C’est un vaste divertissement trop coûteux pour nos maigres ressources déjà rudement éprouvées par une gestion chaotique. Rien que la statue inutile taillée à cet effet est évaluée par ses promoteurs à plus de 12 milliards. Si l’on y ajoute la prise en charge des milliers de festivaliers nationaux et internationaux, le budget sera colossal pour une activité à la valeur ajoutée économique, sociale, culturelle et politique quasiment nulle voire négative.
Un minimum de respect pour les souffrances des populations commande de mettre une croix définitive sur ce festival et de s’occuper des urgences et exigences hautement plus importantes pour l’avenir de ce pays et de la communauté africaine.
C’est une stagnation intellectuelle et civilisationelle, pour ne pas dire une régression, que de continuer à clamer à cor et à cri, 50 ans après la décolonisation et des siècles après la traite négrière, que l’homme noir est doté de culture.
Soyons plus ambitieux que ça et sortons de ces combat éculés. Ce culte inculte de la personne et de l’identité. Wolé Soyinka, prix Nobel nigérian, avait raison de dire que le tigre n’a pas besoin de crier sa tigritude, il bondit sur sa proie.
La tenue d’un FESMAN même avec le thème de la renaissance africaine ne prouve absolument rien en matière d’émergence et de prise en main de son destin. C’est juste une diversion pour amuser la galerie.
Qu’ont apporté en termes d’évolution et de changement de perception de du nègre, les deux premières éditions tenues au Sénégal (1966)et au Nigéria (1977) ? Pas grand’chose.
L’historien et universitaire Boubacar Diop «Buuba» avait raison de soutenir récemment dans les colonnes de Walfadjri à propos du Fesman ce qui suit : «C’était un combat légitime à l’époque, mais il faut dépasser cette insistance sur le mot nègre et revenir à nous-mêmes. Il ne faut pas, soutient le professeur Diop, rester figés autour d’identités, car Senghor et Césaire ont mené ce combat ».
Il en appelle, à juste titre, à un sursaut collectif pour sortir de notre situation actuelle lamentable.
Voila les défis contemporains et rationnels qui sont à l’antipode de notre horloge culturelle bloquée par l’émotion qui serait, dit-on, nègre.
Montrons par l’inventivité, la créativité, la bonne gouvernance, la justice et l’épanouissement ce que nous savons et pouvons faire au lieu de nous réunir pour du folklore et d’être encore la risée du monde. Nous avons accusé trop de retard et n’avons plus de temps à gaspiller.
Où a-t-on vu un festival mondial des arts blancs, arabes, jaunes ou rouges ? Certes, il est bon d’être fier de son identité mais en faire un thème éternel de combat, de commerce ou de marketing est franchement regrettable et inopérant.
Il faut aller au-delà du report en renonçant à la tenue du Festival en raison d’un manque manifeste d’opportunité.
Ces derniers temps, l’argument de la communication déficiente est avancé pour ergoter sur son organisation à date échue. C’est plus profond que cela. Le festival souffre d’une indifférence populaire. Demandez simplement autour de vous par un sondage express. Qu’on y mette des centaines de millions ne garantit pas qu’il y aura un déchaînement de passion pour la manifestation. Autant garder cet argent et le redéployer dans la résorption, par exemple, de la dette intérieure ou dans le soutien à la consommation. L’inflation flambe le panier de la ménagère et la poche du goorgorlu. Les demandes et besoins objectifs ne manquent assurément pas.
Président, sachez que les terrains où nous pouvons mener des combats d’avant-garde sont légion. Investissons-les.
Cela aura le mérite de couper le son à celui-là qui nous serinait que l’homme africain n’est pas encore entré dans l’histoire-alors que l’Afrique est le berceau prouvé de la civilisation- et de faire écho à la voix de l’autre qui professait avec tact et intelligence que l’Afrique a plus besoin d’institutions fortes que d’hommes forts. Qu’elle doit se prendre en charge.
