Prologue : « Ne te dresse pas contre les ordres de Dieu car, face à lui, tu es impuissant et n'es pas à même de te passer de son pardon et de sa miséricorde. Ne regrette jamais un acte de pardon et ne te vante pas d'une sanction que tu auras infligée. Evite de prendre hâtivement une initiative de ce genre, si la possibilité d'agir autrement s'offre à toi. Ne te dis jamais: "Je suis investi, j'ordonne et on m'obéit"; car cela pourrit le cœur, affaiblit la foi et précipite les troubles. »
[M. le Président ne faites jamais de la volonté de puissance le levier de votre gouvernance. Rappelez-vous que seul le PEUPLE a le pouvoir et que celui-ci est à la fois volage et volatil. Ben Ali croyait bien faire, Moubarak aussi : mais le pouvoir rend aveugle. Le vieux Kant a dit que « détenir le pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison [[1]] ».]
Modestie et Tempérance : « Prends garde de ne pas vouloir t'élever à la hauteur de Dieu et de lui ressembler dans son omnipotence. Allah avilit tout oppresseur et méprise tout orgueilleux. (…) Que ton choix tombe toujours sur la solution la plus médiane dans la vérité, la plus générale dans la justice, celle qui réussit le plus à recueillir le consentement des administrés. Car l'irritation du peuple rend inefficace le consentement de l'élite alors que l'irritation de la seconde peut être compensée par le consentement du premier. A l'égard du chef, personne n'est plus préoccupant que l'élite en période de stabilité, moins assistant en temps de difficultés, plus réticent à agir selon la justice, plus insistant en demande, moins reconnaissant des offres, moins disposé à comprendre en cas de refus, et moins tenace en cas de malheurs. »
[M. le Président, méfiez-vous de la pseudo-élite de cour, sa gymnastique intellectuelle est toujours un moyen sûr pour se tirer d’affaire quand le météo politique change de façon inattendue.]
Équité : « Fasse que le plus éloigné de toi parmi les administrés soit celui qui cherche le plus les défauts d'autrui. Les hommes sont imparfaits, certes, mais il incombe à leur chef, en premier lieu, de couvrir leur imperfection. Ne cherche jamais à dévoiler ce qui échappe à ton regard. Ton devoir est d'en corriger ce qui te tombe sous les yeux. Dieu est seul juge de ce qui t'échappe. Protège d'un voile autant que faire se pourra leurs défauts et Dieu en fera de même pour toi à leur égard. Libère les hommes de la rancune que nourrissent les uns pour les autres, et défais-toi de tout ce qui est à même de t'attirer leur haine en fermant les yeux sur ce qui ne te parait pas clair. Ne t'empresse pas de donner raison à n'importe quel délateur car il est, de nature, corrompu quoique se montrant homme de bonne foi. N'écoute pas les conseils d'un avare qui risquera de t'entraîner dans l'avarice en dressant devant toi le spectre de l'appauvrissement. Ni ceux d'un lâche qui te rendra indécis, là où la détermination sera chose nécessaire, encore moins ceux d'un avide qui, par l'injustice, embellira pour toi la cupidité. Car l'avarice comme la lâcheté et la cupidité sont des qualités différentes, ayant comme dénominateur commun l'absence de confiance en Dieu. Le pire de tes collaborateurs est celui qui fut d'abord partisan et complice des criminels ».
[Nous ne citerons pas des noms, mais sachez qu’en politique aussi il y a des souris : dès qu’il n’y a plus rien à grignoter, elles déguerpissent. Monsieur le Président, les délateurs connaissent toujours leurs victimes et ils les ont sûrement fréquentées…]
Réforme : « N'abolis pas une bonne tradition instituée par les anciens de cette nation, et ayant été l'objet d'un consensus pour le bien des administrés. N'introduis aucune innovation qui puisse porter préjudice aux traditions déjà établies… N'attribue jamais l'œuvre de quelqu'un à celui qui n'en est pas l'auteur et n'en diminue pas les mérites. Que le rang d'une personne ne te fasse pas exalter ou déprécier son action avec exagération. »
[N’écoutez donc pas ceux qui vous conseillent de d’avilir les régulateurs sociaux. Monsieur le Président rappelez-vous que celui qui détruit son alter égo pour exister ne mérite pas d’existence : la vraie puissance est celle qui se sublime en tolérance (nous voulons dire le respect de la spécificité de chacun, le respect de la différence. La Constitution qui vous a élu et qui a permis à la nation de sauvegarder sa culture démocratique n’est pas aussi obsolète que cela. Ces grands corps que sont les sociétés, disait Descartes, ne sont pas aisés à manœuvrer ou à réformer : toute réforme brutale ou inadaptée pourrait produire le pire)]
Administration et gouvernement : « Ne choisis pas ces fonctionnaires selon ton intuition, ta confiance et la bonne opinion que tu pourrais en avoir. Ces hommes savent leurrer les chefs et s'attirer leur sympathie par la flatterie et les bons offices, alors que derrière tout cela il n'y a ni bon conseil ni honnêteté. Apprécie-les selon les services qu'ils ont rendus à tes prédécesseurs, et élis parmi eux celui qui a laissé la meilleure impression sur l'ensemble de la nation et qui est réputé par sa probité. Un tel choix sera une preuve de ta sincérité envers Dieu et envers tes administrés ».
[Monsieur le Président un chef qui nomme des citoyens sans mérite ou sans services avérés rendus à la nation, ne peut pas inspirer la morale du travail dont, semble-t-il, vous êtes devenu un dévoué apôtre depuis l’auréole du fameux PSE. Sachez que la démocratie facilite la promotion des médiocres, mais c’est la compétence et l’abnégation patriotique qui impulsent le développement].
