DELESTAGES ET QUALITE DE L’EAU Les Imams créent un observatoire et menacent



Les habitants de la banlieue auront une nouvelle tâche dans les jours à venir. Ils devront surveiller la société nationale d’électricité (Senelec) et la sénégalaise des eaux (Sde). Le Collectif des Imams et résidents des quartiers de Guédiawaye a créé un observatoire de la banlieue pour contrôler la qualité du service des deux sociétés susmentionnées. Ils menacent de lancer un mot d’ordre pour le non paiement des factures d’eau et d’électricité.








« Je vous annonce la création d’un observatoire de la banlieue pour surveiller la Senelec et la Sde. Nous voulons nous assurer que pendant la période du 4 au 27 juillet prochain l’électricité est bien servie aux populations et que la Sde ait mis à profit cette période pour améliorer la qualité de l’eau servie aux citoyens durant cette période comparativement à la Coupe du monde », a annoncé Imam Youssouf Sarr. Selon lui, des antennes de surveillance de l’observatoire seront mises sur place dans tous les quartiers de la banlieue de Pikine à Rufisque.
Les délégués de ces antennes auront la tâche d’appeler le bureau de coordination de cette nouvelle entité pour la défense des intérêts des populations de la banlieue. « Nous voulons savoir pourquoi l’Etat a-t-il choisi de subventionner le jeu au détriment du bien-être des populations. Si après la Coupe du monde les délestages reprennent dans la banlieue, nous allons décréter un mot d’ordre de non paiement des factures d’électricité et d’eau sur toute l’étendue du territoire national », a prévenu Imam Sarr.
Dans la même veine, après le retrait des imams, les différents représentants de la Saaba dans toutes les localités de la banlieue avaient durci le ton pour dénoncer la subvention de 21 milliards FCFA de l’Etat à la Senelec pour éviter le délestage durant la Coupe du monde de football. En faisant les calculs, Babacar Mbaye Ngaraf, Président de la Saaba, a annoncé que les 21 milliards FCFA en question pouvaient créer 2100 logements sociaux à raison de 10 millions FCFA par maison.
« Nous préférons mourir dans les eaux dans la dignité que d’aller dans les tentes à Sangalkam. Il faut sortir, se battre, brûler les stations d’essence pour faire reculer le Gouvernement », ont suggéré certains délégués en colère. Mais rappelant les uns et les autres à la raison, le Président de la Saaba a privilégié le dialogue et la concertation.


Sud Quotidien

Vendredi 2 Juillet 2010 13:03


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