Un peu partout dans le monde, des experts tirent la sonnette d'alarme face à la progression du variant Omicron du Covid-19. Aux États-Unis, le scientifique Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche sur la crise sanitaire, a averti, dimanche 19 décembre, que le variant Omicron du Covid-19 "se déchaînait" à travers le monde, en s'inquiétant du nombre d'Américains toujours non vaccinés. "Ce virus est extraordinaire", a-t-il dit sur la chaîne CNN en évoquant sa vitesse de propagation. "Il va prendre le dessus", et "nous allons avoir des semaines ou des mois difficiles à mesure que nous nous approchons de l'hiver".
"Il se répand vraiment rapidement, littéralement dans le monde entier et sans aucun doute dans notre propre pays", a-t-il ajouté sur la chaîne ABC, s'inquiétant du fait que près de 50 millions d'Américains éligibles restaient non vaccinés. "Lorsque vous avez ce niveau de vulnérabilité et que vous avez un virus comme Omicron qui se propage si rapidement, il est fort probable que nous allons voir, dans certaines régions du pays, une pression importante sur le système hospitalier ainsi que sur les travailleurs de la santé qui s'épuisent à cause de tout cela", a-t-il dit, en exhortant les Américains à se faire vacciner et à recevoir leur dose de rappel.
"Fortes réductions des contacts"
En Allemagne, un groupe d'experts conseillant le gouvernement a également plaidé dimanche pour des réductions supplémentaires des contacts au sein de la population "dans les plus brefs délais". "Si la propagation du variant Omicron en Allemagne devait se poursuivre de la sorte, une partie significative de la population tomberait simultanément malade et/ou serait mise en quarantaine", écrivent notamment les experts dans leur rapport.
Il y aurait dès lors un risque élevé de perturbations dans le fonctionnement des "infrastructures critiques" (hôpitaux, sécurité, services de secours, télécommunications, approvisionnement en électricité et en eau). Les 19 scientifiques et praticiens du groupe, parmi les plus reconnus du pays, ne détaillent pas les mesures nécessaires et n'évoquent pas de confinement. Ils se prononcent pour de "fortes réductions des contacts" au sein de la population, une mesure à prendre "dans les plus brefs délais", dans "les jours à venir".
Une réunion d'urgence du gouvernement d'Olaf Scholz et des présidents de région est prévue mardi, affirment plusieurs médias. Selon ces derniers, la jauge des rassemblements en intérieur et en extérieur pourrait être abaissée. Aux Pays-Bas où 86 % des adultes sont vaccinés, tous les magasins non essentiels, restaurants, bars, cinémas, musées et théâtres ont fermé leurs portes dimanche jusqu'au 14 janvier. Les écoles doivent garder portes closes jusqu'au 9 janvier. Le nombre des invités que les gens sont autorisés à recevoir chez eux est parallèlement réduit à deux, sauf pour Noël, ainsi que la veille et le lendemain de cette journée du 25 décembre, et pour la période du Nouvel An, où il sera de quatre.
Un variant très contagieux
Le variant omicron est une nouvelle version du SARS-CoV-2 (le coronavirus à l'origine du Covid) qui a été identifiée fin novembre au Botswana, puis en Afrique du Sud. Sa particularité, c'est son nombre élevé de mutations par rapport à la souche initiale du virus, dite de Wuhan, et les précédents variants, comme le Delta, qui domine largement les contaminations mondiales depuis l'été 2021. On ne sait pas précisément où et comment est apparu Omicron. Une hypothèse séduit de nombreux scientifiques : le virus aurait peu à peu muté à bas bruit dans l'organisme d'une personne immunodéprimée, un processus qui aurait mis plusieurs mois pour aboutir à une version nettement différente de la souche initiale.
Il est manifestement très contagieux. Ce n'était qu'une hypothèse lors de son apparition, mais c'est devenu une certitude dans les premières semaines de décembre, au vu de la situation épidémique dans plusieurs pays. Les mutations d'Omicron sont également de nature à considérablement réduire l'immunité par anticorps contre le virus. Conséquence : il peut probablement réinfecter des personnes précédemment atteintes du virus et contaminer un nombre important de vaccinés.
