Crise libyenne: «Une mission de l’UA en Libye pour susciter l’adhésion massive à la charte de la réconciliation»

Une délégation de haut niveau de l'Union africaine (UA), dirigée par le président en exercice de l'UA Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et celui de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat, était en Libye ces 10, 11 et 12 octobre pour tenter de rallier les parties locales en conflit autour d'une charte de la réconciliation, prélude à de futures élections générales. « Sans être dans un optimisme béat, je pense que le processus est en bonne voie », estime Jean-Claude Gakosso, ministre congolais des Affaires étrangères, l'émissaire du chef de l'État du Congo qui préside ce comité de haut niveau de l'UA sur la Libye.



La crise libyenne était au cœur d’une mission de haut niveau de l'Union Africaine qui s’est déroulée du 10 au 12 octobre 2024. Durant trois jours, la délégation présidée par le président en exercice de l'UA, le Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a multiplié les rencontres à Tripoli.
 
L'objectif affiché est de rallier toutes les parties autour d'une charte de la réconciliation. Charte qui serait ensuite le point de départ pour organiser des élections.
 
La délégation de haut niveau prévoit une nouvelle mission à Benghazi, où est basé le pouvoir de l’Est libyen du maréchal Khalifa Haftar, dans les prochaines semaines.
 
Il estime, au micro de Guillaume Thibault, que le processus de réconciliation, même s'il est très complexe, a été relancé : « La mission que nous venons d'accomplir en Libye avait pour but de susciter l’adhésion massive à la charte de la réconciliation qui a été élaborée par les Libyens eux-mêmes et qui devrait en principe être signée au cours d'une cérémonie solennelle à Addis-Abeba, au siège de l'Union africaine. »
 
Le chef de la diplomatie congolaise explique : « Cette Charte est en quelque sorte un code de bonne conduite. Nous avons accompli la première étape et la seconde étape, ce sera d’aller à Benghazi et ce sera dans quelques semaines. On va voir avec les agendas des uns des autres, du maréchal Haftar et d’Aguila Saleh, le président du Parlement [à Tobrouk, dans l’Est libyen, NDLR]. »
 
Jean-Claude Gakosso poursuit : « Alors le but, c'est de baliser le chemin des élections à venir parce que le processus électoral s'est enlisé en 2021. Il faut absolument, absolument, passer par des élections générales. Or, les élections peuvent être sources de violences. Donc, il faut composer avec tout le monde, il faut de la patience, il faut de la subtilité dans le langage. Parce qu’un rien peut tout faire capoter, pour parler vulgairement. Sans être dans un optimisme béat, je pense que le processus est en bonne voie. »
 
En proie au chaos depuis la chute et la mort en 2011du dirigeant Mouammar Kadhafi (1969-2011), la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux : celui reconnu par l'ONU d'Abdelhamid Dbeibah installé à Tripoli (ouest), et un autre dans l'est, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.

RFI

Lundi 14 Octobre 2024 09:48


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