L'espèce mahoraise fait partie des moustiques qui peut transmettre les virus comme le célèbre moustique tigre, a assuré l'IRD, précisant cependant que "l'inventaire" ayant été "réalisé essentiellement sur les stades larvaires aquatiques et hors période épidémique", les scientifiques n'ont "pas pu mettre la main sur des Stegomyia pia porteurs de l'un de ces virus et, donc, démontrer sa capacité vectorielle".
"Mais la présomption qui pèse sur cette nouvelle espèce est forte", souligne l'IRD.
Les entomologistes ont effectué cette découverte, qualifiée "d'inattendue", alors qu'ils passaient au crible l'île mahoraise dans le but d'établir un inventaire complet des espèces de moustiques qu'ont peut y trouver.
Mais des études morphologiques approfondies et un séquençage moléculaire des individus collectés, ont permis la mise au jour d'une diversité considérable d'espèces au regard de la petite taille du territoire (376 km²) et de répertorier quatre espèces de moustiques Stegomyia, dont l'espèce jusque-là inconnue, a précisé l'institut.
Selon la description des chercheurs, le "Stegomyia pia" a un corps noir, brillant, orné d'écailles à reflet argenté ou jaune. "Pia" signifie +joli+ en Shimaore, la langue de Mayotte. Une apparence flatteuse sous laquelle se cache un caractère nuisible", affirme l'IRD.
La nouvelle espèces appartient au membre groupe que les moustiques, connus pour être porteurs des maladies virales, Aedes aegypti et Aedes albopictus, ce dernier plus connu sous le nom de moustique tigre, expliquent les chercheurs.
Toutes ces espèces sont proches sur des plans morphologiques et physiologiques. Elles partagent aussi de nombreux traits de vie: gîtes larvaires préférentiels, habitudes alimentaires et la longévité.
Selon les spécialistes, le "Stegomyia pia" permettra de mieux connaître les moustiques susceptibles d'être combattus et devrait conduire à renforcer l'efficacité des programmes de prévention de ces maladies.