Les délégations soufflent, c’est long, c’est interminable, disent-elles. C’est de l’adoption de résolutions à la chaîne, expliquent-elles. Le rapport de la commission de l’Union africaine et de ses différents commissaires, l’agenda 2063 qui définit les grandes orientations de l’Union et des objectifs à atteindre avant le centenaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine.
Et puis les conclusions du rapport Obasanjo qui avait travaillé sur des sources de financements alternatifs pour l’organisation continentale. Un rapport vieux de trois ans déjà qui trainait jusque-là dans les tiroirs de l’organisation au grand dam de l’ancien président nigérian. Et pourtant seuls 40% du budget de fonctionnement de l’UA est financé par les cotisations de ses Etats membres.
Des sujets très chers au cœur de la Commission et de sa présidente, mais qui sont loin d’être la priorité des ministres. La plupart entrent et sortent de la salle au rythme de réunions tenues en parallèle, les fameuses bilatérales ou tripartites qui se déroulent dans les salons mitoyens de la grande salle de conférence ou dans les hôtels d’Addis-Abeba. De quelques minutes à quelques heures, un temps de présence à la hauteur de leur intérêt réel pour l’organisation, diront les mauvaises langues. 2063, c’est loin, commente pour sa part l’un des membres de ces délégations qui s’échappent, prétextant une réunion de la plus haute importance.
Parmi les grands sujets qui préoccupent les ministres de l’Union africaine, la Centrafrique, Boko Haram ou encore la Libye, en prévision de la deuxième réunion du groupe de contact ce mercredi. Les ministres de l’Algérie, de l’Egypte et de la Libye se sont par exemple vus sans pour autant préciser la teneur de leurs échanges. Discrétion de rigueur.