Preuve que la cérémonie de Tobrouk représentait un enjeu politique et symbolique important, le courant islamiste, minoritaire dans la nouvelle assemblée, a tout fait pour empêcher cette réunion. Finalement, c'est en présence de représentants de la Ligue arabe, de l'ONU et de l'Organisation de la conférence islamique que 160 parlementaires sur les 188 que compte l'assemblée ont pu se réunir.
Cette forte présence internationale donne un peu de poids à une institution qui va devoir désormais convaincre les milices islamistes et laïques de cesser les combats qui depuis trois semaines secouent Tripoli. Des combats dont le bilan dépasse désormais les 220 morts.
Beaucoup de Libyens espèrent que l'entrée en fonction d'une institution élue et donc légitime, marquera le début de la normalisation. Mais un responsable politique de Tripoli n'est guère optimiste à court terme. Selon Othman Bensassi, ancien membre du Conseil national de transition, l'une des difficultés réside dans le fait que les milices de Misrata ont pour objectif de chasser celles de Zintane de la capitale et qu'elles n'envisagent aucune forme de discussion avec les autorités politiques tant qu'elles n'auront pas atteint leur objectif.
En attendant, les députés sont tombés d'accord pour nommer, au second tour, Aguila Salah Issa comme président de l'assemblée. Ce député de la ville d'Al-Qobba, dans l'est libyen, est un juriste de formation qui ne se revendique d'aucune appartenance politique.
Source : Rfi.fr