Les condamnations se sont succédées après le coup d'Etat au Mali. Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle au « rétablissement de l'ordre constitutionnel ». L'Union africaine regrette « un sérieux recul » et se réunit ce vendredi 22 mars en urgence à Addis-Abeba, tandis que l'Organisation de la conférence islamique se dit « profondément choquée».
Ce coup de force des militaires mutins a poussé la Banque mondiale et la Banque africaine de développement à suspendre leur aide. Même chose du côté de la France, qui a suspendu toutes ses coopérations non humanitaires avec le Mali alors que les Etats-Unis réexaminent aussi leur aide. La Commission européenne, elle, a décidé la suspension des opérations de développement, mais pas l'aide humanitaire.
La Cédéao organisera mardi 27 mars un sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement, consacré à la situation au Mali. L'institution qui regroupe quinze Etats membres de l'Afrique de l'Ouest, a condamné sans réserve le coup d'Etat militaire. Le président de la commission de la Cédéao, l'ancien Premier ministre burkinabé, Kadré Désiré Ouédraogo, se rendra peut-être au Mali, dès ce vendredi 22 mars, pour tenter de rencontrer les parties en conflit.
Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) « surveille de près la situation », a déclaré un porte-parole de l'organisation humanitaire à Genève, ce vendredi. « Nous sommes en train de réévaluer notre dispositif pour la région, afin de pouvoir répondre » à de possibles arrivées de personnes dans les pays autour du Mali, a-t-il ajouté.
Des milliers de personnes ont quitté le Mali depuis la mi-janvier suite à des combats entre des forces rebelles et l'armée malienne dans le nord du pays. Les rebelles touaregs ont profité de la confusion provoquée par le coup d'Etat pour annoncer qu’ils espéraient très vite gagner du terrain dans le nord du pays.
Ce vendredi matin, la vie semblait reprendre son cours normal, bien que l'activité soit ralentie. La circulation sur les grandes artères restait timide et de nombreuses boutiques étaient fermées, de même que les administrations et la plupart des banques.
Témoignage d'un habitant d'un quartier au nord de Bamako « La vie reprend comme si la situation se normalisait...Il n'y a pas eu de tirs ce matin ». Confusion sur les intentions et les soutiens des putschistes
Les putschistes disposent du soutien de la base, des soldats de rangs, ce qui leur a permis, après avoir forcé les portes des magasins du camp Kati pour sortir les munitions d'attaquer en grand nombre le palais de Koulouba et de prendre le contrôle de la radio.
Pas de ralliements significatifs
Mais pour l’heure les mutins n'ont pas réussi à rallier les officiers supérieurs. Selon nos sources, de hauts gradés ont été approchés pour rejoindre le mouvement. Ils ont refusé. Autre handicap pour les putschistes, les partis politiques pourraient se montrer plus hostiles que prévu au coup d'Etat, même si, sur le fond, ils comprennent les raisons de la révolte des soldats contre le régime d’ATT (Amadou Toumani Touré).
Jusqu'à présent, seul Oumar Mariko, du parti Sadi, soupçonné d'activisme auprès des militaires, s'est déclaré prêt à travailler avec les putschistes. Sur le plan international, les condamnations particulièrement fermes se sont multipliées au fil des heures. L'image de soldats jouant les shérifs dans les quartiers de Bamako en pillant à droite et à gauche risque d'aliéner aux putschistes l'éventuelle bienveillance d'une population très critique, elle aussi, à l'égard du gouvernement.
Dans ces conditions la junte aura-t-elle les moyens de s'imposer durablement au pouvoir ?
Au moins dix personnalités maliennes ont été arrêtées depuis l’annonce du coup d’Etat
Parmi elles figurent deux anciens Premiers ministres dont l’un, Modibo Sidibé, s’apprêtait à annoncer officiellement sa candidature à la prochaine présidentielle. Un autre candidat à la présidentielle, Jeamille Bittar, l’ancien ministre des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga et le maire central du district de Bamako, font partie des personnes arrêtées. Ils sont quasiment tous détenus au camp militaire de Kati, à 15 km de Bamako, où a commencé la mutinerie d’une partie de l’armée.
Officiellement, rien ne leur est encore reproché mais ces arrestations constituent une source d’inquiétude pour leurs proches et pour une association malienne de défense des droits de l’homme. D’autant que les personnes privées de liberté n’ont pour l’instant pas de droit de visite. Interrogés par RFI, les militaires mutins ont pris l’engagement de faire respecter la présomption d’innocence.
