Cinq jours après le crash de l'avion Air Algérie, les images des radars ont été examinées.
Premier constat, selon le chef d’état-major général de l’armée de l’air burkinabè, les images montrent que l’avion n’a pas atteint le point où l’équipage devrait faire le compte rendu de la progression du vol alors que l’équipage avait annoncé qu’il était à ce point appelé EPEPO.
Deuxième constat, après avoir commencé à contourner le phénomène orageux, l’avion tente de revenir sur son itinéraire initial, et c’est alors qu’il se retrouve en plein dans l’orage, selon les images commentées par le général Gilbert Diendéré, coordonnateur de la cellule de crise au Burkina Faso.
« Le pilote a peut-être pensé qu’il l’avait complètement évité et a voulu revenir sur la droite afin de reprendre son itinéraire initial. Et c’est en faisant cette manœuvre, à ce niveau, que l’accident est arrivé », a-t-il expliqué.
Sur les images, on voit l’appareil perdre de l’altitude. Il passe du palier 310 - correspondant à 10 000 mètres - se retrouve en quelques secondes à 7 500 mètres et le contact est perdu avec le contrôle aérien.
« Le dernier contact a eu lieu à 1h47. Le témoin nous a donné une heure approximative de 1h50, c'est-à-dire qu’il a chuté de 10 000 mètres d’altitude à zéro, en trois minutes à peu près, ce qui est vraiment très vertigineux, compte tenu de la masse de l’appareil », a ajouté le général Gilbert Diendéré.
Tous ces éléments ont été reversés dans le dossier de l’enquête qui permettrait de comparer les faits et les conversations de l’équipage.
Deux juges français désignés pour enquêter
Une enquête préliminaire avait déjà été ouverte après le crash du vol Air Algérie dans le nord du Mali jeudi dernier. Désormais, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire entre autres pour « homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, néglicence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement » pour faire toute la lumière sur les acuses de la catastrophe.
Cette qualification est volontairement large, tout en excluant la piste terroriste ainsi que l'homicide volontaire, c'est ce que souligne Alain Marsaud, député des Français de l'étranger et ancien magistrat en charge de la lutte anti-terroriste au parquet de Paris.
Source : Rfi.fr