Pendant plus de cinq heures hier soir, samedi 30 mai, les portes de la salle de réunion sont restées résolument fermées. Les couloirs quasi déserts. Seuls les envoyés spéciaux américains, anglais, belges et de l’Union européenne attendaient patiemment de pouvoir s’entretenir avec l’un ou l’autre.
Car pour bon nombre d’observateurs, ce nouveau sommet des chefs d’Etats d’Afrique de l’Est est décisif. Il est l'occasion d’utiliser l’autorité des pays voisins pour ramener le calme dans la capitale burundaise.
Présents dans cette salle de réunion, dont rien ne filtrait : les ministres du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya, de Tanzanie et du Burundi bien sûr. Tous réunis pour préparer le sommet de dimanche.
Trois rapports ont été examinés. Celui d’anciens responsables politiques de la région, un autre sur les réfugiés et enfin un dernier sur la situation politique au Burundi après qu’une délégation des Etats d’Afrique de l’Est se soit rendue sur place.
Mais au final, le véritable suspense, c’est de voir quelles recommandations les ministres des Affaires étrangères vont préparer pour leurs présidents attendus ce dimanche. En début de soirée, la délégation burundaise a quitté la salle pour laisser les quatre autres ministres des Etats d'Afrique de l'Est délibérer.
Au cœur du sommet, la question du 3ème mandat
Plusieurs options sont sur la table, pour l’essentiel, différentes propositions de calendriers pour le report des élections communales, législatives et présidentielles. Mais pas une ligne par contre sur une demande explicite à Pierre Nkurunziza de ne pas briguer de troisième mandat. Les chefs d'Etat de la sous-région ont toute latitude d'aller plus loin que leurs ministres des Affaires étrangères.
Parmi les Etats présents, c’est l’Afrique du Sud qui a eu les prises de position les plus fortes ces dernières semaines avec une condamnation claire de la volonté de Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat. Les envoyés spéciaux de la communauté internationale sont sur la même ligne : Communauté des Grands Lacs, Union européenne, Etats-Unis, Belgique, Grande-Bretagne, tous pensent de Pierre Nkurunziza doit renoncer à la possibilité qui lui a été offerte de se représenter. Mais il n’est pas certain que tous les pays de la région adoptent la même position tranchée : la Tanzanie et le Kenya par exemple sont de ceux qui poussent à un compromis qui ne mette pas en difficulté le président burundais alors que le Rwanda et l’Ouganda sont plus clairs sur la volonté de voir Pierre Nkurunziza quitter le pouvoir pour des raisons sécuritaires sans vouloir cependant se prononcer formellement sur ce 3e mandat.
Mais en l’absence de Pierre Nkurunziza, quel pourra être l’impact des recommandations de la région quelles qu’elles soient ? Le président sortant a finalement décidé de ne pas quitter Bujumbura...
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