RFI
Ce coup de force des militaires mutins a poussé la Banque mondiale et la Banque africaine de développement à suspendre leur aide. Même chose du côté de la France, qui a suspendu toutes ses coopérations non humanitaires avec le Mali alors que les Etats-Unis réexaminent aussi leur aide. La Commission européenne, elle, a décidé la suspension des opérations de développement, mais pas l'aide humanitaire.
La Cédéao organisera mardi 27 mars un sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement, consacré à la situation au Mali. L'institution qui regroupe quinze Etats membres de l'Afrique de l'Ouest, a condamné sans réserve le coup d'Etat militaire. Le président de la commission de la Cédéao, l'ancien Premier ministre burkinabé, Kadré Désiré Ouédraogo, se rendra peut-être au Mali, dès ce vendredi 22 mars, pour tenter de rencontrer les parties en conflit.
Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) « surveille de près la situation », a déclaré un porte-parole de l'organisation humanitaire à Genève, ce vendredi. « Nous sommes en train de réévaluer notre dispositif pour la région, afin de pouvoir répondre » à de possibles arrivées de personnes dans les pays autour du Mali, a-t-il ajouté.
Des milliers de personnes ont quitté le Mali depuis la mi-janvier suite à des combats entre des forces rebelles et l'armée malienne dans le nord du pays. Les rebelles touaregs ont profité de la confusion provoquée par le coup d'Etat pour annoncer qu’ils espéraient très vite gagner du terrain dans le nord du pays.
Ce vendredi matin, la vie semblait reprendre son cours normal, bien que l'activité soit ralentie. La circulation sur les grandes artères restait timide et de nombreuses boutiques étaient fermées, de même que les administrations et la plupart des banques.
Témoignage d'un habitant d'un quartier au nord de Bamako « La vie reprend comme si la situation se normalisait...Il n'y a pas eu de tirs ce matin ». Confusion sur les intentions et les soutiens des putschistes
Les putschistes disposent du soutien de la base, des soldats de rangs, ce qui leur a permis, après avoir forcé les portes des magasins du camp Kati pour sortir les munitions d'attaquer en grand nombre le palais de Koulouba et de prendre le contrôle de la radio.
Pas de ralliements significatifs
Mais pour l’heure les mutins n'ont pas réussi à rallier les officiers supérieurs. Selon nos sources, de hauts gradés ont été approchés pour rejoindre le mouvement. Ils ont refusé. Autre handicap pour les putschistes, les partis politiques pourraient se montrer plus hostiles que prévu au coup d'Etat, même si, sur le fond, ils comprennent les raisons de la révolte des soldats contre le régime d’ATT (Amadou Toumani Touré).
Jusqu'à présent, seul Oumar Mariko, du parti Sadi, soupçonné d'activisme auprès des militaires, s'est déclaré prêt à travailler avec les putschistes. Sur le plan international, les condamnations particulièrement fermes se sont multipliées au fil des heures. L'image de soldats jouant les shérifs dans les quartiers de Bamako en pillant à droite et à gauche risque d'aliéner aux putschistes l'éventuelle bienveillance d'une population très critique, elle aussi, à l'égard du gouvernement.
Dans ces conditions la junte aura-t-elle les moyens de s'imposer durablement au pouvoir ?
Au moins dix personnalités maliennes ont été arrêtées depuis l’annonce du coup d’Etat
Parmi elles figurent deux anciens Premiers ministres dont l’un, Modibo Sidibé, s’apprêtait à annoncer officiellement sa candidature à la prochaine présidentielle. Un autre candidat à la présidentielle, Jeamille Bittar, l’ancien ministre des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga et le maire central du district de Bamako, font partie des personnes arrêtées. Ils sont quasiment tous détenus au camp militaire de Kati, à 15 km de Bamako, où a commencé la mutinerie d’une partie de l’armée.
Officiellement, rien ne leur est encore reproché mais ces arrestations constituent une source d’inquiétude pour leurs proches et pour une association malienne de défense des droits de l’homme. D’autant que les personnes privées de liberté n’ont pour l’instant pas de droit de visite. Interrogés par RFI, les militaires mutins ont pris l’engagement de faire respecter la présomption d’innocence.
RFI