Ainsi, selon une étude de l'Imperial College de Londres rendue publique vendredi, le risque d'être réinfecté après avoir déjà eu le Covid est 5,4 fois plus important avec Omicron qu'avec Delta. Et plusieurs études récentes, faites en laboratoire, montrent que le taux d'anticorps s'effondre face à Omicron chez des vaccinés avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et, plus encore AstraZeneca ou Sinovac. Certes, une dose de rappel semble relancer nettement l'immunité par anticorps, comme l'ont notamment annoncé Pfizer et BioNTech, mais on est très loin de savoir à quel point cet effet perdure dans le temps.
Plus ou moins dangereux?
Toutefois, cela ne signifie pas que les vaccins perdent toute leur efficacité. Car les anticorps ne sont qu'un des volets de la réponse immunitaire, qui passe aussi par des cellules appelées lymphocytes T. Plus difficile à mesurer, cette "immunité cellulaire" n'en joue pas moins un rôle très important, notamment contre les formes graves de la maladie. De fait, une étude publiée cette semaine en Afrique du Sud, laisse penser que le vaccin Pfizer/BioNTech reste plutôt efficace contre les formes graves générées par Omicron, y compris après les deux premières doses. Omicron semble aussi poser des difficultés aux traitements par anticorps de synthèse, surtout utilisés chez les patients déjà hospitalisés.
On peut en revanche espérer qu'il ne résiste pas aux pilules anti-Covid récemment annoncées par les laboratoires Merck et Pfizer. C'est toutefois une hypothèse, liée au fonctionnement de ces médicaments, qui doit encore être appuyée par les faits. Les données cliniques des dernières semaines laissent clairement penser qu'Omicron n'est toutefois pas plus dangereux que ses prédécesseurs, notamment Delta. C'est "quasiment certain", a dit début décembre l'éminent scientifique américain Anthony Fauci, estimant même qu'il pourrait être moins dangereux.
Surtout, les scientifiques mettent en garde contre un effet d'optique. Si Omicron est moins dangereux mais beaucoup plus contagieux, les conséquences resteront en effet graves sur le plan collectif. La pandémie a fait plus de 5 millions de morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé avec plus de 800 000 décès.
"Il se répand vraiment rapidement, littéralement dans le monde entier et sans aucun doute dans notre propre pays", a-t-il ajouté sur la chaîne ABC, s'inquiétant du fait que près de 50 millions d'Américains éligibles restaient non vaccinés. "Lorsque vous avez ce niveau de vulnérabilité et que vous avez un virus comme Omicron qui se propage si rapidement, il est fort probable que nous allons voir, dans certaines régions du pays, une pression importante sur le système hospitalier ainsi que sur les travailleurs de la santé qui s'épuisent à cause de tout cela", a-t-il dit, en exhortant les Américains à se faire vacciner et à recevoir leur dose de rappel.
"Fortes réductions des contacts"
En Allemagne, un groupe d'experts conseillant le gouvernement a également plaidé dimanche pour des réductions supplémentaires des contacts au sein de la population "dans les plus brefs délais". "Si la propagation du variant Omicron en Allemagne devait se poursuivre de la sorte, une partie significative de la population tomberait simultanément malade et/ou serait mise en quarantaine", écrivent notamment les experts dans leur rapport.
Il y aurait dès lors un risque élevé de perturbations dans le fonctionnement des "infrastructures critiques" (hôpitaux, sécurité, services de secours, télécommunications, approvisionnement en électricité et en eau). Les 19 scientifiques et praticiens du groupe, parmi les plus reconnus du pays, ne détaillent pas les mesures nécessaires et n'évoquent pas de confinement. Ils se prononcent pour de "fortes réductions des contacts" au sein de la population, une mesure à prendre "dans les plus brefs délais", dans "les jours à venir".
