Des déçus de WikiLeaks lancent OpenLeaks

D'anciens collaborateurs de WikiLeaks lanceront lundi prochain un nouveau site spécialisé dans la révélation de documents confidentiels, baptisé OpenLeaks. Ils le veulent plus "transparent" que son illustre prédécesseur.



Si 2010 a été l’année de la gloire pour WikiLeaks, 2011 pourrait bien être celle d’OpenLeaks. Des anciens collaborateurs du célèbre site spécialisé dans la révélation d'informations confidentielles ont annoncé leur intention de mettre en ligne un site concurrent, lundi prochain.

C’est le journal suédois "Dagens Nyheter" qui a dévoilé la nouvelle, jeudi, et qui rapporte sur son site internet les ambitions de ces nouveaux "whistleblowers" ("lanceurs d’alertes").

Qu'est-ce qu'un wiki ?

Un wiki est un site Internet dont le contenu est modifiable par les visiteurs.

Chaque internaute qui le souhaite peut créer du contenu ou modifier des contenus déjà existants. L'encyclopédie en ligne "Wikipédia" est le wiki le plus connu au monde. Tout internaute peut en éditer une entrée ou en ajouter une nouvelle.

Contrairement à ce que son nom semble indiquer, "WikiLeaks" n’est pas, dans son fonctionnement actuel, un wiki, car seuls ses administrateurs peuvent publier et modifier les contenus du site.

Le premier wiki a été lancé en mars 1995 par le programmeur informatique américain Ward Cunningham. Son logiciel s'appelait alors WikiWikiWeb.

Le mot wiki vient de l'Hawaïen et signifie "rapide".
"Notre objectif à long terme est de bâtir une plateforme forte et transparente pour soutenir les sources, tant sur le plan technologique que politique, tout en encourageant le lancement de projets similaires", explique l'un des membres du groupe sous couvert d’anonymat.

Les internautes ayant en leur possession des informations susceptibles d’intéresser OpenLeaks sont invités à les déposer sur un serveur sécurisé. Mais, contrairement à ce que fait WikiLeaks, le site ne les publiera pas sur son site. Il les fera parvenir à une organisation ou un média sélectionné par la source.

OpenLeaks espère ainsi éviter de s’attirer les foudres des États ou des organisations affectés par la divulgation des ces informations. "Du fait de notre intention de ne publier aucun document directement et en notre nom, nous pensons pouvoir échapper au pressions politiques dont WikiLeaks fait actuellement l'objet", veut croire l'un des autres promoteurs du nouveau site.

Sur le compte Twitter OpenLeaksOrg, il est précisé que les futurs informateurs peuvent envoyer des informations sans risque car "chaque source, chaque ONG et chaque journaliste peut avoir une boîte aux lettres digitale gratuite, décentralisée et sécurisée".

Conflit avec Julian Assange


Ces ex-"WIkiLeakers" ont quitté leur ancien employeur à la suite de problèmes relationnels avec son charismatique leader, Julian Assange. Ils ont désormais l’ambition de bâtir une organisation "gouvernée démocratiquement par tous ses membres et non par un petit groupe ou même un seul individu". Une attaque à peine voilée en direction de leur ancien patron, qui s’est imposé comme l’unique figure de WikiLeaks.

L'omniprésence du fondateur de WikiLeaks est, notamment, dénoncée par son ancien bras droit, Daniel Domscheit-Berg, qui a été écarté du site et fait désormais partie de la nouvelle équipe OpenLeaks. Dans une interview au "Times", celui-ci décrit ce qu’il considère comme les dérives de la plateforme pour laquelle il travaillait. "Notre raison d’être était la transparence. Or, nous-mêmes n’étions pas transparents", explique-t-il. "Si Julian a pu me suspendre simplement en claquant des doigts, qu’est ce que cela indique à propos de WikiLeaks ? S’il a pu faire quelque chose comme ça, cela veut dire que WikiLeaks est son bébé à lui seul."

Julian Assange est actuellement au cœur d’une tempête judiciaire. Depuis mardi, celui-ci est détenu par les autorités britanniques qui étudient son éventuelle extradition vers la Suède, où il doit être entendu dans une affaire de viol et d’agression sexuelle.

Son incarcération a déclenché une levée de boucliers de la part de ses partisans à travers le monde : beaucoup estiment en effet qu’il est victime d’un complot visant à mettre à mal son site Internet.

France24.com

Samedi 11 Décembre 2010 09:19


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