré (CCI), comprenant des soldats loyalistes et de l’ex rébellion. Elles avaient bloqué depuis, les corridors donnant accès aux principales villes du pays, réclamant le paiement de trois mois d’arriérés de prime alimentaire et onze mois de prime spéciale.

Après la région du Worodougou secouée par l`affrontement meurtrier entre les pro-Zackaria et pro-Soro, c`est probablement au tour de la région de l`Ouest montagneux où des mouvements subversifs ont été signalés avec déjà la libération des prisonniers de la ville de Man et des affrontements intercommunautaires.
Les germes d’une nouvelle rébellion sont, ainsi tout le temps, agitées avec ces attaques, manifestation de groupes armés, affrontements intercommunautaires et empoignades verbales. Ces «soubresauts» dont parle le président, Laurent Gbagbo ont fini d’installer ce pays sur une pente glissante qui peut faire chavirer à tout moment la Côte d’ivoire.


Jeudi 4 Décembre 2008 17:08


Dans la même rubrique :