«Je ne veux vraiment pas de mes photos dans vos bureaux, car je ne suis ni un Dieu, ni une icône, mais plutôt un serviteur de la nation. Accrochez plutôt les photos de vos enfants et regardez-les à chaque fois que vous voulez prendre une décision, à chaque fois que l'esprit de détournement vous visite, regardez bien la photo de votre famille et demandez-vous si elle mérite qu'elle soit une famille d'un voleur qui a détruit la nation».
Au-delà de la sincérité qu’ils charrient et l’invite à l’introspection, ces mots du président de la République, Diomaye Faye, mettent au défi notre humanité. Sommes-nous capables de faire le bien dans un monde où la table des valeurs est brisée par l’épée des gladiateurs qui n’obéissent qu’à leurs désirs futiles ? Sommes-nous capables de dominer nos passions et nos désirs et nous hisser au sommet de ce qu’on retrouve en chaque être humain, à savoir la dignité ? Sommes-nous capables de générosité et de droiture quand le bien commun nous tente ? Sommes-nous capables de nous élever en sortant de la prison de nos corps pour prendre part au concert angélique ou céleste des âmes, où ne souffle le vent de la méchanceté, de l’égoïsme, de la cupidité et de l’individualisme débridé ?
Sommes-nous capables de faire face à n’importe quelle situation sans que nous rejetions la faute sur l’autre que nous couvrons, injustement, du voile de la haine ? Sommes-nous capables d’accepter de perdre ou d’échouer momentanément et de nous résoudre à l’idée que le chemin est assez long pour gagner et prendre le contrôle de notre destin?
Saine tentation de la République
Sommes-nous capables de chérir la République, ce bien commun qui polarise toutes les humanités ? Sommes-nous capables de défendre tout simplement le Sénégal sans rien attendre en retour ? Sommes-nous capables de générosité pour seulement vivre avec le minimum et nous battre pour que les autres aient au moins ce minimum ou plus pour goûter, eux aussi, aux plaisirs de la vie auxquels ils ont droit ? Sommes-nous capables d’oublier nos titres et statut dans le rapport aux autres, en sachant qu’ils ne défissent pas notre identité fragmentée ? Sommes-nous capables de gagner honnêtement notre vie en se rappelant qu’un jour nous rendrons des comptes au Plus Haut Perché ?
Sommes-nous capables, comme le Balante , de conjurer les démons des divisions communautaristes et de manifester à l’autre le respect et la considération qu’il mérite ?
Sommes-nous capables de considérer l’altérité comme une richesse inestimable pour un Sénégal de paix, juste et prospère ?
Sommes-nous capables…
Les paroles du premier des Sénégalais s’adressent aux gens sensés dont l’âme n’est pas corrompue par la vanité. Ceux qui comprennent que l’Homme est au-dessus des choses et des contingences et refusent, par grandeur, de se soumettre à la tentation du confort. Peut-être, trop demander à ces hommes et femmes qui n’ont jamais connu la «douleur» et le «plaisir» du travail et qui ont un train de vie au-dessus de leurs moyens parce que bénéficiant de privilèges indus. Ils se nourrissent de l’argent des détournements, de la corruption et de la concussion. Ces prédateurs sont insensibles à la photo de leurs enfants, bien visible sur la table de travail. Ils ne ressentent aucun remord à renflouer leurs comptes bancaires avec l’argent volé et à ériger des immeubles représentant la signature de leur convoitise. Ces misérables sont habités par le diable.
Au nom du corps sacré
Cependant, Monsieur le président de la République, la tradition est têtue et elle a cette particularité à traverser le temps. La photo officielle du chef de l’Etat, a toujours été accrochée sur le mur des bureaux de l’administration et des lieux publics. Elle symbolise la durabilité de nos institutions. En réalité, l’image officielle véhicule l’identité d’un Président tel qu’il veut paraître, tel qu’il se donne à voir. Elle remplit la fonction de l’ubiquité. Le chef de l’Etat est partout et en même temps, ce qui démultiplie son pouvoir. C’est ce qui fait de la photo officielle une image de préséance et de représentation, moitié gourou, moitié recours .
L’image du Président est tellement forte qu’il lui est interdit de s’afficher en dehors de la photo officielle et de la campagne pour sa réélection. Il n’a pas besoin d’autre image puisque sa légitimité populaire le met hors compétition. La photo officielle est bien plus qu’une simple image qui se contenterait simplement de capturer les traits d’un portrait, mais traduit le pouvoir dont le Président est détenteur.
