Crise en Ukraine: nouveaux bombardements signalés ce vendredi dans l'est, Pouchiline annonce l'évacuation des civils

L'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes s'accusent mutuellement, ce vendredi 18 février, de nouveaux bombardements dans l'est du pays, en proie depuis la veille à une flambée de violences sur fond de craintes d'une attaque de Moscou. Le leader de la «république» séparatiste de Donetsk annonce lui une évacuation des populations civiles vers la Russie Le tout sur fond de guerre de communiqués.



Denis Pouchiline, dirigeant de la « république » séparatiste pro-russe de Donetsk, en guerre contre l'Ukraine, a annoncé l'évacuation de civils vers la Russie voisine. « Aujourd'hui, un départ massif et centralisé de la population est organisé vers la Fédération de Russie, en premier lieu, les femmes, les enfants et les personnes âgées doivent être évacués », a déclaré Denis Pouchiline dans une adresse vidéo publiée sur son compte Telegram. « En accord avec le gouvernement de la Fédération russe de la de la région de Rostov, des places sont prêtes pour recevoir nos citoyens. Les évacués recevront tout le nécessaire. »

Il accuse Kiev de préparer une invasion de l'enclave après une flambée des heurts. Des bombardements sont en cours ce vendredi près de Stanytsia Louganska, ville de l'est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales qui combattent des séparatistes pro-russes, ont constaté ce matin des journalistes de l'AFP. La localité avait déjà été touchée hier, jeudi, par des bombardements séparatistes : une école maternelle notamment, alors que 20 enfants et 18 adultes se trouvaient à l'intérieur. 

Selon l'armée ukrainienne, 32 obus sont tombés sur Stanitsa Louganska, la privant en partie d'électricité. Les autorités ukrainiennes faisaient état, ce vendredi matin, de 20 violations du cessez-le-feu par les séparatistes pendant la nuit, tandis que les rebelles pro-russes rapportaient 27 tirs de l'armée ukrainienne.
La République autoproclamée de Donetsk parle même d'un char ukrainien qui aurait attaqué dans la périphérie d'une petite ville, Gorlivka, et aurait tiré quatre coups sur l'enceinte d'une mine de Donetsk. Toujours selon les mêmes autorités, près de 40 obus ont été tirés sur le territoire en trente-cinq minutes.

Hausse des tirs à l'arme lourde
Au cours des dernières vingt-quatre heures, ce serait au total une multiplication par dix du nombre d'attaques sur le territoire, une intensité jamais vue depuis quatre ans sur des zones qui n’avaient pas été bombardées depuis cette période, rapporte notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri.

De leur côté, les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont rapporté une hausse significative des tirs, avec 189 violations du cessez-le-feu enregistrées dans la région de Donetsk jeudi, contre 24 le jour précédent. Dans la région de Lougansk, autre bastion des séparatistes pro-russes dans l'est, 402 violations ont été rapportées contre 129 mercredi. Des bombardements sont actuellement toujours en cours sur le front Est.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'être à l'origine de cette nouvelle flambée de violences. Le Kremlin a jugé ce vendredi « très inquiétante » cette nouvelle flambée de violences dans l'est de l'Ukraine, en pleine crise russo-occidentale. « Ce qui se passe dans le Donbass est très inquiétant et potentiellement très dangereux », a déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

RFI

Vendredi 18 Février 2022 13:58


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