Crainte du Rta-S : "les routes et autres infrastructures seraient bientôt la propriété des Wade"

La situation politique du Sénégal est actuellement caractérisée par les «dérives de Wade et les luttes sociales» selon le Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (Rta-S). Dans un communiqué, le secrétariat politique dénonce la décision de Wade de s’approprier 35% des recettes que va générer la statue de la Renaissance africaine en indiquant qu’à ce rythme les routes et autres infrastructures comme le théâtre national, etc. seraient bientôt la propriété de Abdoulaye Wade et de sa famille.

Concernant ce qu’il appelle les dérives du régime de Wade, le secrétariat politique du Rta-S soutient que le chef de l’Etat «Abdoulaye Wade continue à perpétuer sa gestion gabegique des ressources du pays contrairement à son appel au dialogue». Pour illustrer leurs propos, Momar Samb (secrétaire général du Rts-S) et ses camarades ont cité «la réalisation à plus de 12 milliards de la statue de la Renaissance», les voyages de Wade «pour plus de 300 millions par sortie» et la mise en place de «son Conseil économique et social taillé sur mesure».

Dans le communiqué parvenu à la rédaction de pressafrik.com, le Rta-S fustige également les surfacturations, les marchés fictifs et le gré à gré révélés par l’audit du cabinet Mamina Camara. C’est une gestion dont l’orthodoxie laisse à désirer souligne-t-il. S’agissant de la décision de Wade de s’approprier 35% des subsides qui proviendraient de la commercialisation des services et objets relatifs à la statue de la Renaissance africaine, le Rts-S indique «qu’aussi bien les terres sur lesquelles la statue est érigée que le budget qui a supporté sa construction sont partie intégrante du patrimoine national».

Pour lui «c’est un cas exceptionnel dans l’histoire du droit d’auteur». Car explique-t-il, cet auteur «capture les biens de l’Etat pour réaliser son œuvre et en retour se fait payer par l’Etat, sans tomber dans le conflit d’intérêt ou le délit d’initié». A ce rythme, les routes et autres infrastructures comme le théâtre national, etc. seraient bientôt la propriété de Abdoulaye Wade et de sa famille note le Rts-S.

Parlant des luttes sociales, le secrétariat politique du Rts-S dénonce le non paiement de 170 millions par la BCEAO aux 28 ex-agents et agents en service de cette banque qui «sont restés 15 ou 20 ans sans être reclassés». Il apporte également son soutien aux travailleurs d’Africamer organisés en «Collectif» pour réclamer 49 mois d’arriérés de salaire et le départ de leur patron Giorgio Gabrielli, aux travailleurs de l’entreprise Jean Lefevbre-Sénégal et ceux des BTP organisés dans la CSA et qui réclament le paiement des arriérés que leur doit l’Etat. Le Rta-S soutient aussi les populations de Ngor organisées dans le «Collectif pour la promotion économique culturelle et sociale de Ngor». Elles rejettent les mesures de construction des villas sur la bande de terre.