De grâce, et encore une fois, pour l’amour de épargnez-nous de ce festival, nous avons mieux à faire.
Cordialement.
Massar FALL
fallmassar4@gmail.com
Un minimum de respect pour les souffrances des populations commande de mettre une croix définitive sur ce festival et de s’occuper des urgences et exigences hautement plus importantes pour l’avenir de ce pays et de la communauté africaine.
C’est une stagnation intellectuelle et civilisationelle, pour ne pas dire une régression, que de continuer à clamer à cor et à cri, 50 ans après la décolonisation et des siècles après la traite négrière, que l’homme noir est doté de culture.
Soyons plus ambitieux que ça et sortons de ces combat éculés. Ce culte inculte de la personne et de l’identité. Wolé Soyinka, prix Nobel nigérian, avait raison de dire que le tigre n’a pas besoin de crier sa tigritude, il bondit sur sa proie.
La tenue d’un FESMAN même avec le thème de la renaissance africaine ne prouve absolument rien en matière d’émergence et de prise en main de son destin. C’est juste une diversion pour amuser la galerie.
Qu’ont apporté en termes d’évolution et de changement de perception de du nègre, les deux premières éditions tenues au Sénégal (1966)et au Nigéria (1977) ? Pas grand’chose.
L’historien et universitaire Boubacar Diop «Buuba» avait raison de soutenir récemment dans les colonnes de Walfadjri à propos du Fesman ce qui suit : «C’était un combat légitime à l’époque, mais il faut dépasser cette insistance sur le mot nègre et revenir à nous-mêmes. Il ne faut pas, soutient le professeur Diop, rester figés autour d’identités, car Senghor et Césaire ont mené ce combat ».
Il en appelle, à juste titre, à un sursaut collectif pour sortir de notre situation actuelle lamentable.
Voila les défis contemporains et rationnels qui sont à l’antipode de notre horloge culturelle bloquée par l’émotion qui serait, dit-on, nègre.
Montrons par l’inventivité, la créativité, la bonne gouvernance, la justice et l’épanouissement ce que nous savons et pouvons faire au lieu de nous réunir pour du folklore et d’être encore la risée du monde. Nous avons accusé trop de retard et n’avons plus de temps à gaspiller.
Où a-t-on vu un festival mondial des arts blancs, arabes, jaunes ou rouges ? Certes, il est bon d’être fier de son identité mais en faire un thème éternel de combat, de commerce ou de marketing est franchement regrettable et inopérant.
Il faut aller au-delà du report en renonçant à la tenue du Festival en raison d’un manque manifeste d’opportunité.
Ces derniers temps, l’argument de la communication déficiente est avancé pour ergoter sur son organisation à date échue. C’est plus profond que cela. Le festival souffre d’une indifférence populaire. Demandez simplement autour de vous par un sondage express. Qu’on y mette des centaines de millions ne garantit pas qu’il y aura un déchaînement de passion pour la manifestation. Autant garder cet argent et le redéployer dans la résorption, par exemple, de la dette intérieure ou dans le soutien à la consommation. L’inflation flambe le panier de la ménagère et la poche du goorgorlu. Les demandes et besoins objectifs ne manquent assurément pas.
Président, sachez que les terrains où nous pouvons mener des combats d’avant-garde sont légion. Investissons-les.
Cela aura le mérite de couper le son à celui-là qui nous serinait que l’homme africain n’est pas encore entré dans l’histoire-alors que l’Afrique est le berceau prouvé de la civilisation- et de faire écho à la voix de l’autre qui professait avec tact et intelligence que l’Afrique a plus besoin d’institutions fortes que d’hommes forts. Qu’elle doit se prendre en charge.
De grâce, et encore une fois, pour l’amour de épargnez-nous de ce festival, nous avons mieux à faire.
Cordialement.
Massar FALL
fallmassar4@gmail.com