Une réunion d'urgence du gouvernement d'Olaf Scholz et des présidents de région est prévue mardi, affirment plusieurs médias. Selon ces derniers, la jauge des rassemblements en intérieur et en extérieur pourrait être abaissée. Aux Pays-Bas où 86 % des adultes sont vaccinés, tous les magasins non essentiels, restaurants, bars, cinémas, musées et théâtres ont fermé leurs portes dimanche jusqu'au 14 janvier. Les écoles doivent garder portes closes jusqu'au 9 janvier. Le nombre des invités que les gens sont autorisés à recevoir chez eux est parallèlement réduit à deux, sauf pour Noël, ainsi que la veille et le lendemain de cette journée du 25 décembre, et pour la période du Nouvel An, où il sera de quatre.
Un variant très contagieux
Le variant omicron est une nouvelle version du SARS-CoV-2 (le coronavirus à l'origine du Covid) qui a été identifiée fin novembre au Botswana, puis en Afrique du Sud. Sa particularité, c'est son nombre élevé de mutations par rapport à la souche initiale du virus, dite de Wuhan, et les précédents variants, comme le Delta, qui domine largement les contaminations mondiales depuis l'été 2021. On ne sait pas précisément où et comment est apparu Omicron. Une hypothèse séduit de nombreux scientifiques : le virus aurait peu à peu muté à bas bruit dans l'organisme d'une personne immunodéprimée, un processus qui aurait mis plusieurs mois pour aboutir à une version nettement différente de la souche initiale.
Il est manifestement très contagieux. Ce n'était qu'une hypothèse lors de son apparition, mais c'est devenu une certitude dans les premières semaines de décembre, au vu de la situation épidémique dans plusieurs pays. Les mutations d'Omicron sont également de nature à considérablement réduire l'immunité par anticorps contre le virus. Conséquence : il peut probablement réinfecter des personnes précédemment atteintes du virus et contaminer un nombre important de vaccinés.
Ainsi, selon une étude de l'Imperial College de Londres rendue publique vendredi, le risque d'être réinfecté après avoir déjà eu le Covid est 5,4 fois plus important avec Omicron qu'avec Delta. Et plusieurs études récentes, faites en laboratoire, montrent que le taux d'anticorps s'effondre face à Omicron chez des vaccinés avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et, plus encore AstraZeneca ou Sinovac. Certes, une dose de rappel semble relancer nettement l'immunité par anticorps, comme l'ont notamment annoncé Pfizer et BioNTech, mais on est très loin de savoir à quel point cet effet perdure dans le temps.
Plus ou moins dangereux?
Toutefois, cela ne signifie pas que les vaccins perdent toute leur efficacité. Car les anticorps ne sont qu'un des volets de la réponse immunitaire, qui passe aussi par des cellules appelées lymphocytes T. Plus difficile à mesurer, cette "immunité cellulaire" n'en joue pas moins un rôle très important, notamment contre les formes graves de la maladie. De fait, une étude publiée cette semaine en Afrique du Sud, laisse penser que le vaccin Pfizer/BioNTech reste plutôt efficace contre les formes graves générées par Omicron, y compris après les deux premières doses. Omicron semble aussi poser des difficultés aux traitements par anticorps de synthèse, surtout utilisés chez les patients déjà hospitalisés.
On peut en revanche espérer qu'il ne résiste pas aux pilules anti-Covid récemment annoncées par les laboratoires Merck et Pfizer. C'est toutefois une hypothèse, liée au fonctionnement de ces médicaments, qui doit encore être appuyée par les faits. Les données cliniques des dernières semaines laissent clairement penser qu'Omicron n'est toutefois pas plus dangereux que ses prédécesseurs, notamment Delta. C'est "quasiment certain", a dit début décembre l'éminent scientifique américain Anthony Fauci, estimant même qu'il pourrait être moins dangereux.
Surtout, les scientifiques mettent en garde contre un effet d'optique. Si Omicron est moins dangereux mais beaucoup plus contagieux, les conséquences resteront en effet graves sur le plan collectif. La pandémie a fait plus de 5 millions de morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé avec plus de 800 000 décès.