Base bien connue des éléments d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui y ont hiverné à plusieurs reprises, la vallée d'Ametetai, au sud de Tessalit, est une zone propice pour se cacher et tendre des embuscades. Depuis vendredi, soldats tchadiens et français y progressent pas à pas.
Le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major français, donne quelques détails sur la teneur des affrontements : « La plupart des combats s’effectuent à très, très courte distance, relate-t-il. On peut quelquefois ouvrir le feu sur un ennemi ou un ennemi nous ouvre le feu, à des distances quelquefois inférieures à 50 mètres, voire moins. »
« On a face à nous un adversaire qui est fanatisé, et donc il défend fermement les positions sur lesquelles nous sommes obligés, successivement, de donner l’assaut, fouiller et réduire ces positions », explique le colonel français.
Jihadistes en terrain connu
D'importantes caches d'armes ont été découvertes, ainsi que du matériel de radio-transmission et des ordinateurs. C'est par ailleurs dans cette vallée d'Ametetai que le Tchad affirme avoir tué Mokhtar Belmokhtar. Mais un officier tchadien contacté sur le terrain explique à RFI ne pas avoir vu la dépouille du chef jihadiste.
« Ce sont sept prisonniers qui nous ont dit que nous avons détruit leur base et que leur chef fait partie des victimes », explique cette source. Dimanche 3 mars, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué ne pas être en mesure de confirmer la mort de Mokhtar Belmokhtar.
Ce que l'on sait en revanche, c'est qu'un général et trois autres militaires de l’armée tchadienne, tous blessés au combat dans le nord-est du Mali, ont été admis dans un hôpital de Bamako. Leur vie ne serait plus en danger, mais certains d’entre eux reconnaissent que sur le terrain, là-bas dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, la situation est parfois très difficile. Clairement, les jihadistes sont en terrain connu et sont préparés à se battre.
Prisonniers de guerre
Certes, le concours de l’aviation française est précieux, mais les combats rapprochés, les « corps à corps », sont souvent inévitables. Les soldats tchadiens, par exemple, n’hésitent pas à parcourir plusieurs kilomètres à pied, à l’intérieur des ceintures de montagnes. L’objectif est de provoquer l’ennemi, de l’attaquer dans ses bases plutôt difficiles d’accès.
Les hommes du président Idriss Déby, appuyés par les Français, affirment avoir le courage et la détermination. Ils auraient fait des prisonniers, mais l’ennemi est loin de s’avouer vaincu. Certains combattants jihadistes sont tout aussi déterminés que les Tchadiens. Ils sont persuadés qu’ils bénéficient d'une protection divine.