Covid-19 France: l’ancien ministre de la Santé Agnès Buzyn mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui »



C’est une première judiciaire concernant la gestion gouvernementale de l’épidémie de Covid-19. L’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn a été mise en examen vendredi 10 septembre pour « mise en danger de la vie d’autrui » à l’issue de son audition par des magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), qui enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19, a-t-on appris du parquet général de la CJR.
Agnès Buzyn était arrivée peu avant 9 heures à la CJR, seule habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leurs fonctions, qui enquête sur la gestion de l’épidémie depuis juillet 2020.

« Aujourd’hui, c’est une excellente opportunité pour moi de m’expliquer et de rétablir la vérité des faits. Je ne laisserai pas salir l’action du gouvernement, mon action en tant que ministre, alors que nous avons fait tant pour préparer notre pays à une crise sanitaire mondiale qui, je le rappelle, dure encore », avait-elle déclaré alors à la nuée de journalistes présente sur place, accompagnée de son avocat Me Eric Dezeuze.

A l’issue de son audition, Mme Buzyn pouvait soit être mise en examen, soit ressortir sous le statut plus favorable de témoin assisté, si elle parvenait à convaincre les juges qu’il n’existait pas suffisamment d’indices graves ou concordants qui puissent être retenus contre elle.

La mise en examen de Mme Buzyn est la première dans ce vaste dossier consacré à la manière – critiquée encore aujourd’hui – dont les autorités françaises ont anticipé puis géré quotidiennement l’épidémie de Covid-19 qui a fait au moins 115 000 morts dans le pays, selon Santé publique France.

Au tout début 2020, Mme Buzyn occupait un rôle central, à la tête du ministère de la santé (mai 2017 - février 2020). Alors que le monde commençait à prendre peur après les informations alarmantes venant de Wuhan, en Chine, celle qui est hématologue de formation avait pris la parole à l’Elysée le 24 janvier 2020 pour dire : « les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles ». Avant de préciser que cette analyse pouvait « évoluer ». Mi-février, elle était remplacée par Olivier Véran, suite à sa décision de quitter le gouvernement pour briguer la mairie de Paris.

Le Monde

AYOBA FAYE

Vendredi 10 Septembre 2021 18:29


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