Tandis qu’à Bujumbura, l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat lors des élections de juin prochain a provoqué des affrontements meurtriers ce dimanche, le climat de tension au Burundi a aussi jeté sur les routes des milliers de personnes.
Depuis plusieurs semaines, le nombre de Burundais qui fuient vers le Rwanda ne cesse d’augmenter. Selon un décompte délivré samedi 25 avril par le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), il y a aujourd’hui 17 000 Burundais réfugiés au Rwanda. Tous disent fuir par crainte des Imbonerakure, les membres de la ligue de la jeunesse du CNDD-FDD. Début avril, ces mêmes Burundais n’étaient que 500 selon le HCR.
« C’est vrai que, non seulement depuis hier [samedi 25 avril, NDLR], mais depuis un certain temps, de plus en plus d’individus traversent la frontière », explique Saber Azam, représentant du HCR au Rwanda, au micro de RFI. « La majorité des réfugiés est composée d’enfants », précise ce responsable du HCR qui dit « souhaiter que la situation s’améliore au Burundi pour que, non seulement, il n’y ait pas d’autres réfugiés qui arrivent, mais que ceux qui sont déjà ici retournent au Burundi ».
Un nouveau camp de réfugiés
Le Rwanda accueille en effet près de 75 000 réfugiés congolais, souligne le HCR. Face à cet afflux de Burundais, les autorités rwandaises ont décidé il y a dix jours de construire un nouveau camp de réfugiés, dans le sud-est du pays, à proximité de la frontière. Les deux centres d’accueil dont disposait le HCR sur le territoire étaient en effet « complètement saturés ».
Les travaux de construction de ce nouveau camp de réfugiés ont déjà démarré « Nous avons déjà érigé le camp, nous sommes déjà en train de transporter les réfugiés de ces deux centres de réception vers le camp, explique Saber Azam. Plusieurs milliers ont été transportés et nous sommes actuellement à raison de 2 000 personnes transportées par jour dans le nouveau camp. »