Deuxième report de la cour d’assises de Dakar : L'Etat peine à débloquer les 30 millions

L'ouverture de la Cour d'assises de Dakar, initialement prévue ce mercredi a encore fait l'objet d'un deuxième report. L'Etat traîne toujours les pieds pour débloquer les 30 millions de francs nécessaires à la prise en charge des magistrats et du personnel de sécurité.



Encore une autre fausse note dans l'ouverture de la troisième session de la Cour d'assises de Dakar. Ladite session qui devait s'ouvrir demain mercredi a été reportée sine die. Faute d'argent. L'attente risque d'être longue pour les 41 prisonniers devant être jugés et qui ont déjà purgé plusieurs années de détention préventive dans les différentes prisons de Dakar et dont le séjour carcéral est, une nouvelle fois, prolongée pour une durée indéterminée.

La Cour d'appel de Dakar s'est réunie hier, en début d'après-midi, pour apprécier cette nouvelle situation. Et il a été décidé d’un report de la troisième session de la Cour d’assises de Dakar, jusqu’à l’entrée des fonds nécessaires pour organiser les audiences. Cette situation intervient après un premier report. L'enveloppe de 30 millions de francs que l'Etat doit débloquer pour les deux sessions de Dakar et Ziguinchor avait alors fait défaut.

Si l’argent est disponible, la troisième session de la Cour d'assises de Dakar verra comparaître 41 accusés, sous la présidence du juge Assane Ndiaye. A cet effet, 14 affaires sont inscrites au rôle : un cas d'assassinat suivi d'actes de barbarie ; six affaires de meurtre ; trois cas infanticide ; des crimes de trafic de drogue dure, de cambriolage et agressions nocturnes, détention illégale d'armes blanches, non dénonciation de crime, entre autres. La plus grande particularité demeure les crimes de sang perpétrés sur des individus de sexe féminin, avec notamment : le viol suivi d’assassinat de la fillette P. Diagne à Keur Massar ainsi que le meurtre de Penda Sène survenu à Rufisque en 2006 ; la Malienne Alima Diarra tuée sous le regard impuissant de ses deux filles mineures ; la ressortissante chinoise tuée et brûlée par son ex-employé, pour des arriérés de salaire. Et enfin, la virée nocturne d’Awa Bergane qui s’est transformée en agression sexuelle.

Parmi les affaires les plus marquantes, figure celle de la famille Diakhaté de la Médina dont les membres se livraient à un intense trafic d'héroïne. Le jour de la descente des gendarmes sur les lieux, 13 membres de cette famille ont été arrêtés. C'était en 2008. Mais cinq d'entre eux seront libérés, faute de preuves attestant qu'ils étaient venus se ravitailler en drogue auprès des trafiquants, ce jour-là. Le mode opératoire de leur arrestation était le suivant : les gendarmes interpelleront d'abord Baïdy Dior qui entrait dans la maison pour se procurer de l'héroïne destinée à ses clients postés à l'entrée de celle-ci. Au cours de l'intervention, les pandores ont procédé à la mise aux arrêts de toutes les personnes trouvées dans la maison. La fouille effectuée, à cet effet, a permis de procéder à une grosse prise, avec notamment plusieurs képas d'héroïne. De même que la perquisition faite dans la chambre du couple Sy permettra de découvrir 72 képas d'héroïne cachés sous le matelas du lit conjugal.
Pape NDIAYE (Walfadjri quotidien)


Mardi 19 Juillet 2011 12:00


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