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Dans le nord du Bénin, les populations inquiètes face au retour des jihadistes



Dans le nord du Bénin, les populations inquiètes face au retour des jihadistes
Face à un groupe de journalistes, le capitaine Pascal Syota, commandant du sous groupement tactique interarmes de Banikoara, raconte les attaques qui ont eu lieu dans la zone. Celle qui a visé les forces de défense et de sécurité, il y a moins de deux ans, près du pont de Mékrou, juste devant nous, et la dernière en date, cette fois contre des civils. « C'était la nuit du 2 au 3 mai 2023. J'ai été alerté par un riverain, et il me faisait comprendre qu'il y a des éléments qui sont rentrés dans un hameau et très tôt, on a réagi. À notre arrivée, ils avaient déjà pris la fuite et on a constaté qu'ils avaient tué trois personnes. Je me dis que c’est pour, peut-être, faire mal à l'État ou au Bénin. Ils s'en prennent donc aux populations qui ne sont même pas armés. » 

À Banikoara, ces violences, même si elles n'ont jamais touché la ville même, ont marqué les esprits. « Les terroristes ont trop frappé Banikoara. En ce temps-là, il y a un village qu’on appelle Gimbagou, les terroristes sont venus, ils ont tué. Et depuis ce jour-là, les gens ont quitté Gimbagou pour venir au centre, ici. ». Madjid travaille dans le centre-ville de Banikoara. Le mécanicien reçoit ses clients dehors, pour réparer leurs motos, à l’ombre des arbres : « Avant, je travaillais jusqu'à 23h ici. Maintenant, ce n'est pas bon... Les militaires sensibilisent les gens pour qu’ils ne restent pas dehors jusqu'à minuit ou 1h. » 

Malgré le couvre-feu, les civils prudents
À quelques mètres de là, nous croisons André. Le jeune commerçant est venu se ravitailler en carburant, avant de retourner dans le quartier Aviation où il travaille. Lui aussi ferme maintenant plus tôt le soir, en raison du couvre-feu : « Dans la ville de Banikoara, il y a du stress quand on entend le mot terroriste. Banikoara est proche du parc W. On entend qu'ils sont là-bas. Avant, j’y allais régulièrement, parce que j'avais des amis et autres. Mais maintenant… » 

Maintenant, André ne s’aventure plus là-bas. La présence des militaires, dit-il, le rassure, mais il ne se sent pas à l’abri, même s’il n’a jamais pensé à quitter Banikoara : « Je dirais que c'est à l'État de mener les actions pour lutter contre ce fléau. Il y a aussi la population qui est là. Il faut communiquer avec la population. » L’armée béninoise a lancé cette année un recrutement exceptionnel de 5 000 hommes pour renforcer encore ses effectifs, pour une durée de cinq ans. 

RFI

Lundi 25 Septembre 2023 - 10:55


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