Dialogue RDC: pour la Cenco, les mesures de décrispation politique primordiales

Les signataires de l'accord politique du 31 décembre en République Démocratique du Congo avaient jusqu'à 10 h ce 12 janvier 2017 pour étudier les propositions de l'autre camp. Des propositions sur les modalités de partage du pouvoir dans le pays entre le gouvernement et le conseil national de suivi de l'accord. La mise en place de ce texte pose déjà des questions, notamment concernant les mesures de décrispation politique comme la libération d'opposants ou encore la réouverture de l'antenne de RFI à Kinshasa. Pour l'instant, la situation n'avance pas.



Les pourparlers ont bien repris mercredi 11 janvier au centre interdiocésain de Kinshasa. Mais ils ont presque immédiatement été suspendus sur demande des participants. Les évêques ont mis à leur disposition les propositions des uns et des autres d’arrangements particuliers, autrement dit de partage du pouvoir entre le gouvernement et le Conseil national de suivi issu de l’accord du 31 décembre. Un texte additif essentiel, qui doit aussi fixer le calendrier de mise en application de l’accord.
 
Inquiétudes concernant les mesures de décrispation
 
Les différentes composantes avaient demandé jusqu’à ce jeudi 10h pour étudier les propositions de leurs concurrents. Mais déjà, il y a des inquiétudes quant à la mise en application de cet accord, sur son volet « mesures de décrispation politique ». L’opposant Moni Della devait être libéré, il n’en est toujours rien. Les radios fermées, dont l'antenne de RFI à Kinshasa, sont censées rouvrir d’ici samedi 14 janvier 2017.
 
Pour l’archevêque de Mbandaka et vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Monseigneur Fridolin Ambongo, il est essentiel pour la crédibilité de tous que les premières mesures de l’accord soient appliquées «La première chose où nous voulons d’abord nous renseigner par rapport aux mesures de décrispation, il y a des choses qui ont été annoncées, même dans l’accord. On a cité des noms en disant que nous nous réjouissons de la libération d’un tel ou d’un tel, nous voulons aujourd’hui vérifier. Et c’est le travail que nous allons faire d’ici la fin de la semaine, vérifier où nous en sommes avec ces mesures de décrispation».
 
Aucune information concernant la réouverture des radios
 
A la question de savoir si le gouvernement avait donné des gages, par exemple concernant la réouverture des radios ou si des signes avaient été émis envers ces radios, l’archevêque de Mbandaka a expliqué ceci : «Depuis la signature de l’accord, nous n’avons plus eu d’informations. Est-ce qu’il y a des radios, des médias qui ont été ouverts ? Nous n’avons pas cette information. Alors c’est le travail que nous allons faire pour qu’on nous dise où nous en sommes. Et s’il n’y a rien qui est fait de ce côté-là, évidemment ça remettra en cause ce que nous avions déclaré au peuple officiellement et solennellement en disant "il y aura des mesures de décrispation" si ces mesures ne sont pas suivies d’effets. Evidemment le peuple risque de ne pas nous prendre au sérieux».
 
Parmi les autres mesures qui doivent être appliquées à J+14, la redynamisation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a demandé à son délégué au sein de la Commission électorale de démissionner. Chaque composante peut effectuer ce remplacement si elle le souhaite.


Jeudi 12 Janvier 2017 14:14


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