«D’autres maires seront interpellés», Benoît Sambou



«Tout citoyen est justiciable. Tout administrateur de fonds publics est astreint à la reddition des comptes. Il ne faudrait pas que, dans notre pays, chaque fois qu’un citoyen ou un homme politique a maille à partir avec la justice, l’on puisse en apporter une interprétation. Quand c’est du côté du pouvoir, certains s’en réjouissent et quand c’est du côté de l’opposition, on parle d’acharnement. Le pays ne peut pas fonctionner comme ça. Personne n’est à l’abri des sanctions de la justice», réagit l’ancien ministre de la Jeunesse.

Sur l’affaire Khalifa Sall, Benoît Sambou propose «qu’on fasse en sorte que notre justice soit respectée». «Aucun d’entre nous n’a intérêt à décrédibiliser la justice, parce que c’est un élément important de notre démocratie. Il faudrait simplement comprendre que la justice a son agenda que personne ne peut lui imposer. Il s’agit tout simplement, quand nous sommes interpellés, d’apporter des réponses. Mais ça ne sert absolument à rien de décrédibiliser notre justice. Ça ne sert à rien de crier sur tous les toits que la justice est instrumentalisée. Ce n’est pas simplement au Sénégal qu’on note cette situation. Dans d’autres pays, en France par exemple, chaque fois qu’un homme politique est interpellé par la justice, quand il est de l’opposition, celle-ci crie à la manipulation et à l’instrumentalisation. C’est le fait des hommes politiques. Des fois, il faut le mettre simplement sous le coup du discours politique tendant à chercher à se victimiser ou à se dédouaner aux yeux de l’opinion», soutient-il dans une interview accordée à «Enquête».

Selon lui, «le maire de Dakar Khalifa Sall a été interpellé, suite à un rapport de l’IGE (Inspection Générale d’Etat). En quoi l’Etat est-il concerné ? Il ne s’agit pas de dicter un agenda à la justice. Il faut simplement veiller à ce que le droit soit dit et de permettre à tout un chacun de pouvoir répondre et d’apporter des éléments de réponse pour que la justice puisse s’appliquer». Et de préciser que «Khalifa Sall n’est pas le seul concerné. L’IGE a mené des missions presque dans toutes les mairies des grandes villes. Sûrement d’autres maires seront interpellés en fonction des orientations demandées par l’IGE». Benoît Sambou parle de «volonté de rationaliser les dépenses publiques et de mieux organiser l’utilisation des deniers publics».
 
Et, à l’en croire Khalifa Sall ne constitue pas une menace pour l’APR (Alliance Pour la République, parti présidentiel). «Le maire Khalifa Sall appartient à un parti qui s’appelle le Parti socialiste qui est partenaire de l’APR dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar. La coalition BBY va travailler à gagner Dakar et elle est en train de le faire. Je ne vois pas en quoi quelqu’un pourrait constituer une menace pour notre coalition ou notre parti ou le président de la République. Je ne me mêle pas maintenant du fonctionnement interne du PS. Toujours est-il que, ce qui nous préoccupe, nous, c’est de faire en sorte que les populations de Dakar accompagnent le président de la République, faire en sorte que ces populations appréhendent positivement ce qu’il est en train de faire. Qu’elles collent à l’action du chef de l’Etat. Nous y travaillons quotidiennement», dit-il. 

Dié BA

Lundi 27 Février 2017 11:21


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