Des experts du monde entier tirent la sonnette d'alarme dans une lettre ouverte publiée dans la revue scientifique The Lancet. Ils avancent le chiffre suivant : les gouvernements des pays riches, qui représentent 16 % de la population mondiale, ont obtenu 70% des doses de vaccin. Les pays en voie de développement, eux, font face à des pénuries de doses. Sans un changement de stratégie de la part des grandes puissances, la pandémie pourrait durer plusieurs années.
« Si rien ne change, les pays riches profiteront, pendant plusieurs années, de la grande majorité des doses de vaccins. Tandis que de nombreux pays n’auront quant à eux aucune dose, souligne Mark Jit, épidémiologiste et co-auteur de la lettre. Bien sûr, après des années, le vaccin sera distribué et accessible aux quatre coins du monde. Mais je ne suis pas sûr qu’on veuille vraiment attendre des années et des décennies pour vaincre définitivement la pandémie. Pour prendre l’exemple du vaccin contre l’hépatite B, quand il a été distribué à l’époque, cela a pris plus de dix ans entre le temps de sa distribution dans les pays riches et sa distribution dans les pays moins développés. Si l’on répète ce même schéma de déploiement du vaccin à travers le monde, le monde devra vivre avec le Covid pour les dix prochaines années. Je pense que personne n’a envie d’un tel scénario. »
Pour un transfert de technologies
À cause de ce « nationalisme vaccinal », le Covax, dispositif onusien destiné à distribuer des vaccins anti-Covid aux pays défavorisés, pourrait faire face à un manque de doses pendant plusieurs années.
L'épidémiologiste propose des solutions concrètes. « Nous avons besoin de plus de doses de vaccin, c’est bien d’avoir investi beaucoup d’argent pour essayer d’en produire le plus possible. Mais il faut faire plus, notamment transférer les technologies qui permettent aux pays en voie de développement de fabriquer le vaccin, et ce pour toute la chaîne de logistique, plaide Mark Jit. La production du vaccin à l’échelle mondiale pourrait être beaucoup plus efficace. Le premier enjeu est d’avoir un nombre suffisant de doses du vaccin. Ensuite, une fois que nous avons assez de doses, il faut s’assurer que les premiers vaccinés soient ceux qui en ont le plus besoin, où qu’ils soient sur le globe. C’est-à-dire les plus vulnérables, les personnes à risques. Mais aussi les personnes qui sont au quotidien au contact avec le coronavirus et qui ont le plus de chance de le répandre. C’est-à-dire les soignants, les aidants, les enseignants. Il faut à tout prix que ces personnes qui sont les plus susceptibles de propager l’épidémie soient protégées et vaccinées, où qu’elles soient. »
Selon les signataires de la lettre, les vaccins développés par la Chine ou la Russie pourraient aider à améliorer la situation, une fois leur approbation par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Si rien ne change, les pays riches profiteront, pendant plusieurs années, de la grande majorité des doses de vaccins. Tandis que de nombreux pays n’auront quant à eux aucune dose, souligne Mark Jit, épidémiologiste et co-auteur de la lettre. Bien sûr, après des années, le vaccin sera distribué et accessible aux quatre coins du monde. Mais je ne suis pas sûr qu’on veuille vraiment attendre des années et des décennies pour vaincre définitivement la pandémie. Pour prendre l’exemple du vaccin contre l’hépatite B, quand il a été distribué à l’époque, cela a pris plus de dix ans entre le temps de sa distribution dans les pays riches et sa distribution dans les pays moins développés. Si l’on répète ce même schéma de déploiement du vaccin à travers le monde, le monde devra vivre avec le Covid pour les dix prochaines années. Je pense que personne n’a envie d’un tel scénario. »
Pour un transfert de technologies
À cause de ce « nationalisme vaccinal », le Covax, dispositif onusien destiné à distribuer des vaccins anti-Covid aux pays défavorisés, pourrait faire face à un manque de doses pendant plusieurs années.
L'épidémiologiste propose des solutions concrètes. « Nous avons besoin de plus de doses de vaccin, c’est bien d’avoir investi beaucoup d’argent pour essayer d’en produire le plus possible. Mais il faut faire plus, notamment transférer les technologies qui permettent aux pays en voie de développement de fabriquer le vaccin, et ce pour toute la chaîne de logistique, plaide Mark Jit. La production du vaccin à l’échelle mondiale pourrait être beaucoup plus efficace. Le premier enjeu est d’avoir un nombre suffisant de doses du vaccin. Ensuite, une fois que nous avons assez de doses, il faut s’assurer que les premiers vaccinés soient ceux qui en ont le plus besoin, où qu’ils soient sur le globe. C’est-à-dire les plus vulnérables, les personnes à risques. Mais aussi les personnes qui sont au quotidien au contact avec le coronavirus et qui ont le plus de chance de le répandre. C’est-à-dire les soignants, les aidants, les enseignants. Il faut à tout prix que ces personnes qui sont les plus susceptibles de propager l’épidémie soient protégées et vaccinées, où qu’elles soient. »
Selon les signataires de la lettre, les vaccins développés par la Chine ou la Russie pourraient aider à améliorer la situation, une fois leur approbation par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).