Cependant, ce corps sacré qu’il affiche (Président) n’a rien de transcendantal mais la manifestation d’une présence qui se dilate au quotidien dans les actes de gouvernance.
Face à la montée des périls, au repli identitaire, au communautarisme, à l’individualisme et à la désacralisation des institutions, le corps sacré du Président devient le seul point d’appui, de rencontre. «Si l’on veut échapper à l’anesthésie et à la dissémination ambiante, il nous faut retrouver ce par quoi nous sommes encore capables de faire corps, capables de nous rendre sensibles l’un à l’autre dans une réalité qui nous incarne et nous dépasse tout à la fois »
Certes, le Président Diomaye Faye, en demandant que sa photo ne soit accrochée dans les bureaux, appelle à une sorte de «désincorporation du pouvoir », avec l’ouverture de «l’espace public à plus de compétition et de débat qui est sans terme et sans garant, qui s’entretient donc de la division et du conflit sans cesse relancés».
Notre démocratie a-t-elle atteint ce degré de maturité pour se risquer à «brûler» le corps sacré du Président au nom de la liberté du citoyen qui revendique les mêmes droits que son Représentant ?
Ce que suggère la photo officielle…
La posture debout du Président transmet une image de dynamisme et de leadership actif. Tandis que le regard, légèrement détourné, peut suggérer la réflexion, la médiation et la vision.
Le Président Diomaye est dans une position dite de trois-quarts, entre le Je et le Il, c’est-à-dire le frontal et le profil. Il est entre le discours et le récit. Le chef de l’Etat a choisi la nuance, le clair-obscur. Il exprime un état d’esprit, pour ne pas dire, une psychologie.
L’absence de sourire peut souligner la gravité de la situation et la détermination à relever les défis. Ce qui se traduit par des vêtements formels (costume et cravate) renforçant ainsi l'image du sérieux d’un Président conscient des enjeux.
Quid de la présence du drapeau national ? Il rappelle le rôle de représentant de la nation, incarnant l'unité, la souveraineté et la fierté nationale.
Quant aux tons froids des couleurs de vêtements (blanc, bleu et noir), ils symbolisent la neutralité. Et la quasi absence d’accessoires (en dehors du pin’s) peut refléter la simplicité ou l'élégance.
Cette photo devient ainsi un symbole visuel puissant de la présidence Diomaye et des valeurs qu’il incarne.
Bacary Domingo MANE (Mondeafrik)
Au-delà de la sincérité qu’ils charrient et l’invite à l’introspection, ces mots du président de la République, Diomaye Faye, mettent au défi notre humanité. Sommes-nous capables de faire le bien dans un monde où la table des valeurs est brisée par l’épée des gladiateurs qui n’obéissent qu’à leurs désirs futiles ? Sommes-nous capables de dominer nos passions et nos désirs et nous hisser au sommet de ce qu’on retrouve en chaque être humain, à savoir la dignité ? Sommes-nous capables de générosité et de droiture quand le bien commun nous tente ? Sommes-nous capables de nous élever en sortant de la prison de nos corps pour prendre part au concert angélique ou céleste des âmes, où ne souffle le vent de la méchanceté, de l’égoïsme, de la cupidité et de l’individualisme débridé ?
Sommes-nous capables de faire face à n’importe quelle situation sans que nous rejetions la faute sur l’autre que nous couvrons, injustement, du voile de la haine ? Sommes-nous capables d’accepter de perdre ou d’échouer momentanément et de nous résoudre à l’idée que le chemin est assez long pour gagner et prendre le contrôle de notre destin?
Saine tentation de la République
Sommes-nous capables de chérir la République, ce bien commun qui polarise toutes les humanités ? Sommes-nous capables de défendre tout simplement le Sénégal sans rien attendre en retour ? Sommes-nous capables de générosité pour seulement vivre avec le minimum et nous battre pour que les autres aient au moins ce minimum ou plus pour goûter, eux aussi, aux plaisirs de la vie auxquels ils ont droit ? Sommes-nous capables d’oublier nos titres et statut dans le rapport aux autres, en sachant qu’ils ne défissent pas notre identité fragmentée ? Sommes-nous capables de gagner honnêtement notre vie en se rappelant qu’un jour nous rendrons des comptes au Plus Haut Perché ?
Sommes-nous capables, comme le Balante , de conjurer les démons des divisions communautaristes et de manifester à l’autre le respect et la considération qu’il mérite ?
