La livraison d'un deuxième porte-hélicoptères Mistral à la Russie « dépendra de l'attitude
de Moscou » dans le dossier ukrainien, a déclaré lundi soir François Hollande lors d'un dîner avec l'association de la presse présidentielle. « Le premier est quasiment achevé et va être livré, tel que cela est prévu, au mois d'octobre. Pour l'instant, aucun niveau
de sanction n'a été décidé pour empêcher cette livraison », a souligné le président français.
La Russie ayant déjà payé, la France ne veut pas rembourser plus d'un milliard d'euros. De source française, on indique que seules des sanctions décidées par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne pourraient empêcher la livraison du deuxième navire de guerre, ce qui n'est pas pour le moment à l'ordre du jour.
Réunion à Bruxelles mardi
La réunion des ministres des Affaires étrangères européens ce mardi devrait accélérer l'entrée en vigueur des sanctions contre la Russie et David Cameron a même évoqué des mesures de rétorsion d'envergure ciblant les technologies utilisables à des fins militaires.
Le Premier ministre britannique s'est notamment interrogé sur l'opportunité de la vente par la France à la Russie des navires de guerre Mistral, expliquant qu'une telle transaction serait inimaginable en Grande-Bretagne après la catastrophe du vol MH17.
Washington, de son côté, s'oppose à cette vente, a déclaré lundi un haut responsable de l'administration Obama. Le président américain s'était déjà ému de ce contrat; déclarant début juin qu'il « aurait été préférable » que la France suspende la vente des porte-hélicoptères à la Russie.
Moscou doute que Paris annule la vente
Le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine a déclaré lundi qu'il doutait que la France annule la vente de navires de guerre à Moscou en dépit des pressions exercées par d'autres leaders occidentaux soucieux de sanctionner la Russie.
« On parle de milliards d'euros... Les Français sont très pragmatiques et je doute [que le marché soit annulé] », a déclaré Dmitri Rogozine à Reuters. « La suspension de ce marché serait bien moins préjudiciable à la Russie qu'à la France. »
Source : Rfi.fr