« Ils sont nombreux au sommet de l’Etat à le dire tout bas ou à le penser, mais croient au plan de dévolution monarchique du pouvoir ». Ces propos avaient été tenus par Cheikh Tidiane Gadio, quelques jours après son éviction du gouvernement et le lancement de son mouvement politique dénommé Luy Jot-Jotna. Ce qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque, Aminata Tall, entre autres motifs de son départ du PDS, y croit dur comme le fer. Aussi, par la proposition du projet de loi instituant le ticket de l’élection simultanée du Président et du vice-Président de la République au suffrage universel adopté en Conseil des ministres, le navire libéral risque de se retrouver en eau trouble. Et pour cause. Même si le pape du Sopi et ses plus proches collaborateurs écartent toute idée de dévolution monarchique du pouvoir, des responsables libéraux répondraient par l’affirmative. En termes plus, ils peuvent à tous les coups crier : « Nous y croyons ». De ce fait, une source logée à l’avenue Diambars a fait savoir qu’il existe bel et bien un groupe de parlementaires libéraux qui ne sont pas tout à fait avec le dernier projet de loi instituant une élection simultanée au suffrage universel direct du Président et du vice-Président de la République. D’ailleurs, ils ne comptent pas défendre le projet qui sera examiné ce jeudi à l’Assemblée nationale. Car, notre source de renchérir, soutenant vaille que vaille qu’ils redoutent un putsch avec la propulsion au-devant de la scène du fils du pape du Sopi, pourtant à l’origine de l’éviction de Macky Sall du haut de son perchoir de président de l’Hémicycle. En effet, de l’avis de ces parlementaires, précise encore notre interlocuteur, « Karim Wade est la cause principale de la montée en puissance de l’opposition, mais pourrait également être la cause d’une défaite de leur camp à la présidentielle de 2012 ». Sans ambages, il revient à la charge, arguant que ce qui est dit par rapport à Macky Sall devait plutôt être pensé avant « sa mise à mort par le vote de la majorité de la fameuse loi Sada Ndiaye ». À l’heure actuelle, de fortes médiations sont entreprises pour éviter un spectacle désolant de la majorité mécanique « formatée » pour voter les pensées politiques de la seule constante libérale et Premier Sénégalais. Même si ledit groupe, perçu comme de potentiels frondeurs, ne peut en aucun cas influer sur le vote dudit projet de loi, les autorités ne souhaitent pas voir des actes de rébellion dans leur camp. En ce moment, des gages leur sont fournis quant au choix du lieutenant du candidat Wade, qui ne sera pas Karim Wade, mais qui sera un haut responsable libéral, connu et reconnu, faisant l’unanimité autour de lui. En existe-t-il au PDS, après la liquidation de deux fils d’emprunts au profit du fils biologique ? Question à mille balles !
Abdoulaye Mbow (L'Office)
Abdoulaye Mbow (L'Office)