Sommes-nous capables de considérer l’altérité comme une richesse inestimable pour un Sénégal de paix, juste et prospère ?
Sommes-nous capables…
Les paroles du premier des Sénégalais s’adressent aux gens sensés dont l’âme n’est pas corrompue par la vanité. Ceux qui comprennent que l’Homme est au-dessus des choses et des contingences et refusent, par grandeur, de se soumettre à la tentation du confort. Peut-être, trop demander à ces hommes et femmes qui n’ont jamais connu la «douleur» et le «plaisir» du travail et qui ont un train de vie au-dessus de leurs moyens parce que bénéficiant de privilèges indus. Ils se nourrissent de l’argent des détournements, de la corruption et de la concussion. Ces prédateurs sont insensibles à la photo de leurs enfants, bien visible sur la table de travail. Ils ne ressentent aucun remord à renflouer leurs comptes bancaires avec l’argent volé et à ériger des immeubles représentant la signature de leur convoitise. Ces misérables sont habités par le diable.
Au nom du corps sacré
Cependant, Monsieur le président de la République, la tradition est têtue et elle a cette particularité à traverser le temps. La photo officielle du chef de l’Etat, a toujours été accrochée sur le mur des bureaux de l’administration et des lieux publics. Elle symbolise la durabilité de nos institutions. En réalité, l’image officielle véhicule l’identité d’un Président tel qu’il veut paraître, tel qu’il se donne à voir. Elle remplit la fonction de l’ubiquité. Le chef de l’Etat est partout et en même temps, ce qui démultiplie son pouvoir. C’est ce qui fait de la photo officielle une image de préséance et de représentation, moitié gourou, moitié recours .
L’image du Président est tellement forte qu’il lui est interdit de s’afficher en dehors de la photo officielle et de la campagne pour sa réélection. Il n’a pas besoin d’autre image puisque sa légitimité populaire le met hors compétition. La photo officielle est bien plus qu’une simple image qui se contenterait simplement de capturer les traits d’un portrait, mais traduit le pouvoir dont le Président est détenteur.
Cependant, ce corps sacré qu’il affiche (Président) n’a rien de transcendantal mais la manifestation d’une présence qui se dilate au quotidien dans les actes de gouvernance.
Face à la montée des périls, au repli identitaire, au communautarisme, à l’individualisme et à la désacralisation des institutions, le corps sacré du Président devient le seul point d’appui, de rencontre. «Si l’on veut échapper à l’anesthésie et à la dissémination ambiante, il nous faut retrouver ce par quoi nous sommes encore capables de faire corps, capables de nous rendre sensibles l’un à l’autre dans une réalité qui nous incarne et nous dépasse tout à la fois »
Certes, le Président Diomaye Faye, en demandant que sa photo ne soit accrochée dans les bureaux, appelle à une sorte de «désincorporation du pouvoir », avec l’ouverture de «l’espace public à plus de compétition et de débat qui est sans terme et sans garant, qui s’entretient donc de la division et du conflit sans cesse relancés».
Notre démocratie a-t-elle atteint ce degré de maturité pour se risquer à «brûler» le corps sacré du Président au nom de la liberté du citoyen qui revendique les mêmes droits que son Représentant ?
Ce que suggère la photo officielle…
La posture debout du Président transmet une image de dynamisme et de leadership actif. Tandis que le regard, légèrement détourné, peut suggérer la réflexion, la médiation et la vision.
Le Président Diomaye est dans une position dite de trois-quarts, entre le Je et le Il, c’est-à-dire le frontal et le profil. Il est entre le discours et le récit. Le chef de l’Etat a choisi la nuance, le clair-obscur. Il exprime un état d’esprit, pour ne pas dire, une psychologie.
L’absence de sourire peut souligner la gravité de la situation et la détermination à relever les défis. Ce qui se traduit par des vêtements formels (costume et cravate) renforçant ainsi l'image du sérieux d’un Président conscient des enjeux.
Quid de la présence du drapeau national ? Il rappelle le rôle de représentant de la nation, incarnant l'unité, la souveraineté et la fierté nationale.
Quant aux tons froids des couleurs de vêtements (blanc, bleu et noir), ils symbolisent la neutralité. Et la quasi absence d’accessoires (en dehors du pin’s) peut refléter la simplicité ou l'élégance.
Cette photo devient ainsi un symbole visuel puissant de la présidence Diomaye et des valeurs qu’il incarne.
Bacary Domingo MANE (Mondeafrik)