Extraits de Nahjoul Balàghà ou La voie de l'éloquence de l’Imam Ali (QDSO)
[M. le Président ne faites jamais de la volonté de puissance le levier de votre gouvernance. Rappelez-vous que seul le PEUPLE a le pouvoir et que celui-ci est à la fois volage et volatil. Ben Ali croyait bien faire, Moubarak aussi : mais le pouvoir rend aveugle. Le vieux Kant a dit que « détenir le pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison [[1]] ».]
Modestie et Tempérance : « Prends garde de ne pas vouloir t'élever à la hauteur de Dieu et de lui ressembler dans son omnipotence. Allah avilit tout oppresseur et méprise tout orgueilleux. (…) Que ton choix tombe toujours sur la solution la plus médiane dans la vérité, la plus générale dans la justice, celle qui réussit le plus à recueillir le consentement des administrés. Car l'irritation du peuple rend inefficace le consentement de l'élite alors que l'irritation de la seconde peut être compensée par le consentement du premier. A l'égard du chef, personne n'est plus préoccupant que l'élite en période de stabilité, moins assistant en temps de difficultés, plus réticent à agir selon la justice, plus insistant en demande, moins reconnaissant des offres, moins disposé à comprendre en cas de refus, et moins tenace en cas de malheurs. »
[M. le Président, méfiez-vous de la pseudo-élite de cour, sa gymnastique intellectuelle est toujours un moyen sûr pour se tirer d’affaire quand le météo politique change de façon inattendue.]
Équité : « Fasse que le plus éloigné de toi parmi les administrés soit celui qui cherche le plus les défauts d'autrui. Les hommes sont imparfaits, certes, mais il incombe à leur chef, en premier lieu, de couvrir leur imperfection. Ne cherche jamais à dévoiler ce qui échappe à ton regard. Ton devoir est d'en corriger ce qui te tombe sous les yeux. Dieu est seul juge de ce qui t'échappe. Protège d'un voile autant que faire se pourra leurs défauts et Dieu en fera de même pour toi à leur égard. Libère les hommes de la rancune que nourrissent les uns pour les autres, et défais-toi de tout ce qui est à même de t'attirer leur haine en fermant les yeux sur ce qui ne te parait pas clair. Ne t'empresse pas de donner raison à n'importe quel délateur car il est, de nature, corrompu quoique se montrant homme de bonne foi. N'écoute pas les conseils d'un avare qui risquera de t'entraîner dans l'avarice en dressant devant toi le spectre de l'appauvrissement. Ni ceux d'un lâche qui te rendra indécis, là où la détermination sera chose nécessaire, encore moins ceux d'un avide qui, par l'injustice, embellira pour toi la cupidité. Car l'avarice comme la lâcheté et la cupidité sont des qualités différentes, ayant comme dénominateur commun l'absence de confiance en Dieu. Le pire de tes collaborateurs est celui qui fut d'abord partisan et complice des criminels ».
[Nous ne citerons pas des noms, mais sachez qu’en politique aussi il y a des souris : dès qu’il n’y a plus rien à grignoter, elles déguerpissent. Monsieur le Président, les délateurs connaissent toujours leurs victimes et ils les ont sûrement fréquentées…]
Réforme : « N'abolis pas une bonne tradition instituée par les anciens de cette nation, et ayant été l'objet d'un consensus pour le bien des administrés. N'introduis aucune innovation qui puisse porter préjudice aux traditions déjà établies… N'attribue jamais l'œuvre de quelqu'un à celui qui n'en est pas l'auteur et n'en diminue pas les mérites. Que le rang d'une personne ne te fasse pas exalter ou déprécier son action avec exagération. »
[N’écoutez donc pas ceux qui vous conseillent de d’avilir les régulateurs sociaux. Monsieur le Président rappelez-vous que celui qui détruit son alter égo pour exister ne mérite pas d’existence : la vraie puissance est celle qui se sublime en tolérance (nous voulons dire le respect de la spécificité de chacun, le respect de la différence. La Constitution qui vous a élu et qui a permis à la nation de sauvegarder sa culture démocratique n’est pas aussi obsolète que cela. Ces grands corps que sont les sociétés, disait Descartes, ne sont pas aisés à manœuvrer ou à réformer : toute réforme brutale ou inadaptée pourrait produire le pire)]
Administration et gouvernement : « Ne choisis pas ces fonctionnaires selon ton intuition, ta confiance et la bonne opinion que tu pourrais en avoir. Ces hommes savent leurrer les chefs et s'attirer leur sympathie par la flatterie et les bons offices, alors que derrière tout cela il n'y a ni bon conseil ni honnêteté. Apprécie-les selon les services qu'ils ont rendus à tes prédécesseurs, et élis parmi eux celui qui a laissé la meilleure impression sur l'ensemble de la nation et qui est réputé par sa probité. Un tel choix sera une preuve de ta sincérité envers Dieu et envers tes administrés ».
[Monsieur le Président un chef qui nomme des citoyens sans mérite ou sans services avérés rendus à la nation, ne peut pas inspirer la morale du travail dont, semble-t-il, vous êtes devenu un dévoué apôtre depuis l’auréole du fameux PSE. Sachez que la démocratie facilite la promotion des médiocres, mais c’est la compétence et l’abnégation patriotique qui impulsent le développement].
Extraits de Nahjoul Balàghà ou La voie de l'éloquence de l’Imam Ali (QDSO)
[[1]]1 Les interpolations sont de nous