Des escadrons de la mort rwandais actifs en Belgique ?

La presse belge s'interroge sur l'existence d'escadrons de la mort rwandais sur son territoire. En tout cas, selon les médias belges, la sûreté de l'Etat a mis sous protection plusieurs Rwandais et même des étrangers susceptibles d'être victimes d'attaques. Le gouvernement rwandais a plusieurs fois été accusé d'enlever, d'assassiner ou de tenter d'assassiner ses détracteurs à l'étranger. Kigali a toujours démenti ces accusations.



Le premier cas évoqué par la presse belge remonte à l'an dernier. L'ancien Premier ministre rwandais et opposant, Faustin Twagiramungu  avait eu la surprise de voir les services de la VVSE, la sûreté de l'Etat belge, débarquer à son domicile. Très peu d'explications sur les motifs de cette opération. Sa vie serait en danger, lui avait-on seulement indiqué. Et puis trois jours plus tard, comme il l'avait expliqué à RFI, cette protection lui avait été retirée sans plus d'explications.

Il ne serait pas le seul Rwandais à avoir été mis sous protection. Certains anciens du régime aussi. Ceux qui l'accusent aujourd'hui d'avoir commis des crimes et qui ont par exemple témoigné devant des cours de justice, le Congrès américain ou dans les médias.

 

 

Même une journaliste canadienne explique aussi avoir eu la surprise de voir à son arrivée à Bruxelles l’année dernière des agents de la sûreté publique l'attendre à la réception de l'hôtel. Judi Rever enquête sur les crimes dont est accusé le régime rwandais. On lui propose alors une protection 24h/24. Là aussi, peu d'explications. L'ambassade du Rwanda en Belgique représente un danger pour vous, lui aurait dit le chef de l'équipe de protection.

Sur la fiche qu'on lui remet, et dont RFI a obtenu une copie, il est noté que le risque est élevé : une voiture blindée et des policiers armés la suivront partout pendant la semaine que durera son séjour. Du côté des services de sécurité belge, on se refuse à tout commentaire sur des cas individuels. Mais on se contente d'expliquer toutes les étapes, tous les services et les ministres impliqués dans la prise de décision qui a abouti à mettre quelqu'un sous protection en Belgique.

Le gouvernement rwandais a plusieurs fois été accusé d’avoir commandité des tentatives des assassinats contre des dissidents à l’étranger, comme au Royaume-Uni, au Kenya, en Ouganda, ou encore en Afrique du Sud, le dernier cas médiatique en date. Patrick Karegeya, ex-chef des renseignements extérieurs rwandais avait été tué à Johannesburg  fin décembre 2013. A la suite de cet assassinat et d'une attaque contre le domicile d'un autre opposant, l'Afrique du Sud avait expulsé des diplomates rwandais.


Rfi

Samedi 8 Aout 2015 07:21


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