Souvenir est un jeune Burundais qui vit désormais réfugié en Ouganda. Il a voulu rejoindre le camp de Nakivale puis a finalement préféré fuir, car dans le camp, il a été approché par un groupe de trois jeunes hommes. Selon lui, ces jeunes étaient des partisans du régime qui voulaient le recruter afin qu'il dénonce les activistes de l'opposition supposés vivre dans le camp.
Interrogé par Christina Okello, de la rédaction anglophone de RFI, Souvenir raconte : « Ils m'ont confirmé qu'ils sont les informateurs du gouvernement, les informateurs de Pierre Nkurunziza. Ils m'ont demandé d'être un membre. je ne peux pas y aller, parce qu'ils peuvent m'arrêter à n'importe quel moment. »
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est nettement moins alarmiste à propos de la sécurité dans les camps. Andrew Mbogori, l'un des responsables du HCR en Ouganda, affirme que les réfugiés ne courent aucun risque : « Je peux vous affirmer que le HCR, en coopération avec les autorités ougandaises, fait tout son possible pour assurer la sécurité des réfugiés. On a déjà fait tout ce que nous pouvions afin qu'ils trouvent des conditions de vie décentes. »
« Très vite, ajoute M. Mbogori, nous serons en mesure de les déplacer dans des zones où ils pourront trouver des petites parcelles à cultiver. Et sur les terrains où nous allons relocaliser les réfugiés burundais, nous avons déjà des écoles qui seront accessibles à tous. Il y a de l'eau et tous les services nécessaires. Donc, je peux vous le dire, nous n'avons aucune inquiétude pour eux en ce moment. »